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Attentat à l’odeur : CPDP, Ca Pue Des Pieds

Publie le jeudi 24 novembre 2005 par Open-Publishing
3 commentaires

La dictature nucléaire c’est ferme ta gueule, Sa démocratie c’est cause toujours.

Le 14 novembre et le 23 novembre se tennait sur Caen, deux séances des commissions particulières du débat public (CPDP) sur la question nucléaire. Ces derniers mois, trois de ses commissions ont été mises en place autour de la nouvelle génération de réacteurs nucléaires EPR, des lignes très haute tension (THT) que cette construction nécessitera, et des sites d’enfouissement de déchets radioactifs. Elles sillonneront la France durant les prochains mois.

Aujourd’hui 23 novembre 2005, nous avons décidé de nous attaquer à une de ces séances où les nucléocrates tentent de nous vendre leur soupe radioactive. Nous avons pénétré dans la salle, et jeté quelques boules puantes, parce que si la radioactivité n’a pas d’odeur et ne se voit pas, notre colère oui !

Le débat public kesako ?

Le débat public c’est quoi ? C’est un moment de débat institutionnel organisé par le gouvernement via une commission. Le débat est chargé de regrouper les différents points de vue associatifs, industriels, politiques, scientifiques sur une question précise. Ici, l’enfouissement des déchets ou L’EPR. Ce débat est censé servir à éclairer les élus qui vont décider. En clair, un alibi démocratique appelé démocratie participative qui sert à justifier des décisions déjà prises par ailleurs. C’est d’autant plus vrai pour l’EPR que le Parlement a déjà voté.... Bref une escroquerie. Durant des décennies, les nucléocrates ont usé du secret et du mensonge : les nuages radioactifs s’arrêtaient aux frontières. Aujourd’hui les tenants de l’énergie nucléaire tentent de changer de stratégie et d’image et d’intégrer leur contestation dans le cadre de débats, de commissions scientifiques. Le but donner un verni démocratique au nucléaire - comme par ailleurs de le faire passer pour une énergie propre.

...Un espace publicitaire.

Ce débat n’est donc rien d’autres qu’un espace publicitaire, un spectacle qui permet à l’Etat et aux nucléocrates de donner l’impression d’un soucis de dialogue, là où ils ont toujours imposé leur seule volonté. A cet espace publicitaire nombre d’écologistes (verts, Greenpeace, confédération paysanne) ont hésité ou décidé de participer. Le but : le lobbying. La forme de lutte : la contestation intégrée. Mais surtout le soucis de participer à ce spectacle et à cette grand-messe publicitaire. Ils continuent de préférer le spectacle de la contestation à la contestation du spectacle et oublient qu’ils ont en bouche le goût des cadavres biélorusses, cherbourgeois mort de leucémies, de cancers, et d’autres saloperies dues aux radiations. Il faut que les nucléocrates renouent avec leur vieilles traditions de mensonge et de secret et qu’ils censurent le réseau sortir du nucléaire dans le cadre des travaux écrits préparatoires au débat pour que ces écolos se réveillent. Et alors ce n’est pas le débat en lui-même qu’ils condamnent mais les conditions de son déroulement.

...pendant ce temps.

Les nucléocrates eux ne perdent pas de temps. Ils continuent d’agir. Ils entreprennent des études préparatoires à l’implantation d’un nouveau réacteur, relancent le nucléaire de par le Monde, nient avec l’OMS les conséquences de Tchernobyl, font circuler leur trains de déchets ou de combustibles notamment en gare de Caen, etc... Bref, ils poursuivent l’édification d’un Monde nucléarisé dont Nous sommes les cobayes.

...d’où la nécessité de s’auto-organiser et d’agir.

Face à cette situation, il s’agit non seulement de dénoncer cette falsification démocratique des débats publics(comme à Laval où 500 personnes sont entrées dans la salle pour protester), mais surtout d’organiser la riposte qui permettra d’arrêter le nucléaire, mais également d’enfouir durablement le Monde industrialisé destructeur, boulimique qui est sa matrice. En manifestant, notamment en avril 2006 prochain à Cherbourg, mais surtout en démontrant notre volonté d’en finir avec ce Monde et notre capacité de nuisance par l’action directe (sabotages, arrêts de train, occupations,etc.). Et enfin en désertant ce Monde nucléarisé par la modification et la réappropriation de nos modes de vie.

Quelques ennemis du Monde Nucléaire.

Messages

  • Collectif rhodanien
    12 impasse Bel Air / 30100 Alès / Tel : 04 66 30 56 86
    &
    Coordination Nationale des Collectifs contre l’enfouissement des déchets radioactifs
    1 sentier de Guédonval / 55000 Bar-le-Duc / www.burestop.org / Tel : 03 29 45 45 55 - 03 25 04 91 41

    COMMUNIQUÉ

    Déchets nucléaires : un débat en trompe l’oeil

    Les collectifs opposés à l’enfouissement des déchets radioactifs ne cautionneront pas le "débat public" sur les déchets radioactifs à vie longue qui est programmé à Marseille ce jeudi 24 novembre à 18H.

    Lancé le 12 septembre, le "débat public" sur la gestion des déchets radioactifs s’inscrit dans un cadre bien trop étriqué pour un réel exercice démocratique. Quatre petits mois pour parler des déchets nucléaires les plus dangereux et une petite poignée de villes traversées, tandis que c’est l’ensemble de la population française qui est concerné par ce problème sociétal récurrent. Ce type de débat public n’est pas adapté à l’ampleur du sujet : manque de temps, de moyens sérieux de communication et d’échanges, manque d’envergure. "A enjeu national, débat national" : on en est très loin.

    A quelques mois de décisions parlementaires cruciales, les semaines passées ont également confirmé deux absents de taille dans ces débats : le public (peu, mal ou pas du tout informé, il a été calculé qu’un habitant se déplaçait sur ... 20 000 !) et les décideurs, en l’occurence les députés et sénateurs. Comment, dans ces conditions, ceux-ci pourraient-ils entendre et intégrer l’avis des populations afin de mettre en phase leurs décisions ?

    Comment dans ces conditions débattre du : "qui décide quoi, quand et comment ?" alors que les citoyens sont tenus à l’écart tant de l’élaboration des décisions que même de l’information. Ainsi le sud-est du pays, à travers le Gard, semble fortement pressenti pour l’entreposage des pires poisons nucléaires mais, malgré la transparence tant vantée, aucun information fiable et officielle n’est fournie par les pouvoirs publics. Quant aux habitants de Lorraine/Champagne, dans la région de Bure visée pour l’enfouissement, leurs élus (dont les parlementaires) restent sourds à leur demande de référendum local, au point qu’ils ont lancé une vaste campagne de pétition réunissant à ce jour plus de 50 000 signatures, soit tout de même près de 18% des électeurs inscrits. Peut-on, ici comme là-bas, balayer les populations d’un revers de main et organiser un rutilant "débat public" en parallèle ? Si plus personne n’est dupe, plus personne ne peut se satisfaire de ces méthodes.

    Le Collectif rhodanien et la Coordination nationale des collectifs appellent à ne pas cautionner ce "débat" et à manifester à l’entrée de cette réunion (Parc Chanot, Parc des Exposition et des Congrès - Rond Point Prado - 13008 Marseille)

    Déchets nucléaires : surtout ne pas enfouir, arrêter d’en produire

    • A noter comme le rapelle le texte du collectif autonome informel, horizontal, antihiérarchique caennais créé pour l’occasion, qu’à laval également la séance a été interrompue par 500 personnes (un collectif anti-THT principalement). Sur caen, c’est une action plus minoritaire qui a eu lieu dans une CPDP quasi-vide, devant certain(e)s écolos qui avaient décidé de participer (verts, ACRO), une action tue par Ouest-Plouc et pour cause elle fut énigmatique. Le collectif semble par ailleurs avoir coller la texte sur l’aglomération caennaise.

      Il faut décidément laisser les CPDP dans l’Etat où on les trouve : la publicité !

    • Croire encore en l’illusion démocratique et penser que les mafias (privées ou étatiques) qui nous environnent feront un jour autre chose que jouer avec ce que la démocratie peut leur rapporter - une image qui sert de plus value - c’est se bercer d’illusion. CE NE SONT PAS SIMPLEMENT LES CONDITIONS DE CE DEBAT PUBLIC QUI SONT INADMISSIBLES MAIS LE DEBAT DANS SON ESSENCE. C’est ce qui est exprimé dans ce texte et cette action.