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UNE PAGE D’HISTOIRE OUBLIÉE...
Les (Nord)-africains à l’honneur dans le film "Indigènes" présenté au Festival de Cannes
Le 59ème Festival de Cannes s’est achevé dimanche dernier, en réservant son lot habituel de surprises dans l’attribution de ses récompenses .
CETTE année encore, le jury a voulu couronner un certain cinéma engagé, loin des produits commerciaux. La Palme d’or est donc revenue au film “Le vent se lève”, de Ken Loach (Grande-Bretagne), qui évoque la guerre d’indépendance irlandaise.
Mais, ce qui est remarquable est le Prix d’interprétation masculine attribué à l’ensemble des acteurs du film “Indigènes”, de Rachid Bouchareb, à savoir Jamel Debbouze, Samy Naceri, Roschdy Zem, Sami Bouajila et Bernard Blancan.
Ce film est un projet ambitieux qui tranche dans la production cinématographique française. Il a fallu l’engagement particulier des comédiens, qui se sont complètement investis, pour que ce film se réalise. Car le scénario dévoile une partie de l’Histoire de France par trop méconnue : le rôle essentiel des dizaines de milliers de tirailleurs, goumiers et tabors algériens, marocains et tunisiens qui participèrent à la campagne d’Italie et à la libération de la France. Ce film se veut ainsi un hommage aux soldats de l’Armée d’Afrique, durant la seconde guerre mondiale.
"C’est nous les Africains..."
Les 4 personnages Saïd (Jamel Debbouze), Yacir (Samy Nacéri), Messaoud (Roschdy Zem), Abdelkader (Sami Bouajila) campent la vie quotidienne de ces soldats qui ont "tout quitté, parents, gourbis, foyers", selon les paroles de "C’est nous les Africains", l’hymne de l’Armée d’Afrique.
Comme lors de la Grande guerre (63.000 tués), les troupes coloniales de l’Empire français payèrent un lourd tribut. De juin 1940 à mai 1945, 55.000 Tunisiens, Marocains, Algériens et Africains furent tués, dont 25.000 dans l’Armée d’Afrique.
Cette armée compta 400.000 soldats, dont 173.000 Tunisiens, Marocains, Algériens et Africains, 168.000 Français d’Afrique du Nord, 35.000 Français de Corse et 20.000 évadés. Dans son "Histoire de l’armée française de 1914 à nos jours", l’historien Philippe Masson relève qu’elle fut "une armée profondément originale comme la France n’en a jamais connue".
Dette aux Africains
"Puissent les générations qui prendront la relève pour la survie de la France ne jamais oublier ce qu’elles doivent aux Africains qui venaient de loin", lit-on dans le journal de marche du 22ème bataillon de marche nord-africain (BMNA), intégrée à la 1ère DFL de l’Armée d’Afrique.
Ce bataillon, né en septembre 1941 en Syrie et dissous en janvier 1946 en Algérie, intégra tirailleurs maghrébins de l’armée du Levant, Français d’Afrique du Nord, de métropole et de Corse, de toutes classes sociales et de toutes religions.
Unité parmi les plus décorées, le 22ème BMNA a compté douze Compagnons de la Libération, dont le lieutenant algérien Mohamed Bel Hadj, tué le 9 janvier 1945 en Alsace, l’un des très rares soldats maghrébins, Compagnon de la Libération.
Le journal de marche du 22ème BMNA (355 tués, soit plus du tiers de son effectif, dont 156 officiers et parmi eux tous les officiers maghrébins) se confond avec l’histoire de la France Libre : Bir Hakeim (juin 1942) ; Garigliano (mai 1944) au pied de Monte Cassino lors de la percée alliée de la ligne Gustav vers Rome ; campagnes de Provence, des Vosges et d’Alsace.
"On nous avait promis que le bataillon défilerait à son retour à Alger, décorations pendantes, se souvient René Petitot, 85 ans, caporal-chef au 22ème BMNA, mais l’unité a été dissoute à la sauvette en janvier 1946", neuf mois après la répression des émeutes de Sétif (15.000 à 20.000 morts).
Puisse ce film essayer de réparer l’oubli de ces hommes tombés au champ d’honneur.
Alain Witz
Les (Nord)-africains à l’honneur dans le film "Indigènes" présenté au Festival de Cannes
Article paru dans Témoignages le mardi 30 mai 2006
Messages
1. > "C’est nous les Africains...", 30 mai 2006, 07:45
A CETTE EPOQUE LA FRANCE NE VOULAIT PAS TRIER LES TALENTS , TOUS POUVAIENT VENIR !!!!
1. > "C’est nous les Africains...", 30 mai 2006, 08:17
Et quand ils ne voulaient pas venir, on allait à eux avec des armées...........
2. > "C’est nous les Africains...", 30 mai 2006, 11:18
MERCI CLAUDE DE TOULOUSE ET ALAIN WITZ !
Lorsque ce dimanche, devant la TV, ma femme et moi attendant le palmarès du festival, nous avons reçu la nouvelle que la bande de copains d’ "INDIGENES" obtenait sa distinction, j’ai explosé de joie ...
Et la surprise ce fut ce "Chant des Africains" revisité par eux...
Vous n’avez peut-être pas été de ces "colons" français ( mon père travaillait à l’Energie Electrique du Maroc, au barrage de Bin-El-Ouidane), et donc de ces "rappatriés" "pieds noirs" (Algérie), troncs de figuiers" (Maroc) et autres... Ce chant était dans les années 50-60 comme un mot de passe, un code du même type que le "ta-ta-ta, ta-ta" (en voiture) que s’échangeaient les déracinés, qu’ils fussent ou non des colonialistes, des nostalgiques de droite ou plus prosaïquement des gens simples et sans mauvais sentiments, un peu dépassés par leur époque.
J’ai connu ce chant (j’avais 12-13 ans) surtout comme un signe de ralliement des gens de l’extrême droite rappatriée et en particulier de l’OAS, qui gravitait autour des familles de rappatriés comme la mienne...
Et l’entendre chanter par Djamel et ses copains, ce fut tellement évident, naturel, que çà en prenait un sens tout différent...
Oui, enfin, un début de justice rendue au sacrifice de ces gens humbles !
Et surtout, après les polémiques indécentes sur la colonisation prétenduement bénéfique, une magnifique remise en ordre des choses de l’Histoire, et de son mouvement d’enrichissement de la race humaine par la mixité.
Il reste encore beaucoup à faire pour que chacun d’entre nous, nous nous approprions toute la complexité de notre histoire et de notre identité... Peut être le chemin est-il enfin ouvert.
Le lendemain, allant sur Bellaciao, j’espérais trouver un commentaire sur le Festival de Cannes... Je l’ai guetté, et le voilà aujourd’hui. Evidemment c’est encore Claude qui a ouvert "le feu"...
D’où mes remerciements...
Il faudra un de ces jours, que je me perfectionne dans ma technique d’Internet pour ouvrir des sujets, moi aussi !
NOSE DE CHAMPAGNE
1. > "C’est nous les Africains...", 30 mai 2006, 12:48
oui mais ces acteurs là demandent de très gros cachet en général
là ont ils renoncés à leur cachet habituel pour tourner ????
je sais ce n’est pas sympa de dire ça mais j’ai des doutes connaissant le
milieu cinématographique et surtout je me répète sachant les montants qu’ils empochent habituellement
et puis vous l’aurez compris je ne crois pas du tout qu’un film primé à Cannes ait des effets
positifs en matière de prosélytisme et de prise de conscience
je crois plutot que ce genre de récompense donnée par ce milieu là est une perversion
de plus
j’en veut pour preuve le film de M. Moore qui a fait un grand chemin commercial
et aura peut être tué la veine combative du dit cinéaste par aillerus richissime !
Au fait comment ça se fait que Dieudonné ne réussisse pas à faire son film
et l’analyse politique profonde tout cela ?
mais vous pouvez essayer de me convaincre d’aller le voir...en attendant
je me pose des questions désolée
Djo68
2. > "C’est nous les Africains...", 30 mai 2006, 13:23
HÉ DJO...
Non, t’es pas tout seul...
Je ne dis pas qu’un film peut changer les choses, mais qu’il peut être un signe (avant-coureur ?) de changements...
Et puis, habitué aux trahisons, et aux petites vilennies depuis très longtemps, je fais comme Néruda, j’attends encore le meilleur de mes semblables !
NOSE
3. > "C’est nous les Africains...", 30 mai 2006, 15:20
déja que des signes avant coureurs mais pas
de signes pendant coureurs de changement
autrement dis ce film doit être interessant entre autre pour ma gouverne
et je suis contente qu’il ait été fait et primé mais ça va pas plus loin
et ça reste dans le monde friqué du cinoche capitalo
qui aime bien de temsp en temsp se donner bonne conscience et dénoncer
comme une ’jolie chochotte " les vilains qui n’ont pas honorés ceux qui ont
combattus pour cette jolie france que je ne respecte plus depuis belle
lurette !
j’ai entendu d’anciens combattants comment ces tirailleurs étaient traités
saoulés avant les combats comment on les mettaient en avant etc...
et ça me fait mal de me dire que des mecs se sont faits du blé sur ça
qui mérite autre chose que des palmes à canne !
voilà je persiste et signe
même si je suis d’un autre temps et ne m’attends plus que au pire de mes con citoyens
désolée ça fait passéiste et desesperate mais
en tout cas contente que tu m’ai répondu Nose
bonne conscience tant que tu nous tiens ils tiennent aussi !
Djo68
4. > "C’est nous les Africains...", 30 mai 2006, 17:56
Dérapage de Samy Naceri (30/05/2006)
« Samedi matin, à l’aube, l’acteur s’est présenté aux portes du VIP Room à Cannes. Il était en compagnie de quelques amis », explique le quotidien. « Mais l’entrée des différents établissements de nuit appartenant à Jean Roch lui est interdite pour cause de mauvaise conduite. »
L’acteur connu pour ses débordements a donc été recalé. Interdit d’entrer, de s’amuser avec ses amis. « Les policiers ont précisé qu’il était anormalement excité. Il s’est emporté. A proféré des injures, à caractère raciste pour certaines, contre les vigiles. » Habitué au jet de projectiles en tout genre, la dernière fois c’était un verre, Naceri s’est emparé d’une barrière de sécurité et l’a lancée vers les gardes !
Par chance, personne n’a été blessé. Pour cette fois... Lors d’une de ses précédentes agressions, l’acteur avait écrasé sans raison son verre sur le visage d’un styliste parisien venu lui remettre des tee-shirts. C’était le 17 novembre 2005. La victime avait été grièvement blessée puisque pas moins de 32 points de suture lui ont été posés.
Naceri avait été incarcéré pendant plus de deux mois à la prison de la Santé. Mais à peine libéré, il avait remis cela... Le 30 mars, il avait été interpellé en état d’ivresse et une nouvelle fois dans un état qualifié par la police « d’anormalement excité ».
Alors qu’il faisait l’objet d’un dossier pour outrages, injures racistes et antisémites, Samy Naceri avait fait son mea culpa... Pourtant dimanche, il a remis cela.
E. Pr.
© La Dernière Heure 2006