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Besson demande à Philippe Lioret réalisateur du film "Welcome" de retirer ses propos

Publie le mercredi 11 mars 2009 par Open-Publishing
14 commentaires

Le réalisateur du film "Welcome", qui sort en salles ce mercredi, avait établi un parallèle entre la situation des migrants à Calais et celle des Juifs en 1943, suscitant la colère du ministre de l’Immigration.
Le ministre de l’Immigration, Eric Besson, a jugé mercredi 11 mars que le film "Welcome" du cinéaste Philippe Lioret était un "très bon film", mais a demandé au réalisateur de "retirer ses propos" établissant un parallèle entre la situation des migrants à Calais et celle des Juifs en 1943. "Le film lui même est émouvant, Vincent Lindon joue bien et c’est un très bon film, ce que je regrette, c’est l’avant-vente ou l’après-vente du film, il y a eu un dérapage qui est lourd, grave et inacceptable de Philippe Lioret qui tente maintenant de l’atténuer", a indiqué le ministre sur Canal +. "Tout le monde a le droit de déraper, mais dans ce cas, il faut le dire clairement : je retire mes propos ... Le vocabulaire qui est issu de la deuxième guerre mondiale, traque, rafle, assimilation aux Juifs en 43, est un vocabulaire grave inacceptable et que, selon moi, on ne devrait jamais utiliser dans le débat politique", a ajouté Eric Besson.


"Ils ne veulent pas rester en France"

"La situation de Calais est difficile parce que ces personnes ne veulent pas rester en France qu’il s’agisse des Afghans, des Somaliens, des Erythréens, coûte que coûte, ils veulent aller en Angleterre, ils ne veulent pas demander l’asile à la France, ils pourraient le faire, nous les aidons et mon ministère met à leur disposition des places d’hébergement qu’ils ne veulent pas utiliser", a poursuivi le ministre. "Donc, je n’accepte pas qu’on dise que ces personnes sont maltraitées alors qu’elles veulent passer clandestinement en Angleterre, ce que l’Etat français ne peut pas faciliter, ce sont les passeurs que nous essayons de traquer et je ne vois pas quel républicain, quel humaniste pourrait avoir le moindre état d’âme à ce que la police traque les filières d’immigration clandestine", a t-il dit. Le film "Welcome" raconte comment un maître-nageur de Calais, incarné par Vincent Lindon, s’attache à un adolescent irakien immigré clandestin, arrivé dans cette ville du Pas-de-Calais et prêt à tout pour rejoindre sa petite amie émigrée à Londres.

Dénoncer des "mécanismes répressifs"

De son côté, le cinéaste Philippe Lioret affirme, dans une lettre ouverte à Eric Besson publiée dans Le Monde, avoir voulu, avec son film qui sort ce mercredi dans les salles, non pas mettre en parallèle la situation des migrants à Calais et celle des juifs sous l’occupation, mais dénoncer des "mécanismes répressifs" qui se "ressemblent étrangement". "Dans toute société en situation de crise, face à l’injustice, chaque citoyen se trouve un jour placé face à ses responsabilités", écrit Philippe Lioret dans sa lettre. "George Brassens a parfaitement illustré le choix de cet engagement dans sa Chanson pour l’Auvergnat. A mon époque, la nôtre, je fais de même avec mon film", poursuit-il. "Sachez qu’en l’occurrence, je ne mets pas en parallèle la traque des juifs et la Shoah, avec les persécutions dont sont victimes les migrants du Calaisis et les bénévoles qui tentent de leur venir en aide, mais les mécanismes répressifs qui y ressemblent étrangement ainsi que les comportements d’hommes et de femmes face à cette répression", écrit le réalisateur.

"Affligeant"

"Il y a quelques jours encore, près de Béthune, une femme a été mise en garde à vue pour avoir simplement rechargé des téléphones portables de migrants. ’Welcome’ ne fait qu’illustrer ce genre de fait divers", ajoute Philippe Lioret. "La réalité, dit-on, dépasse souvent la fiction. Votre réalité, Monsieur Besson, se contente de l’égaler et c’est déjà suffisant pour être affligeant, pour confirmer qu’aujourd’hui, dans notre pays, de simples valeurs humaines ne sont pas respectées. C’est cela que vous devriez trouver ’inacceptable’", conclut-il. De son côté, l’avocat général à la cour d’appel de Paris, Philippe Bilger, estime sur son blog que le parallèle avec la répression des juifs en France en 1943 relève de la "provocation", rejetant "une référence qui ferait de notre présent républicain, aussi discutable soit-il, une copie d’un ignominieux passé mis à toutes les sauces".

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/culture/20090311.OBS8244/besson_demande_a_lioret_de_retirer_ses_propos.html

Messages

  • Comme d’habitude la vérité déplaît, mais il y a bien des rafles, des enfermements en camps, pardon en centres de rétention, des dénonciations, oui il y a bien des similitudes.

    • besson !!!
      la réalité dépasse la fiction....

      cf zpajol
      mardi 10 mars, une bagarre a été à nouveau déclanchée, selon un chauffeur de
      bus, vers 13h30, selon une bénévole, vers 17h au bois des Garennes.
      La bagarre
      n’aurait concerné que les afghans. Trois personnes se seraient munies
      de couteau de boucher.Il y a eu au moins des blessés.
      Vers 19h, à Auchan, dans un autobus qui devait partir vers le centre-ville de Calais, des pompiers sont montés récupérer un jeune
      afghan qui saignait à la main. Le chauffeur interrogé a déclaré que le réfugié
      avait pris l’autobus à la Cité de l’Europe, un grand complexe de magasins.
      Après avoir parlé quelques instants avec les pompiers, le chauffeur a changé
      la version en précisant que le réfugié était monté à l’ancienne clinique.
      Deux personnes présentes dans l’autobus ont, elles, déclaré l’avoir vu
      monter près de la Cité de l’Europe.

      En quoi est-ce important le détail du lieu ?
      La cité de l’Europe, un complexe de magasins, se trouve face à la
      PAF de Coquelles.
      L’ancienne clinique se trouve près du terrain du repas de deux heures,
      en centre-ville.

      Quand un réfugié se fait arrêter, il prend le bus dans le sens Cité de
      l’Europe vers le centre-ville, ce qui serait confirmé par les deux témoins
      passagers.

      Donc, un jeune afghan blessé à la main assez sérieusement pour que des passagers alertent le chauffeur, s’était fait arrêter dans cet état et conduire à
      la PAF de Coquelles qui l’a libéré sans le soigner...

      Autre histoire : selon une bénévole de Salam, les CRS se sont amusés récemment à arrêter des réfugiés érythréens et à les déposer dans la zone des afghans. Les afghans et les érythréens sont connus pour ne jamais user des mêmes zones de passage, ni utiliser les passeurs de l’autre groupe.

  • Besson attend visiblement le renfort de BHL, de Philippe Val et du CRIF pour déclarer Lioret antisémite. Avec une petite plainte de la LICRA, voire de SOS racisme en perpective ?

    Parce que dans le Sarkoland, on ne dit plus "je ne suis pas tout à fait d’accord avec vous" mais "vous êtes antisémite".

  • Avant on appelait les socialos des social-traites, alors comment appeler besson ???

  • Besson devrait être plus prudent car s’il parvient à obtenir une autocritique de Philippe Lioret, il ne fera que démontrer la justesse de ce que Lioret a dit. Qu’on se réfère à la période de l’occupation ou à toute autre espèce de dictature, c’est la capacité à transformer celui qui proteste en délinquant qui en est la marque, le comble étant la transformation du patriote en traître et du collabo en héros.

    La riposte la plus hypocrite que pourrait faire Lioret c’est de faire publiquement une autocritique dans la forme appropriée « à la chinoise » et en demandant humblement au Commissaire Besson de bien vouloir lui enseigner la droite conception qui fait de celui qui est honnête, généreux et humain, un coupable et de celui qui poursuit, enferme et expulse un défenseur du droit.

  • tout le monde savait qu’avec Besson ce serait pire qu’ avec Hortefeux quand on est capable de faire ce qu’il a fait on est capable de tout et pire encore ..en 40 il aurait mieux valu ne pas le connaitre

    • En effet, être pire qu’Hortefeux il faut s’en tenir une sacrée couche.

      Si Besson dit la "vérité, il ne devrait pas avoir peur au point d’intervenir dans un film qui dirait des mensonges !

      C’est comme le film de Godard sur le "sexe des anges", pourquoi avoir peur si c’est pas vrai ? Ca n’a rien changé à rien !

      Bon, peut-être aussi qu’il faudrait à Besson une sacrée armada pour nettoyer le cerveau de tous les cinéphiles, et en fait, il n’a pas vraiment tous les moyens ! MDR. C’est bon signe pour nous ! On a eu chaud !

  • Dans cette France de la rupture que nous subissons, les mots n’ont plus le sens qu’ils avaient auparavant,d’où la difficulté de s’exprimer et de se faire entendre,quel que soit notre souci ! On pourrait aussi affirmer que le gouvernement et la population de se pays ne parlent pas le même langage...je pense que cela est super réfléchi et très efficace,car ça nous cloue le bec !Un réel problème de dialogue avec les dirigeants...Philippe Noiret devrait garder le silence,car on retournera les mots dans sa bouche,comme si souvent !

    • IL N’Y A PAS DE POLEMIQUE AUTOUR D’un FILM QUE certain aimeraient bien mettre en cause.

      IL Y A UNE SCANDALEUSE INTERVENTION D’UN MINISTRE QUI SE CROIT DANS UNE REPUBLIQUE BANANIERE(c’est peut-être le cas.....)

      D’UN MINISTRE QUI CHERCHE A INTERDIRE UNE OEUVRE CINEMATOGRAPHIQUE

      D’UN GOUVERNEMENT QUI CHERCHE A CENSURER PAR DES MANEUVRES(pour l’instant..?) INDIRECTES, L’EXPRESSION ARTISTIQUE QUI LE GENE

      D’UNE CLIQUE AUTOUR DU PRESIDENT SARKO QUI TENTE DE METTRE EN PLACE UN SYSTEME DE CONTROLE ET CENSURE DE L’EXPRESSION ET DE LA LIBERTE D’OPINION

      denonçons cette SCANDALEUSE INTERVENTION DU POUVOIR EXECUTIF DANS LES LIBERTES PUBLIQUES

      LE SCANDALE ,l’INACCEPTABLE, l’ANORMAL,

      C’EST L’INTERVENTION HORS LA LOI DE BESSON,dans la droite ligne de la politique liberticide de la clique au pouvoir !!!!!!!!!!!!

  • Solidarité avec les Sans Papiers

    À Paris, l’UJFP a commencé ses activités estivales le 1er juillet, comme il se doit. Mais ce n’était pas pour prendre la route des vacances. C’était pour battre le pavé parisien avec les sans papiers et leurs soutiens, réclamant la régularisation, car les lois répressives et xénophobes leur privent de tout doit et de toute protection sociale.

    Vigilantes contre les arrestations abusives et les reconduites à la frontière pendant la période estivale, un certain nombre d’associations ont réagi, dont RESF (Réseau des éducateurs sans frontières) et UCIJ (Unis Contre l’Immigration Jetable). L’UJFP et l’ATMF les ont rejointes sous notre banderole commune « Juifs et Arabes Unis pour la Justice ». La revendication de la régularisation des sans papiers fait partie de notre souci de promouvoir le « vivre ensemble » en luttant contre le racisme. Voici quelques extraits d’un tract que nous avons diffusé sur le parcours : « Nous ne pouvons pas accepter que cela recommence comme si aucune leçon n’avait été tirée des années noires de 1940 / 1945 et des sombres souvenirs des persécutions antisémites du régime de Vichy. »

    Dans ce texte ( "RAFLES CONTRE LES SANS PAPIERS : NON ! NOUS NE POUVONS PAS L’ACCEPTER !" ) , nous avons fait notre devoir de mémoire envers ces étrangers qui avaient participé à la résistance durant la Seconde guerre mondiale, rappelant que « Tous avaient fui le nazisme, le fascisme, le chômage et la misère ; tous étaient des demandeurs d’asile, des sans papiers, comme on nomme aujourd’hui leurs semblables. » À l’intention à la fois de l’opinion publique et du gouvernement, nous précisons que « C’est pourquoi nous sommes solidaires de ces personnes aujourd’hui discriminées dans notre pays, renvoyées dans des pays dont certains sont soumis à des dictatures impitoyables, dont d’autres sont ravagés par la guerre civile ou ses séquelles, d’autres marqués par le sous-développement, le sous-emploi et la pauvreté. Nous ne pouvons accepter cette nouvelle chasse à l’Homme dont nous sommes aujourd’hui les témoins. » Ce tract sera toujours actuel tant que les rafles continueront. Ce texte, écrit d’abord par l’UJFP à Lyon, peut encore servir à l’avenir, et ceci à travers la France.

    http://www.ujfp.org/modules/news/article.php?storyid=248

  • Je ne sais pas si beaucoup d’entre vous vont pouvoir lire l’article, mais ça fait rien, je le poste tout de même. Il m’a beaucoup plu :

    Pas “Welcome”, Eric Besson…
    Le 12 mars 2009 à 9h50
    Tags : Philippe Lioret

    LE FIL CINéMA - Il sort l’artillerie, le nouveau ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale ! A la télé et à la radio, il fulmine contre le film de Philippe Lioret, qui raconte le destin de réfugiés aidés par quelques citoyens… eux-mêmes victimes de représailles. Faux, selon Eric Besson, car même si une loi punit l’aide aux clandestins, elle n’est pas appliquée. Sûr ?

    Eric Besson dans "Ce Soir ou jamais", sur France 3. - DR
    SUR LE MEME THEME
    “Welcome” chez les Ch’tis | 10 mars 2009

    Un Film De Philippe Lioret : Welcome | 10 mars 2009

    Au cœur de l’intense promotion menée tambour battant par l’équipe du film Welcome, de Philippe Lioret, le tout nouveau ministre de l’immigration et de l’identité nationale, Eric Besson, s’est invité dans le débat. Chez Frédéric Taddeï (Ce soir (ou jamais !), France 3), le 2 mars ; quelques jours plus tard sur Europe 1, il a notamment affirmé que le film évoque des « choses fausses », et reproché à Philippe Lioret un « dérapage volontaire » – celui-ci avait émis une comparaison entre la situation des Français de 1943 qui aidaient des Juifs et ceux de 2009 qui portent assistance aux migrants de Calais, malgré l’interdiction légale.

    « Suggérer que la police française, c’est la police de Vichy (...), c’est insupportable », s’indigne notre ministre, transfuge du PS, également promu récemment secrétaire général adjoint de l’UMP.

    En s’insurgeant, la main sur le cœur, contre un amalgame suggéré dans Welcome, Eric Besson évite habilement de discuter vraiment le fond du sujet. En attaquant ainsi le film, il contourne les critiques dont lui-même peut faire l’objet, notamment à propos de sa politique de rendement assumée sur les reconduites à la frontière, ou sa récente proposition de titres de séjour de dix ans pour les clandestins qui dénoncent leurs passeurs...

    Eric Besson affirme également que la loi qui punit l’aide à personne en situation irrégulière n’est jamais utilisée contre des bénévoles, mais uniquement contre des passeurs. Pourtant, plusieurs exemples existent d’arrestations et de gardes à vue à l’encontre de bénévoles, ou de gaz lacrymogènes projetés par les CRS lors des distributions de nourriture. Jean-Claude Lenoir, vice-président de l’association Salam, qui distribue en moyenne 600 repas chauds quotidiens aux migrants, a été condamné sur la base de cette loi. « Il a été dispensé de peine », rétorque Besson. C’est vrai. Mais il a passé un an et demi mis en examen, sans carte d’identité, sans pouvoir quitter le territoire français : cette loi est utilisée pour dissuader les Calaisiens d’aider les migrants. Etre condamné n’est pas rien, même si l’on effectue pas sa peine.

    A Calais, à l’issue de la projection du film en avant première, un jeune spectateur, très ému, a demandé : « Est-il acceptable de vivre dans un pays dont la loi interdit à des êtres humains de nourrir, vêtir, aider d’autres êtres humains ? »

    C’est la question citoyenne que pose Welcome, hors de la démagogie et du sentimentalisme. N’en déplaise à Monsieur le Ministre.

    Juliette Bénabent

    http://www.telerama.fr/cinema/welco...