Accueil > Avec la victoire d’Alvaro Colom, le Guatemala bascule à gauche

Avec la victoire d’Alvaro Colom, le Guatemala bascule à gauche

Publie le mardi 6 novembre 2007 par Open-Publishing
1 commentaire

de Malovic Dorian

En dépit d’un taux d’abstention supérieur à 50 %, le social-démocrate Alvaro Colom, chef d’entreprise de 56 ans, a remporté l’élection présidentielle au Guatemala avec 52,7 % des voix au second tour

Le Guatemala vient de basculer à gauche. Après des décennies d’un système politique ultrali­béral qui a toujours profité à l’élite, ce petit pays d’Amérique centrale peuplé à 60 % d’Indiens a élu di­manche au second tour de l’élection présidentielle Alvaro Colom, chef d’entreprise de 56 ans. « J’étais sûr de la victoire », a-t-il déclaré, ajoutant que les Guatémaltèques venaient « de tourner la page de la tragédie » du militarisme et de lancer un « non » aux régimes militaires qui ont gouverné le pays d’une main de fer.

Alors que plus de 6 000 meurtres ont été enregistrés depuis le début de l’année, l’insécurité et la violence ont dominé la campagne électorale. Alvaro Colom, qui sera investi dans ses nouvelles fonctions le 14 janvier prochain, a battu l’ancien général Otto Perez, partisan d’une politi­que de répression radicale contre la corruption, les trafiquants de drogue et les maras, les gangs ar­més d’Amérique centrale. De son côté, le vainqueur du scrutin a promu le développement social comme principale solution aux problèmes de la violence. Il s’est dit opposé aux privatisations dans un pays ou plus de 80 % de la population vit sous le seuil de pauvreté.

Même si plus de 50 % des six millions d’électeurs se sont abstenus pour ce second tour, contre 41 % lors du premier tour du 9 septembre, le candidat so­cial-démocrate l’a emporté dans tous les départements du pays, à l’exception de la capitale et de ses 16 municipalités. Convaincu d’avoir un destin national, Alvaro Colom, chef d’entreprise, ingénieur industriel de formation, se présentait pour la troisième fois à la présiden­tielle. En 1999, il était arrivé en troisième position. En 2003, il avait atteint le second tour, battu par le conservateur Oscar Berger.

Cette fois, il a gagné, mais ni son passé de chef d’entreprise – 75 en­treprises textiles créées dans les années 1980 et 1990 – ni son passage au gouvernement comme vice-ministre de l’économie en 1991 ne sont parvenus à tranquilliser un patronat soucieux de préserver ses privilèges, notamment fiscaux. Al­varo Colom a aussi promis de lutter contre la politique de bas salaires et de flexibilité de l’emploi et d’amélio­rer le système de santé publique. Une autre dimension sociale et humaine caractérise Alvaro Colom au point de lui avoir peut­être valu la victoire de dimanche. En 2003, il avait estimé que les présidents qui s’étaient succédé à la tête du Guatemala avaient « développé des attitudes racistes envers la spiritualité maya » .

Lui au contraire s’est engagé depuis 1991 à la tête du Fonds national de la paix (Fonepaz) en faveur des Indiens. Il fut d’ailleurs à l’origine du retour de plus de 45 000 Indiens, réfugiés au Mexique pour fuir les violences de la guerre civile (1960-1996). « Nous sommes venus en aide à plus de 9 000 villages, aux réfugiés et aux déplacés de la guerre et nous avons participé à la résolution des conflits agraires », a-t-il pu affirmer pendant la campagne. Il avait d’ailleurs reçu le titre honorifique de « chaman », une récompense rare pour un non-Indien.

La Croix du 06 novembre 2007

Messages

  • Aux portes des USA décadentes parce que neocons, la situation vécue par ce pays est un progrès, un début de transformation.

    J’espère qu’il se tournera vers CUBA ,le VENEZUELA et tous leurs frères d’Amérique latine, une revenche sur l’Histoire !

    Tout cela pendant que notre nabot agité et neocon est parti régler les derniers détails politiques, économiques et militaires de l’attaque des USA contre l’IRAN et l’intervention de la FRANCE dans tout le Moyen Orient avec l’OTAN et ISRAEL.

    J.N