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CEF : fermeture d’un centre dans l’Allier

Publie le vendredi 7 mai 2004 par Open-Publishing

Fermeture du centre éducatif fermé de Lusigny
Les pensionnaires éloignées pour cause de graves dysfonctionnements

Jeudi, le centre éducatif fermé (CEF) de Lusigny, dans l’Allier, qui
accueillait des mineures délinquantes multirécidivistes, a été fermé et
vidé de ses pensionnaires. De graves dysfonctionnements ayant été
relevés par les autorités. Le centre a été placé sous surveillance en
attendant la mise en place d’un nouveau projet éducatif.

L’établissement dispose de trois mois pour se réorganiser avant
d’accueillir de nouvelles résidentes.

Le Centre Educatif Fermé de Lusigny est géré depuis sa création par
l’Association pour l’éducation renforcée (APLER), émanation du club de
rugby de Lapalisse. Ce centre est le seul en France à accueillir des
filles, mineures délinquantes multirécidivistes. Il constitue une
alternative à la prison pour ces jeunes filles. Elles sont placées dans
cet établissement par un juge des enfants pour une période de six mois,
renouvelable une fois. Le CEF de Lusigny, établissement pionnier, avait
ouvert ses portes en mars 2003 (*).

Mais depuis l’ouverture de ce premier établissement auvergnat, les
incidents et les polémiques s’étaient multipliés. Ainsi, deux mois après
l’ouverture du centre de Lusigny, le directeur de l’APLER avait été mis
en examen pour viol sur une surveillante de nuit. Un administrateur
provisoire avait alors été nommé par le préfet pour six mois afin de le
remplacer. Le préfet avait alors placé temporairement l’association et
l’établissement sous surveillance : des éducateurs et professeurs
expérimentés avaient été recrutés et un projet éducatif mis en place.
Mais les dysfonctionnement n’avaient pas cessé. Une fois la tutelle de
l’Etat levée, au bout de six mois, la gestion du centre de Lusigny avait
de nouveau été confiée à l’APER et les dysfonctionnement s’étaient
intensifiés. Ainsi, des salariés, en désaccord avec le fonctionnement du
centre, ont démissionné ou ont été licenciés et les fugues se sont
multipliées. Dernière fugue en date : en janvier, quatre pensionnaires
ont joué les filles de l’air et ont été récupérées une heure plus tard
sur la route par les gendarmes.... Une nouvelle mission d’inspection de
la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) est alors dilligentée et
effectuée en début d’année. De nouveaux et graves dysfonctionnement sont
alors relevés par les inspecteurs : manque de qualification du personnel,
insuffisance du projet éducatif, défaillances de la surveillance,
tensions au sein de l’équipe... A la suite de cette inspection, les
autorités ont de nouveau décidé de placer le centre sous surveillance.

La semaine dernière, les sept pensionnaires du CEF de Lusigny ont donc
quitté les lieux. Elles ont été placées dans des structures plus
classiques par un juge des enfants. Aujourd’hui, l’association qui gère
le Centre Educatif Fermé de Lusigny dispose d’un mois pour monter un
programme conforme au cahier des charges des CEF et régler les nombreux
dysfonctionnements qui ont marqué cet établissement. Pour l’instant, le
centre n’acceuille plus aucune pensionnaire. Après le retour de
nouvelles pensionnaires, le fonctionnement du centre sera évalué pendant
deux mois par un comité de suivi départemental, sous l’autorité du
préfet. En cas d’échec, au terme de ces trois mois de mise à l’épreuve,
le centre serait définitivement fermé.

(*) Il existe actuellement sept CEF en France avec un objectif de 600
places à l’horizon 2007.

source : France 3