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Aux armes, ils sont fascistes

Publie le mardi 27 décembre 2005 par Open-Publishing
4 commentaires

de Vittorio Emiliani Traduit de l’italien par karl&rosa

Une nouvelle Mussolinéide est en train de monter avec l’aval du Cavaliere qui, après une dictature fasciste "débonnaire", nous en signale une sans aucun "dessein délictueux" : 28.000 ans de prison et d’assignation à résidence infligés par les Tribunaux Spéciaux, les assassinats ciblés et remarquables, les dizaines de milliers de persécutés et d’exilés, l’extinction de toute liberté, les morts de la guerre, etc. Après la réitération des saluts romains par le footballeur Paolo Di Canio (défendu et justifié par tant de journalistes sportifs, même de la Rai) devant une courbe de supporters portant symboles celtiques et autres panoplies, punissables d’aprés une loi qui interdit l’apologie du fascisme, voilà que la petite-fille Alessandra, en quête d’une nouvelle/vielle notoriété politique, s’y met aussi.

Et elle choisit Bruno Vespa [présentateur d’un programme télé devenu fameux pour son servilisme vers Berlusconi, ndt] comme "oncle" possible . Entre temps, Predappio, le village natal du duce, risque de devenir un supermarché pour les nostalgiques des vingt années du fascisme : des souvenirs, des fanions, des uniformes, des images du duce, des matraques, des cartes postales avec Benito en mille postures, des shampoings "Je m’en fiche" et d’autres lugubres sottises. Qui seraient telles si la "débonnaire" dictature fasciste (que Pansa nous pardonne) n’avait parsemé de deuils l’Italie et si les pèlerinages cimetiéreux à Predappio ne se terminaient pas par des chœurs, des hurlements, des saluts romains, des slogans délirants.

Récemment, la rubrique des lettres du Corriere della Sera contenait une certaine polémique en la matière, conclue par l’assurance offerte par madame Anna Teodorani (peut-être de la famille homonyme du fédéral Vanni Teodorani Fabbri) : ce supermarché de la nostalgie mussolinienne donne du travail à bon nombre de familles et cela doit suffire. Valeur dominante : si le commerce va, tout va, le reste ne compte pas.
A une époque désormais lointaine la mairie locale, dirigée par la Gauche depuis 1946, et avec elle la Préfecture, avait été bien plus restrictives à ce propos.
Entre autre, la famille des Zoli, catholiques populaires et antifascistes, dont le représentant le plus en vue, le président du Conseil, Adone, est enterré avec une grande sobriété dans le même cimetière de San Cassiano, est elle aussi de Predappio. C’est lui qui avait rendu la dépouille à la veuve Rachele, envers laquelle le village garda un respect exemplaire. Seulement quand l’idée lui vint d’ouvrir un restaurant à la Rocca (Forteresse, ndt) delle Caminate, quelques cailloux furent lancés contre ses fenêtres et Rachele eut le bon sens de mettre la clé sous la porte.

La Rocca redevient aujourd’hui d’actualité à cause de l’énième projet de réutilisation, promu cette fois par l’Administration Provinciale. Il y a quelques années, la maison natale du duce a été adroitement rachetée par la Commune, restaurée et affectée à des expositions périodiques d’histoire et des coutumes. Pour la Rocca - "libérée" par les partisans et par les troupes alliées le 28 octobre 1944 (récurrence fatidique) avec la participation active de l’officier Giorgio Spini, l’historiographe florentin - la Province avance une hypothèse qui a provoqué de très fortes critiques parmi les intellectuels de Forli’.

En effet, la Rocca devrait héberger un Musée de l’Idée de Romagne, tout à fait virtuel, où revivraient les personnages les plus fameux de cette zone historique, d’Artusi à Pascoli, à Fellini, en passant naturellement par Mussolini mais aussi par Secondo Casadei. Le kitsch semble garanti. Je peux imaginer l’horreur qu’en éprouverait, s’il le pouvait, notre pauvre ami Federico Fellini (et tant d’autres comme lui). Je le dis en tant que romagnol qui aime la Romagne : si cette zone historique qui est la nôtre, certainement distincte de l’Emilie et pourtant intégrée avec elle depuis des siècles a un ennemi, c’est bien le romagnolisme. C’est-à-dire un chauvinisme emphatique, banal, folklorique qui mêle la poésie poignante de Pascoli avec Romagna mia, Amarcord avec la "mise en valeur des produits typiques". En effet, c’est là l’essentiel du projet qui vient d’être présenté : des vins et des fromages typiques, des piade et piadine [une espèce de crêpes, ndt], des grillades et des rôtis assortis etc.

La force de la Romagne est, au contraire,dans la rigueur avec laquelle elle se confronte à sa propre histoire. Avec des musées, comme celui (mais quand sera-t-il aménagé dignement ?) de Pergoli et Spallicci à Forli’, peut-être le plus grand recueil ethnographique d’Italie, ou comme le très récent Musée de la marine à Cesenatico.
Avec des Fondations et des Sociétés d’Etudes, avec des Bibliothèques séculaires- il suffit de penser à la Bibliothèque Classense de Ravenne où à la Malatestiana de Cesena - autour desquelles a tourné la culture locale (et nationale). Même la gastronomie a eu des spécialistes et des historiens du niveau de Pellegrino Artusi et de Piero Camporesi, trop vite disparu.

Pour la Rocca delle Caminate aussi - dont l’hôtellerie et le parc sont bien gérés par les scouts de l’Agesci - un projet splendide et rigoureux (j’insiste) semblait réalisable dans de brefs délais : ramener en Romagne les extraordinaires collections naturalistes de Pietro Zangheri, un spécialiste connu dans toute la planète (on l’appelait de Berkeley pour avoir des nouvelles sur l’état de santé des pinèdes de Ravenne). Décédé en 1983, il finit par tout laisser à la ville de Vérone, n’ayant pas trouvé de réponse fiable sur place. Le retour de ces 150.000 pièces serait possible et épouserait magnifiquement la douce colline de la Rocca et la culture de l’environnement dont s’occupe déjà l’Agesci. Une solution de haut niveau, éducative, riche d’avenir et de public potentiel, juvénile.

Pas l’habituelle "mise en valeur" qui, entre une lampée et une éructation, fait de l’œil - le cas échéant - au petit marché mussolinien d’en bas, désormais au-delà de la décence et de la légalité. L’étude préliminaire parle un langage ambiguë et souligne, par exemple, comment la Rocca fut offerte en 1927 "au chef du gouvernement Benito Mussolini à la suite d’une souscription recueillant 70.000 adhésions" et qu’elle semble destinée à résumer tout le destin fasciste de la zone de Forli’", etc. "Si c’est ça le réveil de la Rocca delle Caminate, l’oubli est de loin préférable", a commenté Carlo Giunchi, l’un des intellectuels protestataires.

Dans les souterrains de la Rocca delle Caminate fut tué le partisan Antonio Carini (Orsi). A Predappio, le 80ème anniversaire de la mort, survenue en 1925 à la suite des coups répétés des fascistes, du dernier maire préfasciste, le socialiste Ciro Farneti, est passé en vain.
Entre temps, le supermarché de la nostalgie prospère et une grotesque Mussolinéide monte. Di Canio assure qu’il va réessayer. Alessandra Mussolini aussi, Bruno Vespa se borne, pour le moment, à parler de Résistance, de guerre civile et de son dernier livre, tandis qu’il prépare les pâtes avec Antonella Clerici sur RAI1. Service public, TV de qualité.

http://www.unita.it/index.asp?SEZIO...

Messages

  • et pourtant le gouvernement BERLUSCONI est l’alliée numéro un en EUROPE d ISRAEL, vous comprenez les manipulations pour attirer les electorats de toutes tendances

    • la complaisance dont bénéficient des commentaires comme celui qui précède, sur ce site, est inadmissible

      Luc

    • Bonsoir,

      oui, c’est inadmissible de dire qu’Israël mène une politique coloniale, que les buts des sionistes sont de construire le grandi Israêl, et d’éradiquer le peuple palestinien d’une manière ou d’une autre avec le soutien des impérialismes. On (les sionistes et leur soutien impérialiste) se donne beaucoup de mal pour criminaliser les palestiniens qui se battent contre l’occupation de l’armée, et traîner dans la boue tous les antifascistes qui refusent de soutenir israël en les accusant d’antisemite. Alors belaciao faudra vous mettre au pas si vous ne voulez pas que des fascistes juifs et des médias commerciaux vous traîtent d’antisémite.

      Avi Mograbi dans son dernier film documentaire a la superbe intelligence de montrer au grand jour la violonte bêtise et la contradiction des sionistes. Je vous le conseille fortement.

      vivent tous les Gush Shalom qui considèrent que les Palestiniens sont leurs égaux et non leurs ennemis ataviques.

      Mohamed

  • "Bloc Identitaire" : Association contre le rap
    "Action Française" : organisation respectable de la france d’en haut
    "Front National" : Parti pour une france blanche.
    "UMP" : sympathisant du journal "Figaro"
    "PSG" : cop de boulogne , seuls les connaisseurs apprécieront.

    En france, pas de fascisme.
    Juste une petite nostalgie d’un état français, dont la trilogie est encore : Travail, Famille , Patrie.

    En france pas de fascisme ?
    Non, juste des journalistes polis et des télévisions qui font de l’information objective.

    En france, l’affiche "Sarkosy=Le Pen" choque, car depuis longtemps, les anti-fascistes sont génants quand ils rappellent que la france est un pays raciste.

    fascisme = gangrène.

    jyd.