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Benazir Bhutto est morte dans un attentat ce jeudi

Publie le jeudi 27 décembre 2007 par Open-Publishing
18 commentaires

Assassinat d’un « symbole » au Pakistan

Elle avait été la première femme au monde chef de gouvernement d’un pays musulman, avant de chuter pour des accusations de corruption. Après avoir survécu deux mois plus tôt à une attaque meurtrière contre son cortège lors de son retour au Pakistan, Benazir Bhutto a été tuée jeudi dans un attentat à l’issue d’un rassemblement.

L’ancien Premier ministre avait fait un retour triomphal au Pakistan le 18 octobre dernier, après huit ans d’exil pour échapper à la justice. Elle était immédiatement entrée en campagne pour les élections du 14 janvier, espérant réaliser une autre première : devenir la seule à être trois fois Premier ministre du Pakistan.

Née le 21 juin 1953 dans une famille de riches propriétaires terriens du sud du Pakistan, « Benazir » fut chargée d’assumer le lourd héritage politique de son père, Zulfikar Ali Bhutto. L’ancien président et Premier ministre avait envoyé sa fille aînée étudier la politique et l’art de gouverner à Oxford et Harvard.

Mais Zulfikar Ali Bhutto fut renversé par un coup d’Etat militaire en 1977 et exécuté. Et sa fille en subit aussi les conséquences : arrêtée à plusieurs reprises pendant le règne du général Zia-ul Haq, Benazir Bhutto avait été chassée vers l’exil en 1984. Deux ans plus tard, elle revenait pour prendre la tête de manifestations de masse pour le retour du pouvoir aux civils.

Après la mort de Zia dans un mystérieux accident d’avion en 1988, Benazir Bhutto donnait naissance au premier de ses trois enfants, menait son parti à la victoire aux élections et devenait la première femme à diriger un pays musulman de l’ère moderne.

Elle fut réélue en 1993. Mais trois ans plus tard, nouveau coup dur pour le clan Bhutto : son frère cadet, Murtaza, était abattu dans une fusillade avec la police à Karachi. Le plus jeune frère, Shahnawaz, avait quant à lui trouvé la mort dans des circonstances mystérieuses en France dix ans plus tôt. Benazir Bhutto accusa le président Farooq Leghari d’être impliqué dans la mort de Murtaza, et Leghari la chassa du pouvoir au milieu d’allégations de dysfonctionnements.

Après sa défaite face à son rival de toujours, Nawaz Sharif, en 1996, un déluge d’accusations de corruption s’abattit sur Benazir, qui quitta le pays en 1999 peu avant qu’un tribunal ne la condamne pour corruption et lui interdise toute activité politique. Le verdict fut ensuite cassé, mais Benazir Bhutto resta en exil, entre Londres et DubaJi.

Elle affirme avoir eu des contacts épisodiques avec le président Pervez Musharraf depuis le putsch par lequel il renversa Nawaz Sharif en 1999. Mais le chef de l’Etat n’a accepté que récemment de rétablir la démocratie. Et début octobre, il signait une loi d’amnistie levant les dernières poursuites pour corruption encore en cours contre plusieurs membres de la classe politique, dont Benazir Bhutto.

Son retour avait été marqué par un violent attentat contre son cortège le 18 octobre dernier. L’attaque, à laquelle elle réchappa par miracle, avait fait 136 morts.

« Je sais que je suis un symbole de ce que les soi-disant ’djihadistes’, talibans et Al-Qaïda craignent le plus », écrivait Benazir dans son autobiographie : « Je suis une femme, dirigeante politique, qui lutte pour apporter la modernité, la communication, l’éducation et la technologie au Pakistan ».

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Messages

  • Les obscurantistes ont encore frappés. Décidément "dieu" est gourmand,quand sera-t-il repus ?JP

    • Rien ne vous indique qu’il s’agisse d’un attentat commandité par des obscurantistes ou, si je comprends bien, en rapport avec une collusion religieuse.
      Quand bien même des indications mises en avant nous laissent croire en une déduction coulant de source.
      Ce reflexe primaire n’est que l’allégeance au langage que les maîtres vous inculquent, en prendre conscience est déjà un pas vers la liberté de penser mais aussi vers la justice.

      J.Michel

    • Dac avec J Michel, pas oublier qu’elle avait été interdite de conférence a l’ UE, y a pas longtemps, pour cause de corruption.
      Ceux qui l’ont tues sont peut-etre des trafiquants de drogues. Le Pakistan en est une plaque tournante.
      Son mari est impliqué dans plusieurs affaires de ce genre entre autre blanchiment d’argent.
      Sa mort servira plus Bush que quiconque, en vu d’emmerder les russes, les chinois, l’Iran sans oublier l’Europe, le maillon faible ; et doit le rester pour ne jamais faire concurrence aux US et eventuellement devenir une puissance qui compte.

      sl

  • Triste...
    vraiment triste...
    Mais ... attendons de savoir qui sont reellement les coupables...

  • n en faites pas trop
    il ne me semble qu elle n ai rien a envie a ses enemis , ce n etai pas une sainte

    • Plutôt que démocrate, la famille Bhutto a surtout été, et reste, féodale. La liste des prétendus "héros de la démocratie" vus par l’oeil ethnocentriste des Euraméricains est assez révalitrice de leur mépris de la dite démocratie. Citons par exemple, Savimbi, Eltsine, Massoud, l’Emir du Koweït ou celui du Qatar, Tudjman, Itzebegovic...sans oublier Bush, Sarkozy, le Medef Venezuelien etc...

  • Al Quaida et les islamistes ont bon dos.
    Benazir Bhutto faisait de l’ombre au président Pervez Musharraf. Le régime militaire pakistanais bénéficie du soutien de Bush ; un soutien qui a pour racine la sainte alliance des militaires pakistanais avec le wahhabisme saoudien. Et qui dit Arabie Saoudite dit pétrole.

  • Chercher qui se renforce dans cet attentat indique quelques pistes.

    Assassiner Benazir Bhutto c’est renforcer la faction militaire, jeter les démocrates et une partie de la gauche qui étaient dans le parti de Benazir contre les islamistes. ET la faction militaire et dictatoriale comme arbitre inespéré (elle qui était en recul) d’un tel type d’affrontement.

    Egalement, malgré l’apparence des choses et les déclarations offusquées, je ne suis pas sûr que le parti bushiste aux USA soit forcement mécontent de conserver les militaires corrompus (la corruption n’est pas propriété exclusive du parti de Bhutto....), autoritaires violents, qui dirigent le Pakistan. Les penchants messianiques de la faction bushiste doivent y trouver vigueur.

    Quelque soit le cas de figure c’est bien une attaque contre un adoucissement des conditions d’exercice des libertés individuelles et collectives qu’il s’agit .

    Copas

    • A vous lire toutes et tous, bientôt Bénazie Bhutto c’est Louise Michel ou Rosa Luxembourg....Faut quand même oser...On dirait du BHL qui osait lui, un paralèle entre Bénazi, David Pearl et le commandant Massoud....On en est plus à une confusion ou un amalgame près....Pour revenir à notre héroïne, faudrait pas oublier malgré tout son lourd passé...Vengeance contre l’assassin de son père, le triste Zia mort dans un très mystérieux accident d’avion...Ce qui laisse augurer de sa conception de la justice et du droit...Ses discours enflammés à l’endroit des populations du Cachemir, tant et si bien qu’on avait frôlé un conflit avec le voisin indien...Et atomique le conflit, s’il vous plaît, ce qui en dit long sur sa retenue et sa clarté politique...Sans le sang froid du gouvernement indien de l’époque et de jeu obscur du secrétaire de l’ONU, ça aurait drôlement bardé du côté du sous continent...On parle du mari mafieux mais on oublie que la Passionaria était avant tout une femme d’un clan...Prête à tous les coups tordus....Ce qu’elle n’a pas manqué d’exécuter durant ses deux passages comme premier ministre....Issue d’une famille déjà très aisée, elle n’a pas manqué de piocher à qui mieux mieux dans les caisses de l’Etat pakistanais...Hurlant au complot, mais se gardant d’en faire trop de peur d’avoir à rendre quelques comptes... Alors sont ce des arguments suffisants pour l’assassiner ...Certes pas...Mais de grâce ne l’a faite pas politicienne avisée ou éclairée....Le seul combat qui vaille contre l’islamisme c’est l’émancipation des femmes...Combat pour l’éducation, pour le droit à une vraie citoyenneté, pour le droit à l’avortement et à la contraception....Bref, de tout ces éléments dont elle soigneusement pris le soin d’éviter de parler dans sa campagne...Bénazir n’était rien d’autre qu’une énième marionette étatsunienne...Tout comme le voisin Karzaï....

    • A vous lire toutes et tous, bientôt Bénazie Bhutto c’est Louise Michel ou Rosa Luxembourg....Faut quand même oser..

      Tu ferais mieux de lire ce qui est dit plutôt que de fantasmer sur les positions des uns et des autres.

      Une partie de la gauche est dans le parti de Bhutto (dieu merci pas toute, mais....) et elle réprésente une grande partie de l’espérance populaire. Est-ce que ça en fait une danseuse luxembourgiste ? Non, ce n’est pas ce qu’on dit !

      L’assassinat de Bhutto c’est une attaque contre une relative démocratisation, toujours préférable pour l’action de la classe ouvrière plutôt que le knout et des généraux nourris et qui ne tiennent que par la violence et les biscuits de la CIA.

      Bhutto pareil ? Peut-être. Bourgeoise ? c’est sûr ! Un parti corrompu ? en grande partie.... Tu veux qu’on parle du parti du congrès ? Et pourtant l’assassinat de Ghandi .....

      Noir et blanc.....

      Toujours est-il que, comme prévu, il semblerai que l’accusation contre Al Quaida se perde dans les sables.... Alors qui hein ?

      Je ne suis ni pour les islamistes, ni les généraux et ni le parti de Bhutto, mais quand on assassine ce n’est pas bon. Il se trouve également que les mesures répressives des militaires l’ont également été contre les partis de gauche, les dirigeants de la gauche sont régulierement emprisonnés, leurs militants chassés, battus et assassinés, les généraux ont été contre les travailleurs du textile, ....

      L’assassinat de Bhutto s’inscrit dans une logique dictatoriale défavorable aux plus déshérités, pas seulement qu’aux couches bourgeoises ayant fait leurs études à Oxford.

      Personne n’a prétendu que Benazir était une danseuse luxembourgiste, si on assassinait Royal en France et qu’en même temps on emprisonne des militants de gauche je m’inquièterai. C’est ce qui est dit , un peu d’effort et on y arrive.

      Copas

  • Et qui succède à Benazir à la tête de son parti ? Monsieur Bhutto et fiston !
    C’est vraiment pas la peine d’en faire trop sur les convictions "démocratiques" de la famille.