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Au Venezuela, les HLM poussent sur les golfs
Publie le samedi 2 septembre 2006 par Open-Publishing2 commentaires
Golf rime parfois avec révolution. Hier, le Che et Fidel Castro disputaient une partie sur le green de La Havane. Aujourd’hui, l’expropriation des terrains de golf de Caracas enflamme le débat politique vénézuélien. Le 24 août, le maire "chaviste" de Caracas, Juan Barreto, annonçait "l’acquisition forcée" des deux terrains de golf de la capitale pour y construire des HLM. L’opposition a crié à la démagogie. Plus surprenant, le gouvernement révolutionnaire de la République bolivarienne du Venezuela a contredit l’élu.
Le ministre du logement et de l’habitat, Ramon Carrizales, a d’abord indiqué qu’aucune construction n’était prévue sur ces terrains. Et mercredi, le gouvernement a officiellement fait savoir qu’il "ne partage pas la décision adoptée par le maire de Caracas" au motif que celle-ci "pourrait porter atteinte à la Constitution et à la loi". Signé par le vice-président de la République, José Vicente Rangel, le communiqué précise qu’il ne peut "être nui au droit de propriété tel qu’il est prévu par la Constitution".
Le gouvernement se défend toutefois de "sacraliser la propriété". M. Rangel a indiqué à la presse que le communiqué avait été souscrit sur les indications du président Hugo Chavez, de visite en Syrie et attendu vendredi à Caracas.
Le ministre de l’intérieur, Jesse Chacon, s’est à son tour démarqué du maire : "Je ne crois pas que cela soit la voie pour résoudre les problèmes. Le dialogue est toujours nécessaire." Un diplomate que l’affrontement entre le maire et le gouvernement laisse perplexe plaisante : "A croire que tous les ministres chavistes jouent au golf." Caracas se paye le luxe d’avoir deux clubs intra-muros : le Caracas Country Club - en plein coeur de la ville -, le Valle Arriba Golf Club, sur les hauteurs qui l’entourent. Deux îles de verdure insolentes dans une ville coincée et congestionnée entre les montagnes au flanc desquelles pullulent les bidonvilles.
Construite dans une vallée au climat de rêve, la capitale vénézuélienne manque d’espace. Les terrains de golf sont situés à Chacao et Baruta, deux arrondissements de la capitale contrôlés par l’opposition. En annonçant sa décision, le maire de Caracas s’en est pris aux maires de ces arrondissements aisés et à la classe moyenne vénézuélienne, "abrutie par l’argent". "C’est une honte de voir des gens jouer au golf devant des baraquements misérables", s’est insurgé M. Barreto.
La mairie a indiqué que "l’acquisition forcée" des terrains donnerait droit à indemnisation, sans en fixer le montant. La valeur des deux clubs - 58 hectares de terrain au total - a été évaluée à 200 millions de dollars par des experts immobiliers. Selon la mairie, 60 000 logements pourraient être construits.
C’est peu pour résoudre la crise du logement social, talon d’Achille de la "révolution bolivarienne". Pour la seule ville de Caracas, les besoins sont estimés à un million de logements neufs. Parmi ceux qui ont applaudi la décision du maire de Caracas, beaucoup ont demandé que les terrains de golf ne soient pas utilisés comme terrains de construction mais transformés en espaces verts ouverts au public.
L’opposition dénonce la manoeuvre politique et la collectivisation de l’économie. "L’expropriation des clubs de golf fait plaisir aux pauvres, qui vont rester pauvres, en bonne logique bolivarienne", résume Guillermo Rojas, jeune professeur d’économie. "Personne ne nous croit quand nous disons que nous vivons dans une dictature communiste. Aujourd’hui, ils exproprient le club de golf, demain ils nous prendront notre appartement, et après-demain ils nous mettront en prison", se lamente une commerçante.
Mercredi soir, le maire de Caracas a confirmé sa décision d’exproprier les clubs de golf. Selon lui, le communiqué du gouvernement qui l’a désapprouvé porte "sur la forme et non le fond" et ouvre la voie à une décision judiciaire pour définir l’avenir des terrains. M. Barreto veut éviter la confrontation avec M. Chavez, qui, personne n’en doute, aura le dernier mot.
Marie Delcas
Messages
1. > Au Venezuela, les HLM poussent sur les golfs, 3 septembre 2006, 10:08
J’espère que le maire de Caracas arrivera à ses fins
Je vomis ces terrains de golfs qui coutent une fortune en entretien et gaspille l’eau,denrée trop précieuse ...
Il semblerait que l’action du gouvernement Chavez en gêne de plus en plus,pas un jour sans trouver un papier dénonçant sa politique. Et voilà maintenant qu’une "commerçante"" taxe cette politique de dictature communiste..
C’est simple,si tu as le malheur d’allouer l’argent du petrole aux besoins du peuple..rien ne va plus !!
Logements ou jardins pour TOUS ..
2. > Au Venezuela, les HLM poussent sur les golfs, 3 septembre 2006, 16:43
SUPER !!!
Quel magnifique cadre de vie pour ceux qui vont y habiter !
Voilà une idée qu’elle serait bonne à reprendre un peu partout dans le Monde !
NOSE