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COMORES : UN STATUT UNIQUE POUR UN SEUL PEUPLE

Publie le lundi 2 février 2009 par Open-Publishing

REPONSES DE MARIE-GEORGE BUFFET AU QUESTIONNAIRE « FRACTURE COLONIALE ET POLITIQUE »

1) Êtes-vous pour le rattachement de l’île comorienne de Mayotte à l’Union des Comores conformément aux résolutions des Nations Unies ?

2) Le tristement célèbre « Visa Balladur » continue à provoquer des morts (4500 victimes comoriennes) depuis 1995, Êtes-vous pour sa suppression par respect au droit international ?

Le visa dit « Balladur » institué en 1994 crée une situation inacceptable sur le plan humain. Il est fait état de milliers de morts entre Anjouan et Mayotte. Je pense que les Comoriens doivent avoir une liberté de circulation garantie. Il s’agit d’un seul peuple avec une seule langue sur les quatre îles. Aujourd’hui un Comorien qui se rend à Mayotte est considéré comme clandestin alors que très souvent une partie de sa famille y réside. Le visa a créé un « mur maritime » autour de Mayotte.

En 1974 les Comoriens ont dans l’ensemble voté à 94% pour l’indépendance, choix que la France n’a pas respecté. Je pense qu’il faut respecter ce choix, c’est une question de justice et de droit. Le visa Balladur doit être rapidement supprimé. De même il est urgent de construire une solution juste et « par le haut » qui soit bénéfique à tout le peuple comorien. Si en apparence Mayotte, actuellement collectivité départementale d’Outre Mer, peut présenter des attraits pour les habitants des trois autres îles au point que beaucoup risquent leur vie pour tenter d’aller s’y installer ,s’y faire soigner, etc.. il n’en demeure pas moins qu’une grande pauvreté y domine.

Assumer le passé colonial français passe par la reconnaissance de l’unité des quatre îles. La France, y compris avec le soutien de l’UE et des institutions financières internationales pourrait s’engager dans des partenariats et des coopérations aidant au développement notamment des services sociaux existants à Mayotte en menant de pair une politique volontariste de développement pour les trois autres îles. Cela permettrait de construire les conditions sociales et économiques d’une unité comorienne et d’une souveraineté nationale avec un statut unique pour un seul peuple.

Aller dans ce sens permettrait à la France de s’engager résolument dans le respect des résolutions de l’ONU , du droit international et le droit des peuples à l’indépendance.

Source : http://www.anticolonial.net/spip.ph...