Accueil > Bernard Laporte nommé secrétaire d’Etat aux Sports
Bernard Laporte nommé secrétaire d’Etat aux Sports
Publie le lundi 22 octobre 2007 par Open-PublishingL’ancien sélectionneur du XV de France Bernard Laporte a fait son entrée officielle au gouvernement au poste de secrétaire d’Etat aux Sports, un portefeuille réduit par rapport à ce qu’avait annoncé l’Elysée le 19 juin.
Bernard Laporte, 43 ans, avait été pressenti pour le secrétariat d’Etat aux Sports et à la Jeunesse lors de la formation du deuxième gouvernement de François Fillon.
Voeu de Nicolas Sarkozy, cette nomination anticipée inédite devait prendre effet au terme de la Coupe du monde de rugby, qui s’est achevée samedi par la victoire de l’Afrique du Sud face à l’Angleterre. La France a atteint les demi-finales.
"Sur la proposition du Premier ministre, le président de la République a nommé M. Bernard Laporte secrétaire d’Etat chargé des Sports. M. Bernard Laporte est délégué auprès de la ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports", Roselyne Bachelot, a annoncé l’Elysée par communiqué alors que l’ex-entraîneur des Bleus quittait Matignon à la suite d’un entretien avec François Fillon.
Raccompagné par le Premier ministre sur le perron de l’Hôtel de Matignon, Bernard Laporte n’a fait aucune déclaration.
Il devait être reçu par Roselyne Bachelot à son ministère, puis était attendu au ministère des Sports, avenue de France, pour prendre contact avec ses collaborateurs.
Il devait se rendre dans l’après-midi au Comité national olympique et sportif français (CNOSF) pour rencontrer son président, Henri Sérandour, et participer à un dîner organisé à la Maison du Sport français à l’occasion du sommet antidopage de Paris.
Il vivra son baptême du feu parlementaire mardi en participant à sa première séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale et assistera jeudi à son premier conseil des ministres.
"IL VA APPRENDRE"
Pour le Parti socialiste, le sélectionneur des Bleus "n’a pas sa place" au gouvernement. Sa nomination est le fruit d’"une confusion entre affaires, sport et politique", a estimé Stéphane Le Foll, directeur de cabinet de François Hollande, lors d’un point de presse au siège du PS.
"C’est un homme qui n’a pas d’expérience politique, c’est un type intelligent, qui a beaucoup de volonté dans le sport. Il va apprendre, d’ailleurs il a exprimé sa volonté d’apprendre", a déclaré de son côté Roselyne Bachelot sur Europe 1, en prêtant à Bernard Laporte ses attributions initiales.
Il devra apprendre "toute la mécanique de la République, un budget, une action parlementaire", a souligné celle qui avait rappelé à l’ordre la semaine dernière l’ex-sélectionneur sur ses nouvelles obligations.
Bernard Laporte avait en effet déclaré qu’il "arrêterait" si son nouveau métier "ne lui plaisait pas".
"La question d’un ministère, ce n’est pas que ça plaise ou pas. On remplit une fonction. On ne la remplit pas par plaisir, on la remplit pour le bien des Français", avait lancé Roselyne Bachelot. Des propos qui augurent d’une cohabitation "musclée".
De fait, la conversion politique de Bernard Laporte n’intervient pas sous les meilleurs auspices.
Ses choix tactiques ont été critiqués au lendemain de la défaite de la France le 13 octobre en demi-finale du Mondial contre l’Angleterre. La contre-performance des Bleus vendredi face à l’Argentine lors de la "petite finale" (10-34) ajoute à la polémique.
Bernard Laporte est accusé d’avoir mélangé les genres en parsemant ses discours d’entraîneur d’allégeances à son "ami" Nicolas Sarkozy. Il lui est notamment reproché d’avoir imposé aux joueurs avant le match d’ouverture - perdu - de la Coupe du Monde la lecture de la dernière lettre du résistant Guy Môquet.
Le nouveau secrétaire d’Etat est en outre confronté à des soupçons d’irrégularités fiscales commises dans la vingtaine de sociétés (casinos, restaurants, campings, salles de sport) où il a investi.
Une enquête fiscale révélée par L’Equipe Magazine fait état de double comptabilité, abus de biens sociaux, détournement d’actifs, transferts de fonds suspect, fausses factures, travail au noir ou encore retraits en espèces.
"J’ai la conscience tranquille. Croyez-vous que j’aurais accepté ce poste si j’avais eu le moindre doute ? De toute façon, j’écarte tout risque de poursuites judiciaires", déclarait Bernard Laporte dans Le Journal du Dimanche.
Nicolas Sarkozy a invoqué vendredi dernier la "présomption d’innocence" à son endroit.
On ignore pour l’heure si la navigatrice Maud Fontenoy, dont le nom avait été évoqué pour le secrétariat d’Etat à la Jeunesse, intégrera le gouvernement. (Reuters)