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COMMUNIQUE DES MOTIVE-E-S

Publie le mardi 11 avril 2006 par Open-Publishing

COMMUNIQUE DES MOTIVE-E-S
Le gouvernement vient enfin de réagir à la revendication de retirer le CPE. Mais ne l’oublions pas, le CPE, objet-phare des gigantesques mobilisations des dernières semaine, fait partie intégrante d’une loi qui a été pensée en réponses aux révoltes dans les banlieues et dans les quartiers populaires. Et c’est dans cette même loi que l’on trouve l’apprentissage à 14 ans, le travail de nuit pour les mineurs de 15 ans, la criminalisation des parents, la disparition du FASILD...
Le gouvernement vient enfin de réagir à la revendication de retirer le CPE. Mais ne l’oublions pas, le CPE, objet-phare des gigantesques mobilisations des dernières semaine, fait partie intégrante d’une loi qui a été pensée en réponses aux révoltes dans les banlieues et dans les quartiers populaires. Et c’est dans cette même loi que l’on trouve l’apprentissage à 14 ans, le travail de nuit pour les mineurs de 15 ans, la criminalisation des parents, la disparition du FASILD... Enfin, en réponse au retrait du CPE, le gouvernement souhaite renforcer le plan de cohésion sociale de Borloo qui lui non plus, n’est pas satisfaisant.

Même si nous prenons acte de ce premier recul d’un pouvoir en crise, nous réaffirmons avec force que c’est la loi sur l’égalité des chances dans son ensemble qui doit être abrogée. Parce qu’il s’agit d’une loi ultra-libérale qui aggravera la précarité de tou-te-s, certes, mais aussi parce qu’il s’agit d’une loi raciste et postcoloniale qui cible directement les personnes issues de l’immigration et leurs enfants, en particulier ceux qui vivent dans les banlieues. Les choix de société qu’on nous impose sont réactionnaires et liberticides. Tous les projets gouvernementaux sont dangereux : prévention de la délinquance, justice spéciale, conditions d’entrée et de séjour des étranger-e-s... Nous alertons les organisations syndicales, les organisations de jeunesse, les organisations politiques, du danger qu’il y aurait à se contenter du retrait du CPE pour mettre fin à la mobilisation. Ce danger, c’est celui de négliger la jeunesse et les habitant-e-s des quartiers populaires et d’accréditer l’idée de la ségrégation, et de la hiérarchie entre différentes parties de la population du pays. Il ne faudra pas alors, s’étonner de la défiance de la jeunesse et de la population des quartiers populaires à l’égard de la gauche. Il ne faudra pas alors, s’étonner de la violence qu’engendrent le mépris et la certitude d’être traité-e en citoyen-ne-s de troisième zone.

Motivé-e-s Toulouse, le 10 avril 2006