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CALAIS : le sous-préfet trie les "migrants" !

Publie le mardi 9 mai 2006 par Open-Publishing

Justifiant (auprès de l’AFP), de l’utilisation de la borne EURODAC, le sous-préfet de Calais, si "humain", commence à trier les bons des mauvais réfugiés. Pourquoi seule la borne de Coquelles est-elle utilisée pour retrouver la trace des gens ? Et bien parce que les réfugiés de Calais sont de mauvais réfugiés qui veulent seulement voyager.
"Personne d’autre n’en avait exprimé le besoin, parce qu’ils ont tous des immigrations de fixation, et pas de transit", explique Patrick Espagnol, sous-préfet de Calais.

Ce monsieur fait encore remarquer que 100 personnes ont été renvoyées dans le premier pays sur lequel ils ont posé le pied et les doigts. Et il se félicite : "C’est paradoxal, mais c’est nous-mêmes qui leur faisons parfois passer la frontière pour les ramener en Angleterre"

Une réalité bien différente des discours sous-préfectoraux
Au TGI installé près de la prison pour étrangers, la juge des libertés et de la détention, se demandait en février, s’il était possible de retourner un réfugié en Angleterre.

En ce qui concerne la fixation, l’Italie ne fixe absolument pas les réfugiés dont elle prend les empreintes et les jette dehors, sans argent sans domicile... Si Monsieur le sous-préfet de Calais considère que ce traitement est synonyme du dépôt d’une demande d’asile...

Les autres villes n’utilisent pas la borne EURODAC parce qu’ils n’ont ni la pression de faire du chiffre avec des vies humaines, ni toute cette armada de policiers, gendarmes en képis ou en treillis, indics et autres spécialistes de la traque aux étrangers pauvres. De plus, il est fréquent que les policiers indiquent eux-mêmes aux réfugiés la route pour venir à Calais.

Et quand on voit comment les services de la sous-préfecture de Calais traitent ceux qui insistent pour se fixer en France, on se demande si monsieur le sous-préfet plaisante avec son immigration de fixation ou de transit.

La télétransportation n’existe pas, un réfugié est forcément en transit dès qu’il s’enfuie de son pays. Si la frontière est fermée, il restera en transit jusqu’au passage.

Renvoyer des érythréens vers une dictature, expulser en masse des afghans, remettre entre les mains des personnes qui les avaient fuis, laisser sans moyens suffisants des milliers de demandeurs d’asile, traquer, détruire, punir d’expulsion des révoltés, couvrir les brutalités policières, manipuler l’opinion publique, trafiquer les enquêtes pour satisfaire un futur candidat à la présidentielle...

Comme dirait une passante calaisienne, "en France, ça pue". Et une autre, voyant le passage répété de policiers, gendarmes : "ça devient craignos à calais"