Accueil > Avec Obama, l’injustice s’est-elle donnée un visage plus avenant ?
Avec Obama, l’injustice s’est-elle donnée un visage plus avenant ?
Publie le vendredi 20 février 2009 par Open-PublishingChaque journée qui passe nous amène des nouvelles de pertes d’emploi. La situation des classes moyennes et défavorisées se dégrade depuis l’assermentation il y a un mois du nouveau président des États-Unis (et du monde "libre" comme certains aiment à le dire).
Ceux qui pensaient qu’avec Obama, on se rapprocherait d’un monde dans lequel la déclaration universelle des droits de l’homme qui exige pour tous les humains un revenu suffisant pour une vie décente deviendrait une réalité seront sûrement déçus.
Ceux qui disent qu’il n’est qu’au début de sa présidence et qu’il faut lui laisser le temps font à mon avis preuve de naïveté. Pensent-ils vraiment que dans quatre ans d’ici, nous allons vivre dans une société basée sur les droits de l’homme et que tous vont vivre décemment ?
Thomas More, celui que beaucoup d’historiens qualifient de plus grand personnage qu’ait donné l’Angleterre au monde écrivait ceci au début du XVIe siècle à propos de l’univers politique de son époque :
"Mais l’ouvrier, quelle est sa destinée ? Un travail infructueux, stérile, l’écrase présentement, et l’attente d’une vieillesse misérable le tue ; car son salaire journalier ne suffit pas à tous ses besoins du jour ; comment donc pourrait-il augmenter sa fortune et mettre chaque jour de côté un peu de superflu pour les besoins de la vieillesse ?
Ce n’est pas tout. Les riches diminuent, chaque jour, de quelque chose le salaire des pauvres, non seulement par des menées frauduleuses, mais encore en publiant des lois à cet effet. Récompenser si mal ceux qui méritent le mieux de la république semble d’abord une injustice évidente ; mais les riches ont fait une justice de cette monstruosité en la sanctionnant par des lois.
C’est pourquoi, lorsque j’envisage et j’observe les républiques aujourd’hui les plus florissantes, je n’y vois, Dieu me pardonne ! qu’une certaine conspiration des riches faisant au mieux leurs affaires sous le nom et le titre fastueux de république. Les conjurés cherchent par toutes les ruses et par tous les moyens possibles à atteindre ce double but :
Premièrement, s’assurer la possession certaine et indéfinie d’une fortune plus ou moins mal acquise ; secondement, abuser de la misère des pauvres, abuser de leurs personnes, et acheter au plus bas prix possible leur industrie et leurs labeurs.
Et ces machinations décrétées par les riches au nom de l’État, et par conséquent au nom même des pauvres, sont devenues des lois."
On peut malheureusement pensé qu’en ce début de XXIe siècle ces "machinations" dont parle Thomas More passeront mieux du fait que Barack Obama est maintenant le président des États-Unis.