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CGT SNCF : grève illimitée ? Décision sur ce sujet mercredi...
Publie le lundi 4 octobre 2010 par Open-PublishingMalgré les manifestations de samedi dernier, le gouvernement se veut inflexible sur la réforme des retraites, à la veille de l’entrée en examen du texte au Sénat. Le débat devrait notamment se focaliser sur la question de la retraite des femmes.
Au Sénat, la bataille s’annonce plus difficile qu’à l’Assemblée pour l’UMP, qui ne dispose pas de la majorité absolue, et a donc besoin des voix centristes pour l’emporter.
Le président du groupe UMP Gérard Larcher a réitéré lundi sa proposition de "bloquer l’âge du taux plein" à 65 ans pour les "mères de trois enfants et plus", dans un entretien accordé aux "Echos".
Cette disposition ne serait que "transitoire", pour les "générations nées entre 1950 et le début des années 1960, celles qui arrivent à l’âge de la retraite avec moins de trimestres de cotisation que les hommes". "Environ 100.000 femmes seraient concernées, pour celles nées jusqu’en 1963", précise-t-il.
Eric Woerth s’est dit à plusieurs reprises opposé à cette mesure. Depuis le début de l’examen du texte, le ministre du Travail reste ferme sur les mesures d’âges, refusant de céder sur les bornes de 62 et 67 ans.
Le gouvernement défend une stratégie consistant à "agir sur les écarts de salaires" entre hommes et femmes, explique Eric Woerth dans une tribune paraissant dans "Le Monde" daté de mardi, co-signée par quatre secrétaires d’Etat. Le projet de loi prévoit "un dispositif qui met les entreprises face à leurs responsabilités : celles qui n’élaboreront pas un plan d’action pour lutter contre les écarts de salaire seront pénalisées financièrement", soulignent les membres du gouvernement dans le quotidien.
En commission des Affaires sociales, les 28 et 29 septembre dernier, les sénateurs ont toutefois pu faire passer quelques aménagements. Ils ont notamment élargi l’accès à la retraite anticipée concernant les travailleurs handicapés, et accordé une concession aux chômeurs de longue durée proches de l’âge de la retraite.
Les discussions au Sénat, prévues jusqu’au 15 septembre, s’annoncent agitées, l’opposition ayant promis de peser de tout son poids contre la réforme. Le Parti socialiste a déposé 300 amendements sur le texte, a précisé lundi le porte-parole du PS Benoît Hamon.
De leur côté, les syndicats, qui se réunissaient ce lundi en début de soirée, appellent à des "initiatives locales", mardi, dont un rassemblement à la mi-journée devant le Sénat à Paris, et à une nouvelle journée nationale de grèves et de manifestations le 12 octobre.
"Nous ne sommes pas dans un baroud d’honneur. Il y a une véritable détermination à ne pas laisser passer ce recul social", a déclaré le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault dans un entretien au journal "L’Humanité" daté de lundi.
Après les manifestations de samedi -qui ont mobilisé entre 900.000 et près de trois millions de personnes selon les sources- "si le gouvernement et le chef de l’Etat persistent, nous allons vers une crise lourde", prévient Bernard Thibault.
De fait, dans plusieurs secteurs, la question de la grève reconductible au-delà du 12 octobre est posée, notamment dans le secteur de la chimie et à la SNCF. Parmi les cheminots, Sud-Rail, FO et la CFTC y sont favorables et les autres syndicats se posent ouvertement la question.
La fédération CGT des cheminots -majoritaire à la SNCF- prendra une décision sur ce sujet mercredi, au lendemain d’une réunion de la commission exécutive confédérale de la CGT, le parlement du syndicat au niveau national, prévue mardi au siège de la confédération à Montreuil (Seine-Saint-Denis), près de Paris. AP