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Empêchons la construction d’établissements pénitentiaires pour mineurs à Lavaur et ailleurs
manifestation samedi 9 avril 10h30 place du Capitole à Toulouse
Une fois de plus, comme à chaque réforme législative, ont été créés de nouveaux délits ( délinquance routière, racolage passif, réunion dans les halls d’immeuble...) et les peines se sont alourdies pour les anciens. Par exemple, une bagarre dans la cour de récréation devient : " un coup de poing, commis en réunion, qui ne provoque pas d’ ITT (interruption temporaire de travail), sur un mineur dans un établissement scolaire" ce qui peut coûter 7 ans de prison ferme selon les nouvelles dispositions.
D’une manière toujours plus évidente, l’enfermement devient la seule perspective pour les personnes qui ont affaire à la justice, quel que soit leur âge et leur délit.
Comme pour devancer l’explosion prévisible de la population pénale, l’ Etat a décidé de construire 13200 places de prison. Dans ce plan, 7 établissements pénitentiaires seront réservés aux mineurs, avec 400 places qui viendront sans doute s’ajouter aux places déjà existantes des quartiers pour mineurs dans les prisons. Entre les centres fermés (que l’on dit éducatifs) et l’augmentation des places en prison, se précise la préférence à l’enfermement des mineurs.
La jeunesse, et de manière quasi exclusive la jeunesse pauvre, devient une cible de choix pour la répression. Ne sommes-nous pas en train de revenir à une vision génétique de la délinquance ? S’agirait-il d’extirper la mauvaise graine en enfermant dès treize ans ?
C’est l’ organisation économique et politique de cette société qu’il nous faut questionner. Un système qui, pour assurer le confort de quelque unEs exploite tous les autres, doit, pour se maintenir, enfermer les récalcitrantEs, les déviantEs et les malchanceusEs. On peut se demander si plus d’éducation y changerait quelque chose. Surtout quand celle-ci vise à former des contingents de travailleurs et de chômeurs soumisEs, pour qui l’illusoire promesse d’amélioration sociale s’est changée en menace de punition, amende, prison ou une des nombreuses alternatives à la liberté.
Si l’on doit s’inquiéter de l’effet désastreux de l’incarcération sur les mineurs, il ne s’agit pas pour autant d’oublier que pour les adultes aussi, l’enfermement peut provoquer une mort lente et douloureuse. Et le fait que l’on se suicide autant dans les nouvelles prisons (comme à la prison de Seysses) que dans les dans les anciennes nous prouve que la propreté des murs n’est en rien un humanisation.
Aucune réforme n’a pu et ne pourra en finir avec le caractère déshumanisant de la prison.
Lutter contre la misère en construisant des prisons, c’est comme lutter contre une épidémie en construisant de cimetières.
Critiquer, diffuser, débattre sur, et surtout, contre la prison, et le monde qui la génère ! "Bruits de tôle" sur Canal Sud, 92.2 FM, le jeudi de 19 heures à 20 heures