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BARRACK OBAMA ET L’AGONIE DU MOUVEMENT PROGRESSISTE AUX ETATS-UNIS

Publie le vendredi 14 mars 2008 par Open-Publishing
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de libertesinternets

Aux Etats-unis, le mouvement progressistes est à l’agonie, frappé au coeur par de nombreux facteurs. Les militants sont démoralisés par le fait que George W. Bush ait pu impunément tricher pour gagner les élections, commettre des crimes contre l’humanité ou encore pervertir la constitution américaine, sans que tout cela ne lui cause de dommage politique apparent. Huit années d’impunité présidentielle et de passivité de l’opinion publique ont démoralisé les militants et sapé l’énergie combattive de bon nombre d’entre eux...

Le désamour pour la politique mouvementale touche tout le monde, comme si un virus s’était abattu sur nous. S’il y avait encore un mouvement progressiste en état de fonctionner, l’organisation MoveOn n’aurait pas décidé de soutenir Obama avec des arguments dignes d’un concours de Miss. Ils n’ont même pas pris la peine de lui poser des questions, de poser des exigences avant de lui accorder leur soutien. En conséquence, le soutien de MoveOn a la candidature Obama n’a aucune valeur, étant donné qu’il n’exige rien en retour...

Après huit ans de triangulation Clintonienne et huit années de mépris pour la loi de l’équipe Bush, la “gauche” n’est plus ce qu’elle était. La “gauche” est prête à accepter l’invasion et l’occupation sanglante de l’Irak, tant qu’on continue à lui faire croire que tout cela va finir un jour.

La “gauche” se déclare choquée par les attaques de l’équipe Bush contre la constitution, mais quand elle a le pouvoir de les stopper ou d’abroger les lois anticonstitutionnelles, elle ne le fait pas. La “gauche” se pointe dans les ghettos noirs et explique que, en matière d’égalité raciale aux Etats-Unis, “nous avons déjà fait 90% du chemin. De fait, la semaine dernière, Obama a déclaré que “l’Amérique noire n’existe pas ” (“there is no black America”), on peut donc en conclure que la lutte pour l’égalité des droits va devenir obsolète.

L’électorat noir dans sa vaste majorité dit vouloir voter pour Obama. Et maintenant les sois-disant “mouvements anti-guerre” ou les “mouvements progressistes” rejoignent la caravane. On peut comprendre que - au vu de l’histoire de notre pays - l’électorat noir se laisse piéger par l’argument racial, le “black pride”, qui a si souvent permis aux démagogues carriéristes de capter les voix de la communauté noire.

Mais par contre les blancs du camp progressiste n’ont pas cette excuse. Et pourtant ils ont décidé de mettre leur esprit critique en sourdine et de sauter sur le ticket gagnant.

L’Obama-mania est révélatrice de la vacuité de la “gauche” Démocrate. Ils sont tout aussi cyniques que l’homme qu’ils soutiennent. Ils ne veulent pas changer la société, combattre les injustices, lutter contre l’inégalité. Tout ce qu’ils veulent c’est une place à la table. Ils s’en fichent de savoir ce qui va être décidé à cette table, ils veulent simplement en faire partie. Cela leur suffit comme justification. Peu importe qu’on soit pour la guerre, contre la guerre, cela n’a pas d’importance. Tout ce qu’on veut c’est avoir son nom sur la liste d’invitation à la Maison Blanche… Et une fois qu’on y est, que la Grande Triangulation commence !

[Black Agenda Report - 06/03/2008 - Trad. Grégoire Seither]

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