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Calais aprés l’horreur Hortefeux l’horreur Besson continue
Publie le vendredi 1er mai 2009 par Open-PublishingTémoigage de Calais
erytrean’ day à calais : les CRS attaquent un squat, gazent, matraquent
Après la visite de Besson, la situation semblait stagner, les CRS très peu visibles, le camping afghan pour l’instant encore debout. Besson a ordonné la bataille aux squats. Hier mercredi, le groupe des érythréens s’est plaint d’arrestations sur le terrain du repas vers midi.
Et le soir, nous tombions sur une l’interpellation de 7 érythréens devant leur squat de centre-ville. Vu le nombre de CRS au départ, l’intervention n’était pas sous réquisition. Quatre cars étaient partis à la chasse un peu n’importe où dans la ville pour attraper des exilés, sans aucun motif pour les arrêter.
Quel mandat avait les policiers ? Le propriétaire avait-il signé la permission d’entrée dans le bâtiment ? (Le propriétaire est le conseil régional) Nous n’en saurons rien par les CRS interrogés qui se sont contentés de nous répéter "écartez-vous" Puis des cris en anglais nous sont parvenus de l’intérieur du squat, des insultes en français leur répondant, un concert qui s’amplifia au fur et à mesure jusqu’à ce qu’un exilé sorte, complètement en colère et affrontant seul la dizaine de CRS et les 4 cars qui éclairaient la façade de la maison. L’homme montrait sa blessure au crâne, indiquant que c’était les CRS qui lui avaient fait ça, tandis que nous rappelions les bénévoles humanitaires pour qu’ils gonflent notre maigre effectif de témoins.
L’un des chefs de troupe ordonna le repli mais les 4 cars stationnèrent sur un parking proche tandis que nous commençions à pénétrer dans le squat et trouvions un homme allongé et inanimé. Les pompiers furent appelés.
Mais les CRS eux-mêmes avaient alerté les services pompiers. Un fourgon se gara près des CRS qui aussitôt transformèrent la réalité des faits, parlant de personnes qui ne seraient pas senties très bien, le malaise inattendu des réfugiés qui tout à coup tombent, on ne sait pas pourquoi. Les pompiers, accompagnés des CRS à pied, vont chercher l’homme inanimé et l’embarque. Les CRS s’en vont après avoir copieusement filmé les humanitaires et les réfugiés. Près d’une heure plus tard, nous nous rendons aux Urgences de l’hôpital. Personne n’a vu venir un réfugié ! Nous téléphonons aux pompiers et nous nous rendons aux portes de leur caserne.
L’un des pompiers présents au squat nous explique : Pour pouvoir examiner l’homme inanimé, les pompiers auraient jugé utile de s’éloigner de l’ambiance révoltée du squat. L’homme inanimé se serait alors réveillé et aurait refusé d’être transporté à l’hôpital. Les CRS de l’intervention seraient arrivés et auraient pris en charge l’homme dont ils avaient provoqué l’évanouissement !!! J’ai averti délicatement le pompier que si par malheur des problèmes médicaux survenaient pour le réfugié, je citerais ses propos.
(j’ai déjà vécu trois histoires où les pompiers ont joué un drôle de rôle, interprétant la réalité pour éviter des problèmes aux policiers. Le mensonge de l’Etat se propage à travers tout ce qui est dépendant de lui.)