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COMORES : ROCAMBOLESQUE EVASION DE PRISONNIERS À ANJOUAN. LE POUVOIR SAMBI TOUCHE LE FOND
Publie le dimanche 20 juillet 2008 par Open-PublishingFinalement, dans cette île d’Anjouan, il se passera toujours quelque chose d’extraordinaire ou de surnaturel. Hélicoptère qui se trompe d’itinéraire et qui s’écrase, un ex-dictateur qui parvient en toute quiétude à échapper à 1800 militaires armés jusqu’aux dents, des caisses de munitions estampillées « Ambassade de France » qui tombent du ciel ; nous croyions en avoir fini avec les bizarreries et autres étrangetés. Peine perdue ! A peine avions nous appris le départ de BACAR en jet privé pour une villa en bord de mer au BENIN, voilà que le gouvernement comorien fait encore étalage de toute son incompétence. Même si nous ne disposons d’aucune information sur les circonstances réelles de l’évasion, la synchronisation avec le départ de BACAR de la Réunion est parfaite. On ne pouvait pas faire mieux. Que va dire le comorien moyen devant cette incurie, devant cette cinglante déculotté infligé au gouvernement SAMBI et à son armée de boys scouts truffée de brebis galeuses ? Cette fois-ci, une seule chose est sûre. Arrêtons de crier continuellement au loup et à la conspiration française. La responsabilité pleine et entière de cette fuite incombe à SAMBI, à ses amis et aux responsables de l’armée. Le pouvoir saura-t-il faire amende honorable en reconnaissant qu’il a lamentablement failli à sa mission ? Des sanctions seront-elles infligées à ceux qui avaient en charge la surveillance des prisonniers ? Cela est moins sûr car, comme vous le savez, la culture de l’impunité et des petits arrangements est bien implantée dans notre pays.
En tout cas, tous ceux qui suivent l’actualité du pays admettront que ce qui s’est produit devait arriver. Si la responsabilité de l’armée qui était chargée de la surveillance des différentes prisons est indiscutable, celle des différentes autorités de tutelle notamment, le ministre de la défense, les ministres de la Justice d’Anjouan et de l’Union, le sont également, au premier chef. De nombreuses questions méritent des réponses claires. Pourquoi les prisonniers les plus « importants » n’ont-ils pas été transférés à Moroni où, ils auraient pu être gardés dans des conditions de sécurité optimales ? Pourquoi après la première alerte (il y a 3 mois) sur les intentions d’évasion, les autorités compétentes n’ont-elles pas pris les dispositions utiles pour renforcer la sécurité autour de la prison et limiter ainsi, les risques de fuite ? Comment et par qui les prisonniers sont-ils parvenus à se procurer des téléphones portables ? Pourquoi depuis le débarquement aucun acte d’instruction sérieux n’a été effectué pour établir la culpabilité des personnes emprisonnées ? Autant de questions qui n’obtiendront, j’en suis persuadé, aucune explication rationnelle. Après tout, nous sommes aux Comores et tout est possible. C’est certainement par la volonté du Seigneur. Amen !
Les chefs de l’Armée Nationale du Développement (AND) et les intellectuels de bas étage qui constituent le premier cercle du pouvoir ont oublié que des militaires font partie des prisonniers. Or, et cela est enseigné dans les écoles militaires, le premier devoir d’un prisonnier et de chercher par tous les moyens à s’évader. Le commandant régional, premier responsable de ce fiasco, présentera-t-il sa démission ? Les autorités civiles et militaires impliquées sauront-elles assumer leurs responsabilités et rendre leur tablier ?
Et si cette évasion était encore une mascarade de plus organisée par le régime SAMBI ? Après tout, M. CAAMBI Elyachourtoui qui a été réhabilité était à la tribune officielle à l’occasion de l’investiture du Président TOIYIBOU lequel, a affirmé dans une interview, son intention de travailler avec les anciens collaborateurs de BACAR. Finalement qu’est-ce qui nous paraît le plus grave dans l’histoire ? Que M. CAAMBI qui a des soutiens et de la famille à la Présidence de l’Union soit demain, désigné conseiller à la Présidence d’Anjouan ou que son compère DJANFAR (Sarkozy), qui est aussi de Mutsamudu, s’échappe avec Mjamaoué à Mayotte ? Quand on sait que SAMBI et son gouvernement ne se sont pas trop fatigués pour obtenir l’extradition de BACAR et que le seul ministre, celui de la Justice qui a osé dire du mal de la France a été puni, on est obligé de privilégier l’hypothèse selon laquelle le départ de BACAR a été négocié entre SAMBI et la France et que tout ce qui arrive n’est que la suite logique de cette politique de complaisance au joug colonial français.
Vous allez le constater, seuls des lampistes vont être mis en cause et sanctionnés. Les vrais responsables de ce fiasco, eux, pourront conserver leurs postes et poursuivre impunément leurs basses oeuvres. C’est cela le système SAMBI. Une galaxie où personne n’est responsable de rien. Je vais vous choquer en affirmant que je me réjouis de l’évasion de ABDOU Madi (Mjamaoué) car, c’est le seul Matsaha (paysan) qui était condamné à croupir en prison. Ses compagnons de cellule, originaires de Mutsamudu, ont tous été libérés et réhabilités ou en voie de l’être. En vérité, qu’est-ce que SAMBI reproche à Mjamaoué ? Je n’ai aucun élément tangible et irréfutable qui laisse penser qu’il a du sang sur les mains ? Avec son franc parler ou sa grande gueule (comme vous voulez), il a juste eu le courage de dire que SAMBI était un dictateur, un démagogue et qu’il ne respecte pas les lois de la République. Désolé, mais l’histoire lui donne aujourd’hui amplement raison. Qui peut prétendre le contraire ?
Les militaires transférés d’Anjouan et emprisonnés au camp de KANDANI parviendront-ils un jour à prendre les armes ? Whait and see. Affaire à suivre...
A PARIS LE 20/07/2008 / AHMED
F.NAIL