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Boycott du travail forcé !

Publie le vendredi 2 juin 2006 par Open-Publishing
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Lundi de Pentecôte : Non au racket gouvernemental !


Avec le week-end de la Pentecôte, le gouvernement ressort sa journée de solidarité avec les personnes âgées, « inventée » par Raffarin en 2004.

L’an dernier, pour exprimer leur mécontentement contre ce racket, beaucoup de salariés avaient refusé de travailler le lundi de Pentecôte, nullement dupes d’une soi-disant solidarité qui revient à ce que les patrons empochent l’équivalent d’une journée de travail -soit 0,46% de la masse salariale annuelle- alors qu’ils n’en reversent que 0,3%. La solidarité version Raffarin, c’était encore une fois les sacrifices pour les salariés et les bénéfices pour le patronat.

De plus avec les deux milliards collectés grâce à la journée de solidarité, Raffarin se faisait fort de construire une maison de retraite par an et par département. Il suffit d’entendre les protestations de tous ceux qui travaillent dans celles-ci, ou dans les hôpitaux, pour savoir qu’ils manquent toujours dramatiquement de moyens et que, chaque été, le problème se pose de façon encore plus aiguë avec la fermeture des services et les congés du personnel soignant.

Cette année le gouvernement a fait mine de reculer en acceptant que la journée de solidarité ne soit pas forcément fixée le lundi de Pentecôte et qu’elle puisse être fractionnée, en négociant par secteur ou par entreprise. Ainsi à la SNCF la direction a décidé d’augmenter l’horaire de travail de trois fois une heure et dix minutes par semestre, espérant sans doute qu’ainsi la pilule passerait plus facilement. Mais cela revient en fait à allonger la journée de travail.

Dans la fonction publique d’État (2,5 millions de salariés) et les fonctions publiques hospitalière et territoriale (2,5 millions d’agents au total), un autre jour de RTT est retenu. À l’Éducation nationale, il n’y aura pas classe le lundi et chaque académie devra fixer deux demi- journées de « travail pédagogique ». Mais à la RATP, le lundi sera travaillé comme un jour ouvrable normal.

Dans les entreprises du privé, une enquête indique que 56% des entreprises travailleront, comme par exemple chez Danone, IBM, L’Oréal ou Adecco. Dans les entreprises en congé le lundi, 87% des salariés perdent une journée de RTT et seuls 13% ont obtenu un jour de congé supplémentaire. Et dans les petites et très petites entreprises du privé, le lundi est quasiment toujours travaillé.

Le racket du gouvernement est scandaleux et ce ne sont pas les « aménagements » de Villepin pour 2006 qui y changent quoi que ce soit. Et pour les salariés -qui sont d’ailleurs les seuls à en faire les frais, puisque les professions libérales, artisans, commerçants et rentiers entre autres en sont exonérés -le problème n’est pas de savoir « comment préférez-vous être volé ? ».

C’est de refuser de se faire ainsi voler un jour de congé.

Messages

  • Monsieur le Ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
    110 rue de Grenelle
    75007 Paris

    Objet : Préavis de grève

    Saint Denis, le 31 mai 2006

    Monsieur le ministre de l’Education nationale, La Fédération des syndicats SUD éducation dépose auprès de vous, conformément à la législation en vigueur, un préavis de grève couvrant l’ensemble des personnels de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, enseignants et chercheurs, IATOSS et personnels éducatifs, titulaires ou précaires, de droit public ou de droit privé, du 5 juin au 10 juin 2006 inclus.

    La Fédération SUD éducation dénonce l’attaque faite contre le droit du travail par l’instauration d’une journée de travail gratuite. La création de cette journée de travail gratuite est avant tout une arme servant à la remise en cause de la réduction du temps de travail et à la culpabilisation des salariés. Elle permet d’accroître la durée du travail sans contrepartie financière.

    La Fédération des syndicats SUD éducation appelle les personnels à refuser les heures de travail gratuit que l’on aura imposées aux personnels sous prétexte de « journée de solidarité » (ex-« lundi de pentecôte ») et qui ne répondent pas aux besoins sociaux des personnes dépendantes.

    Elle les appelle à se mobiliser quand les droits fondamentaux sont menacés : droits à l’éducation (expulsions de jeunes scolarisés), à la vie privée et familiale (mesure contre le regroupement familial et contre les mariages des sans-papiers) et droit d’asile.

    Afin d’éviter toute ambiguïté ou pression sur les personnels grévistes, nous vous demandons avec insistance de transmettre ce préavis à l’ensemble des recteurs d’Académie.

    Je vous prie de croire, Monsieur le ministre, à notre attachement au service public de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

    Stéphanie Parquet-Gogos
    Secrétaire fédérale