Accueil > CFDT, CGT, mêmes combats !
de Corinne Lhaïk
L’un se veut réformateur, l’autre pratique la contestation. Mais, si la démarche diffère, les problèmes des deux syndicats finissent par se ressembler
Qui oserait dire que la CFDT et la CGT se ressemblent ? La première se veut réformatrice et pratique le compromis. La seconde redoute la compromission et brandit la revendication. Pourtant, leur situation est, en partie, similaire.
Ainsi, toutes deux se posent des questions sur les limites de leur démarche. A la CFDT, l’opération divan vient de la base, déboussolée par les récents accords signés par la confédération : réforme des retraites, Unedic, intermittents. Le secrétaire général, François Chérèque, a fait la tournée des militants. Elle se conclut par un rapport - qui sera examiné à partir du 19 octobre par le conseil national de la CFDT : il y est question non de changer de stratégie, mais de donner du « sens » au réformisme syndical. Plus discrètement, Chérèque assoit son pouvoir : l’actuelle commission exécutive - le gouvernement de la CFDT - héritée de la période Notat, sera profondément remaniée au prochain congrès (juin 2006). En prélude, le départ de deux de ses membres est annoncé, dont celui de Michel Jalmain, négociateur de l’accord Unedic, dans six mois. Un gage donné à ceux des militants qui trouvaient que Jalmain en avait trop fait. Mais qui laisse un goût amer : Jalmain n’a tout de même pas agi seul !
A la CGT, la psychanalyse est commanditée par le sommet : c’est Bernard Thibault en personne, le secrétaire général, qui, le 30 septembre, lors d’un comité confédéral national, dresse la liste des échecs de la centrale syndicale. « La CGT a mobilisé sans grands résultats sur les retraites, sur EDF-GDF, sur l’assurance-maladie et réalise que l’action collective n’est plus efficace », commente Guy Groux, professeur à Sciences po. En réalité, depuis son arrivée à la tête de la CGT, en 1999, Thibault n’a pas réussi à imposer une ligne alliant revendications et signature d’accords.
De l’examen de leurs difficultés les deux syndicats tirent une conclusion identique : il faut recruter des adhérents. Pour la CFDT, plutôt dans le public, son point faible ; pour la CGT, plutôt dans les PME, idem. Et elles sont unies pour déplorer les atermoiements du gouvernement : il fait des promesses à la CFDT (dossier des retraites anticipées pour les fonctionnaires) sans les honorer complètement ; et il abandonne la CGT à ses mauvais penchants : la création d’un droit d’opposition - un ou des syndicats majoritaires peuvent refuser un accord d’entreprise ou de branche - conforte la CGT dans son envie de dire non. Ce qu’elle vient de faire, avant de se rétracter, chez Perrier. Et ce qu’elle s’apprête à faire dans le secteur bancaire.
http://www.lexpress.fr/info/economie/dossier/cfdt/dossier.asp?ida=429785
Messages
1. prétendue analyse "express" de droite !, 12 octobre 2004, 08:26
analyse "express" d’un journal de droite ! Bien commode pour discréditer le syndicalisme que la prétendue "psychanalyse". Qui va psychanalyser l’Express ?
Suggérer que Thibaut puisse "imposer" une ligne confédérale, c’est mépriser celle et ceux qui font le syndicat : les syndiqués ! Qu’on le veuille ou non, que l’on puisse éventuellement déplorer l’influence des structures, la parole et la décision appartiennent aux syndiqués. La limite de l’exercice est que chaque syndiqué puisse exercer son pouvoir de décision...qu’à chaque niveau l’information soit partagée, que les décisions soient collectives.
Alors, c’est à nous d’être exigeants sur le mandat que l’on exerce, ou celui que l’on confie.
Pour revenir sur la conclusion de cet article, à propos du droit d’opposition : c’est une fois de plus cracher son venin. Le droit d’opposition résulte d’une loi de droite : la CGT revendique des accords majoritaires (la CFDT aussi, mais c’est une autre histoire).
– Chez Perrier , la CGT est majoritaire.
– Dans les Banques, CGT et CFDT sont majoritaires ensemble (l’accord est ultra minoritaire)
Le sous-entendu de cette conclusion : signez, signez, signez toujours ! Couché, à la niche les travailleurs !
Patrice Bardet
1. > prétendue analyse "express" de droite !, 12 octobre 2004, 09:21
C’est vraiment idiot de prétendre parce qu’un journal est de droite qu’il est incapable d’analyse pertinente, toujours ce manichéisme stérile franchouillard - il y a plus d’analyse dans l’Express que dans L’Huma par exemple - et sur le poids des syndiqués à la CGT, c’est une plaisanterie je pense de Patrice, qu’il est drôle !
Claude
2. > prétendue analyse "express" de droite !, 12 octobre 2004, 09:48
Claude,
Je ne pense effectivement pas qu’un journal de droite soit incapable d’analyse ; simplemement, elle est très orientée...de droite. Pour préciser, je lis aussi régulièrement le figaro que je trouve de grande qualité, même si je ne partage pas.
Sur cet article de l’express, la prétendue "analyse" est un peu "courte" et manipulatrice, indéniablement.
Sur le poids des syndiqués : je ne plaisante pas avec un tel sujet, que je considère essentiel. C’est ce que je m’efforce, comme bien d’autres, à faire vivre dans le syndicat dont je suis l’un des animateurs : le syndicat Ufict-CGT de la CRAM Nord Picardie.
Alors, tout n’est pas parfait à la CGT, loin de là, mais je l’a écrit, je tente de le pratiquer : le contrôle du mandat donné ou reçu.
salutations syndicales
Patrice
pour poursuivre si nécessaire : patrice_bardet@yahoo.fr
3. > prétendue analyse "express" de droite !, 12 octobre 2004, 10:55
Qu’un journal de droite soit orienté à droite n’est pas spécialement étonnant mais il faut savoir ce qu’on veut, c’est quoi la démocratie sinon le pluralisme des idées et des points de vue ?
Sur la vie démocratique à la CGT , peut-être y parviens-tu dans ton propre syndicat mais ne dis pas qu’elle existe au niveau supérieure, ça n’est pas vrai, mille exemples abondent pour en décrire les manipulations, abus etc...
C’est pourquoi pour ma part j’ai quitté la CGT une fois que j’ai abandonné les illusions qui te bercent encore.
La CGT est plus financée par les patrons via la pub que par les syndiqués qui sont moins nombreux encore que le faible chiffre officiel.
Claude