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Bertrand Delanoë sifflé lors des voeux aux personnels de la Mairie de Paris

Publie le lundi 16 janvier 2006 par Open-Publishing
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Bertrand Delanoë s’est largement fait huer et siffler par des milliers de salariés de la Mairie de Paris lors des voeux aux personnels la semaine dernière à Bercy... au point qu’il a réussi à se mettre à dos jusqu’à la CFTC comme cette lettre ouverte en témoigne :

"Lettre ouverte à Monsieur Bertrand Delanoë, Maire de Paris

Jusqu’à présent, on ne pouvait pas vous reprocher de manquer de passion, de rigueur dans votre travail, de courage dans la définition de vos objectifs, de cohérence dans l’expression de vos idées ou de ténacité dans la conduite de votre action.

En ce début d’année, nous ne vous reconnaissons plus.

Vos collaborateurs ont commis une lourde et grave confusion entre « augmentation de la masse salariale » et « augmentation du pouvoir d’achat moyen des agents », allant jusqu’à vous faire dire, que lors de vos vœux au POPB le 9 janvier dernier, « le pouvoir d’achat des agents depuis 2001 avait augmenté de 14% » !

Au même titre que les huées et quolibets des personnels, la crise qui secoue notre pays aurait du vous interpeller sur ce chiffre aberrant.

La réalité est toute autre :

 les fonctionnaires ont perdu en moyenne plus de 5% de leur pouvoir d’achat depuis 2001 !

 la moyenne des primes des directeurs est quant à elle passée de 59,80 % en 2001 à 75,75 % pour 2003, soit 15,95 % d’augmentation en 2 ans ! (source, bilan social 2003 - page 53, et bilan social 2001 - page 51) : faites-en de même SVP pour tous les personnels !

Un autre exemple frappant est celui des agents SDF. Oui les agents municipaux SDF existent, la CFTC vous l’a démontré à plusieurs reprises.

Pourquoi n’en parlez-vous jamais ? Lors de vos vœux aux personnels lundi 9 janvier 2006, vous n’avez pas osé prononcer le mot SDF, même s’il fait mal et qu’il ne représente q’un faible pourcentage. Il ne suffit pas en la matière d’annoncer la mise en place d’une nouvelle structure pour les plus démunis, car l’on ne résout pas d’un coup de baguette magique un problème qui se pose depuis des années. Encore faudrait-il avoir une politique volontariste de lutte contre les discriminations sociales. Encore faudrait-il donner aux travailleurs sociaux de la DRH de réels moyens de fonctionner ; ils sont laissés à l’abandon depuis des années, leur dévouement ne suffisant plus.

Nous eussions préféré, Monsieur le Maire, que vous vous engagiez à annoncer « qu’il n’existera plus de fonctionnaires SDF avant la fin du 1er trimestre 2006 » !

C’est aujourd’hui que vous devez agir pour y mettre fin. Commencez, par exemple, par faire « supprimer le pyramidage au profit du système promu-promouvable, rétablissez les grades de 1ère classe disparus avec la fusion des échelles 2 et 3, résorbez le grade d’AM1 qui n’existe plus statutairement etc. ».

Pour les nombreux fonctionnaires de catégorie C, parmi les plus vulnérables socialement, qui n’ont pas la possibilité financière de cotiser à une « complémentaire santé » proposez aussi une « aide individualisée pour l’acquisition d’une complémentaire santé ».

Le sous dimensionnement de la « médecine du travail » est indigne de la 1ère collectivité de France.

Monsieur le Maire, avez-vous eu conscience d’avoir ébranlé gravement la confiance des agents les plus démunis en tenant un tel discours lundi 9 janvier ? Discours que n’ont d’ailleurs pas pu suivre sur leur temps de travail les agents à horaires décalés (travaillant uniquement la nuit ou en matinée...), sur décision de votre secrétaire général, contredisant ainsi votre lettre d’invitation adressée à tous les personnels de la Ville.

Nous ne pouvons pas accepter de voir laisser pour compte une partie des agents, en ignorant leur désarroi, leur désespérance, leur avenir souvent sans horizon. Nous, représentants du personnel, nous ne cessons de tirer le signal d’alarme depuis très longtemps sur « l’absence d’un vrai service social dimensionné au nombre d’agents de la Ville de Paris ».

La CFTC sans vouloir être l’Abbé Pierre de la Fonction publique parisienne reste vigilante, et contribuera au dialogue social, si la possibilité d’être entendu existe, et rappellera sans cesse que toute peine mérite salaire et non aumône, sachant que le salaire doit permettre à chacun de vivre, donc à fortiori de pouvoir se loger.

A ce titre depuis plusieurs mois, la ville de Paris fait des effets d’annonce sur l’Indemnité Administrative de Technicité ( I.A.T. ).

L’I.A.T. peut-être attribuée en cas de maladie. Pour cela, il appartient à la Ville de Paris de faire modifier les délibérations en Conseil de Paris, l’I.A.T. n’étant pas une prime liée à l’exercice effectif des fonctions. Certaines municipalités ont pris des délibérations en ce sens pour octroyer aux agents l’I.A.T. lors de leurs congés maladies.

La plus grande collectivité de France, doit graver dans le marbre les acquis des I.A.T. 1, 2 et 3, quelle que soit la position de l’agent, même en maladie.

Enfin que penser de votre absence de réponse sur nos projets de création de filières métiers au sein de la Ville de Paris, filière informatique, filière sécurité, et filière magasin que nous vous avons présentés il y a quelques mois et que tant et tant d’agents attendent comme une reconnaissance de leurs compétences.
CFTC Paris "

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