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COMORES /MAYOTTE : MAORE SOUS OCCUPATION

Publie le mardi 23 décembre 2008 par Open-Publishing
3 commentaires

QUAND UN STATUT DE NON-DROIT ENTRAINE DES SITUATIONS DE NON-DROIT

Un long article paru dans une de nos précédentes éditions, écrit par un gendarme français en fonction à Mayotte tirait la sonnette d’alarme, sur les pratiques policières à Mayotte. Depuis 2006, environ 16000 reconduites à la frontière ont été enregistrées pour une population de 187 000 habitants. Les quotas d’expulsions fixés (qu’il fallait impérativement atteindre par jour) transformaient les contrôles de papiers en rafles, qui embarquaient enfants, femmes, hommes, Mahorais compris, qui ne disposaient de papiers au moment des contrôles.

Dans un rapport remis au président Nicolas Sarkozy, par ‘‘la Défenseure des enfants’’ en visite à Mayotte du 6 au 7 octobre 2008, il est précisé qu’entre le 1er janvier et début octobre 2008, ‘‘12 994 personnes ont été reconduites dont 2 194 enfants, étant précisé que 628 d’entre eux avaient moins de 2 ans’’.

Plusieurs associations dont le collectif Migrants Outre-mer (Mom) ont à maintes fois dénoncé les pratiques frauduleuses, qui consistait à inscrire les mineurs comme étant nés le 1er janvier de l’année permettant de fixer leur majorité ; indiquant que tous les mineurs sont inscrits avec la date de naissance du 01/01/90, pour justifier un âge ‘‘expulsable’’ de 18 ans en 2008.

La Cnds dénonçait dans son rapport que ‘‘les conditions de vie au centre de rétention administrative de Mayotte portent gravement atteinte à la dignité des mineurs retenus’’.

Gthn et apathie du pouvoir Indifférence de l’opposition

Mayotte transformée en zone de non droit, a atteint l’apogée de la cruauté, en fermant les yeux, sur l’enterrement des victimes du dernier naufrage, enterrés dans une fosse commune, sans prière, ni respect des rites religieux, mais enfouis sous terre comme des zébus. Au risque de recevoir encore et encore des droits de réponses qui défendent et justifient des agissements innommables, ‘‘Amnesty International’’ se joint aux cris des Comores et demande aux autorités françaises “de mettre un terme aux conditions de rétention, indignes et inhumaines” au centre de Pamandzi à Mayotte. Amnesty international affirme avoir envoyé le 17 décembre 2008 aux ministres de l’Intérieur et de l’Immigration une vidéo et des photos prises à l’intérieur du centre de rétention de Pamandzi à Mayotte, démontrant des ‘‘hommes, femmes, enfants et nourrissons, entassées dans des salles fermées par des grilles à l’intérieur des locaux insalubres du centre’’. Amnesty assimile les conditions de maintien en rétention ‘‘à des traitements inhumains et dégradants pour les personnes qui les subissent’’. Ces conditions de rétention dans le centre, dénoncé dans un passé récent par le Commissaire aux droits de l’homme du conseil de l’Europe, par la Commission nationale de déontologie de la sécurité (Cnds), et par la Défenseure des enfants, s’empirent de jour en jour, à l’approche du référendum sur la départementalisation de l’île.

L’apathie des autorités nationales, enfermée dans le cadre du Groupe de travail de haut niveau, discutant des tomates et des pommes de terre, s’ajoute à l’indifférence des partis politiques et des organisations comoriennes de la société civile qui détournent les yeux sur la violation des droits de l’homme à Mayotte, jouant insidieusement en faveur du statu quo.

Dans un courriel adressé au collectif Migrants Outre-mer le 18 décembre, le contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue, déclare que ‘‘la situation du centre de rétention de Pamandzi est préoccupante et les informations que vous me donnez, comme d’ailleurs d’autres sources concordantes, sont alarmantes ( …) Dès que possible, le contrôle général dépêchera sur place une mission pour procéder à une analyse approfondie de la situation et faire les recommandations qui s’imposent’’.

Violation systématique des pactes internationaux

A Mayotte, tous les pactes internationaux sont violés, le Pacte international sur les droits civils et politique, de la Convention internationale des droits de l’enfant et de la Convention européenne des droits de l’homme. Il ne pourrait être autrement si un grand pays, comme la France refuse 33 ans après l’accession de son ancienne colonie à l’indépendance, d’admettre que les Comores sont admises depuis le 12 novembre 1975, membres de l’Onu dans leurs frontières naturelles, l’appartenance de Mayotte aux Comores solennellement affirmée par le droit international. Le litige territorial né de la séparation de force de l’île oblige l’Onu à inscrire systématiquement à l’ordre du jour provisoire des assemblées successives de l’Onu et à adopter de nombreuses résolutions qui dénoncent le non-respect par la France de l’intégrité territoriale des Comores et notamment la résolution de la 39ème séance plénière tenue le 21 octobre 1976, qui a par ailleurs condamné les ‘‘consultations françaises à Mayotte du 8 février et du 11 avril 1976’’ et rejette, par avance ‘‘comme nulle et non avenue, toute consultation française à Mayotte’’.

Le mur qui tue

Entassé ‘‘202 personnes dont 111 hommes, 45 femmes, 28 enfants de plus de 2 ans, 13 de moins de 2 ans et 5 gardés à vue’’, dans une pièce ne pouvant contenir qu’une soixantaine de personnes, est dégradant pour ce grand pays, considéré comme premier partenaire des Comores. Entre Mayotte et les autres îles, la France dresse “un mur de Berlin” qui tue des centaines de personnes, en imposant un visa d’entrée depuis 1995. Des centaines de Comoriens perdent leurs vies dans des conditions mystérieuses, trop de Kwasa-Kwasa sombrent près des côtes mahoraises. La Commission nationale de déontologie de la sécurité (14 avril 2008) levait le voile sur le sujet : ‘‘sans se prononcer sur les causes du naufrage, la Commission demande qu’il soit impérativement mis fin, conformément à la réglementation internationale en vigueur, à la pratique de la navigation en dérive feux éteints lors des opérations de recherche en mer des clandestins. Elle recommande instamment de ne plus recourir à des méthodes, qui aboutissent à la mise en danger d’êtres humains, notamment de femmes et d’enfants, dans des conditions susceptibles de caractériser le délit d’homicide involontaire’’.

Depuis, les Kwassa continuent de sombrer, transformant ce bras de mer de 70 km en un charnier qui dévorent tous les mois des dizaines d’êtres humains, dans l’indifférence coupable.

Ahmed Ali Amir ( Al-watwan N° 1219 du 22 décembre 2008)

SOURCE : http://wongo.skyrock.com/

Messages

  • Mes chers compatriotes,

    Analysons ensemble les articles qui apparaissaient, apparaissent d’ailleurs, depuis 1995 à nos jours.

    détectons les phrases clés.
    Réfléchissons et tirons les conséquences de cela.

    La France, la France et la France seule responsable de cela.
    Pourquoi les Maorais restent en retrait de ces difficultés qui interpellent tout le monde : une partie de la population Comorienne, les Maorais et les responsables Français, toutes les classes politique confondu.

    La justesse, l’intelligence, la réalité et la vérité et la logique démontrent la faiblesse des autorités Comoriennes, à faire face à la responsabilité.

    Extérioriser, écarter la notion des forums, entre Comoriens démontre un double manquement.

    A ce stade je peux dire que cette responsabilité est partagée entre la république fédérale des Comores (Union des Comores) et la République Française. voyez vous Mayotte est hors jeux, selon moi.

    Je sais que les gens ont peur de certaines phrases, exemples et dénonciations.

    En dépit de ce cimetière marin, les migrants à Mayotte, estimés à 55 000 sur une population totale de 160 265 selon l’INSEE, sont victimes de patrons voyous qui les emploient sans la moindre protection sociale. Face à une population Mahoraise désabusée, désemparée et dépassée, les migrants deviennent des boucs émissaires au point qu’un maire ait ordonné l’incendie de leurs habitations. Nous ne sommes pas loin de l’affaire des paillotes corses. De fortes tensions sociales restent palpables. Néanmoins brisons les tabous et exigeons l’arrêt de ce fléau par des solutions pérennes et humaines

    Dans un un reportage, un témoin disait ceci en se trouvant plusieurs fois sur les plages de Mayotte, dont les scènes macabres se déroulent ; c’est révoltant et poignant en même temps : à chaque fois, la PAF observe avec ses radars l’arrivée des Kwassas, elles foncent sur ces pauvres et c’est à ce moment là, que débute le soit disant sauvetage des enfants ; d’où soit disant...

    Il est majeur, que l’efficacité l’emporte sur des sujets passionnants comme...

  • Mayotte comme le présente cet article constitue une "zone de non droit" où les traitements les plus barbares semblent autorisés.

    Et pourtant cette formule choque se mord elle même la queue. En effet comment expliquer que des hommes et des femmes prennent tous les risques du monde, quittant le havre de paix et d’harmonie que constitue leur pays, pour rejoindre cette zone de babarie "innommable" ?
    Pourquoi ?

    Les images publiées sur le CRA de Pamandzi sont indignes d’un pays comme la France. C’est un fait.

    A ce sujet d’ailleurs, la Préfecture de Mayotte a précisé qu’il s’agissait d’une situation exceptionnelle. En effet, ces images auraient été tournées durant la période où les autorités anjouanaises avaient interdit la reconduite dans leur pays des clandestins. D’où l’entassement excessif des retenues.

    Ceci étant, les immigrés clandestins connaissent bien les conditions de rétention dans ce centre, car nombre d’entre eux, multi-récidivistes y ont séjourné à plusieurs reprises. Et ceux qui par chance n’y ont jamais mis les pieds en ont entendu parler.

    Malgré cela, les Comoriens prennent tous les risques pour rejoindre Mayotte.
    Pourquoi ?

    Il y a des faits évidents qui devraient interpeller les autorités comoriennes, ainsi que les têtes bien-pensantes de ce pays, mais apparamment c’est loin d’être le cas.....

  • l’ONU ne connait même pas l’histoire de mayotte, c’est l’une des raisons, qu’ils ont du mal à sanctionner la France. la vérité est que Mayotte n’a jamais été administré par l’Union de comores. Ces manifestants veulent pourrir l’ile de Mayotte. L’ONU ouvrira le dossier de Mayotte dès que les ressortissants mahorais voudront s’intégrer dans l’union de comores et ce n’est pas le cas. Ils demandent en ce moment le departement. Mayotte terre comorienne ne veut pas dire qu’il appartient à l’Union de comores, c’est parce qu’il est dans l’archipel de comore. Et ça ne veut pas dire qu’on est dans le canal de Mozambique, que la mozambique doit imposer sa supériorité.