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Bouygues portes fermées

Publie le mercredi 23 février 2005 par Open-Publishing

La campagne contre Bouygues et les centres de rétention http://pajol.eu.org/article699.html continue. Dans la nuit du 30 au 31 janvier l’agence Bouygues telecom de la Croix-Rousse à Lyon a été une nouvelle fois prise pour cible. La serrure de sa porte a été engluée, et devant cette même porte a été monté un mur de parpaing.

Des affiches ont été collées sur la vitrine ; elles comportaient le texte suivant :

Ne déchirez pas cette affiche... Que Martin Bouygues vienne le faire lui-même !

Bouygues, par l’intermédiaire de ses filiales construit des "centres de rétention", un autre nom pour les prisons où sont enfermés les sans-papierEs avant leur expulsion. Ainsi OF Equipement érige le centre de rétention de Palaiseau, Norpac a construit celui de Coquelles, et plus près d’ici GFC construction agrandit celui de Lyon-Satolas (pour le faire passer de 78 à 122 places).

Mais, non content de participer à leur enfermement, Bouygues profite aussi de la situation précaire des sans-papierEs sur ses prestigieux chantiers. Ainsi y en avait-il plus de 70 sur le chantier du Stade De France. Plus récemment une cinquantaine d’ employéEs turc-que-s étaient payéEs entre 100 et 200 par mois, sans contrat de travail, sur le chantier du nouveau siège du journal Le Monde. Et 7 clandestinEs ont été conduitEs au centre de rétention de Bordeaux après avoir été employéEs sur un autre chantier de Bouygues. Ainsi l’entreprise familiale accompagne les sans-papierEs jusqu’au bout : elle les exploite sur ses chantiers (horaires flexibles à souhait, salaires compressibles, pas de contrat de travail), et construit les murs de leurs prisons (où ils/elles seront "stockéEs" jusqu’à leur expulsion -jusqu’à 32 jours).

Face à ce dispositif d’enfermement (rajoutons que Bouygues participe aussi à la construction de prisons "classiques", comme à Toulon), nous avons décidé de répondre en harcelant, en attaquant Bouygues, partout. Et il faut dire que la boite à Martin est vraiment partout, à commencer par la téléphonie mobile, la télévision (TF1), l’eau ou les résidences-forteresses pour bourgeois-es (Bouygues Immobilier).

La direction de Bouygues a parait-il fait circuler une note à l’intention de ses employéEs, les prévenant qu’une mobilisation a lieu en ce moment contre l’entreprise. Nous ne savons pas quel discours démago y a été utilisé, mais à notre tour nous nous adressons aux employéEs de Bouygues : pour les inviter à participer à son sabotage. Parce que plus de 121 604 personnes (nombre d’employéEs "officiel") sont exploitées par les frères Martin et Olivier et leurs potes les actionnaires (qui ont empoché 1,7 milliards d’euros de dividende en janvier).

Alors à l’intérieur ou à l’extérieur donnons nous tous les moyens pour attaquer Bouygues partout où c’est possible. Face à Bouygues et à cette société qui enferme, nous ne voyons qu’une réponse possible : le harcèlement. Parce que nous ne réclamerons jamais l’aménagement de notre oppression.

S’en prendre à Bouygues ce n’est pas seulement refuser les centres de rétention... Frapper Bouygues c’est cracher à la face de ce vieux monde croulant qui se nourrit de l’enfermement et de l’exploitation.

Non aux centres de rétention. Non aux expulsions. Guerre à Bouygues. Guerre à ce monde.