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Ca a commencé avec des fleurs ! Texcoco à feu et à sang.
Publie le vendredi 5 mai 2006 par Open-Publishing1 commentaire
Violence quotidienne au Mexique. D’un côté, une campagne électorale pas très calme où tous les coups bas sont sinon permis du moins bien réels, surtout de la part des partis PAN (celui du pdt Fox au pouvoir "sic" depuis six ans) et du PRI (celui qui a eu TOUS les pouvoirs pendant près de 70 ans qui s’acharnent et s’unissent souvent pour essayer d’empêcher l’arrivée à la présidence d’un troisième larron (Lopez Obrador) auquel nous ne donnerons pas le bon dieu sans confession et qui pourrait très bien se révéler un bon gestionnaire du système existant mais qui pourrait aussi incarner un réel renouveau du Mexique dans tous les domaines. Il bénéficie d’un bon soutien populaire et de réelles chances de l’emporter.
D’un autre côté, la vie tout court dans le pays en développement ayant la plus grande frontière et le plus de relations de toutes sortes avec son géant voisin du nord. Il y a quelques semaines, un accident dans une mine provoque des dizaines de morts parmi les mineurs (tiens donc, pas parmi les actionnaires, du...!) et la réaction bien peu solidaire voire tout simplement humaine de la direction de l’entreprise, des autorités locales, nationales, présidentielles et des partis de droite met le feu aux poudres, cause un conflit "syndical", des affrontements très durs dans une autre région avec déjà des morts, des blessés et une population solidaire localement qui résiste aux assauts policiers et militaires avant que l’irréparable soit atteint avec la mort de deux sidérurgistes.
Il y a trois jours, cela a commencé par un banal décret municipal d’expulsion de marchands de fleurs ambulants de l’endroit où ils s’installaient sur le marché depuis seize ans. La police occupe le terrain, mais les ambulants le reprennent de force avec la population locale organisée et très vite cela dégénère en une journée d’émeutes avec des centaines de blessés des deux côtés, un jeune de 14 ans tué par l’explosion d’un lacrymo en pleine poitrine, un autre grièvement blessé par balle, une centaine d’arrestations parmi la population, une vingtaine de policiers gardés en otages.
La nuit suivante, sur le coup des quatre heures du matin, des milliers de policiers sont mobilisés pour reprendre une à une les maisons du village concernées, reprendre leurs otages et arrêter encore une bonne centaine de ses habitants. Tout cela avec une violence et une sauvagerie rares, que les photos publiées dans ( http://www.jornada.unam.mx/2006/05/04/ ) nous montrent : dur.
Alors voila, on peut sourire en évoquant le pays du film "IL ETAIT UNE FOIS LA REVOLUTION" et passer à autre chose ou regarder encore et comprendre les dessous de l’histoire. Il se trouve que le village en question est celui qui avait été choisi dans les premiers mois du gouvernement FOX pour construire, à 80 kms de la capitale, un nouvel aéroport pour soulager et remplacer peu à peu celui qui se trouve chaque jour plus saturé, encombré et risqué en plein centre de MEXICO. Vous suivez toujours ?
Des terrains agricoles acquis à bas prix par des proches du pouvoir (pardon, des pouvoirs) et qui deviennent de l’or puisqu’on va en faire le nouvel aéroport et tout ce qui l’entoure pour la plus grande ville du monde, avec autoroute, nouvelle liaison ferroviaire etc etc. Bonne affaire ! Bonnes, très bonnes affaires. Mais voila, le village, la région ne l’ont pas entendu comme ça, des mobilisations unitaires, la création du FPDT qui organise les luttes et obtient l’abandon du projet.
Aujourd’hui, quelles que puissent être les erreurs, les fautes du mouvement, c’est toute la population qui est victime de la vengeance organisée des puissants : deux cent arrestations, des coups et des saccages, des femmes violées le principal animateur du FPDT : Ignacio del VALLE emprisonné à l’autre bout du pays, des dizaines de dirigeants et militants amochés et sous les verrous.
Le projet d’aéroport va-t-il ressurgir ? Peut-être pas avant les élections du 2 juillet mais si le PAN ou le PRI l’emportaient ???
Et avant ? La fin du mandat du pdt Fox plonge de plus en plus le pays dans le chaos. Il y a un an, sa volonté et ses tentatives d’écarter AMLO de la course à la présidence s’étaient soldées par un échec retentissant et des millions de mexicains dans la rue contre ces prétentions d’un autre âge.
Un an plus tard, l’ancien Pdg de Coca-cola-mexique qui a voulu gouverner comme on gère une multinationale, en courbant bien bas l’échine devant des maîtres (à penser) nord-américains, ne maîtrise plus du tout son navire, malgré une politique allant souvent au devant des désirs de ses puissants voisins, ils n’en sont pas satisfaits, le peuple mexicain le rejette massivement et ses relations se sont détériorées avec toute l’amérique latine. Encore quelques semaines à tenir durant lesquelles on peut s’attendre à tout.
Revenons a TEXCOCO et au FPDT. Marcos et les zapatistes, les soutiennent à fond (l’alerte rouge est lancée au Chiapas par l’EZLN), de nombreux mouvements populaires les soutiennent également dans une solidarité qui s’élargit. Le PRD et son candidat engagés à fond dans une élection qu’ils peuvent encore perdre prennent leurs distances. Le PRI accuse le gvt qui rejette la faute sur le FPDT... On peut être d’accord ou pas avec les uns ou les autres, mais nous devons faire connaitre ces évènements sanglants dans le monde, et MANIFESTER NOTRE SOLIDARTIE aux victimes de cette répression moyennageuse mais bien réelle.
Messages
1. > Ca a commencé avec des fleurs ! Texcoco à feu et à sang., 5 mai 2006, 18:59
Marx n’était pas d’accord avec le déclenchement de la Commune de Paris (qu’il jugeait prématurée ou vouée à l’échec sanglant dès le départ) mais une fois déclenchés les évènements, malgré le nombre plus que réduits de marxistes militants convaincus parmi les dirigeants de la Commune, celle-ci a bénéficié d’un soutien sans faille de Marx, y compris après la Semaine Sanglante et ce sont souvent les marxistes qui ont entretenu la flamme tout au long des 135 ans qui nous séparent de ces jours ou le peuple français (qui comprenait déjà nombre d’internationalistes) est monté "A l’assaut du ciel".
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