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Campagne contre les jouets sexistes - Samedi 17 decembre

Publie le vendredi 16 décembre 2005 par Open-Publishing
3 commentaires

Même avec un ruban autour, le sexisme reste le sexisme.
Les années passent mais les couleurs bleu et rose ne se démodent pas quand arrive Noël. La fête des enfants est aussi le moment où l’on conforte les plus jeunes dans leur rôle de petite fille et de petit garçon. A travers
les jouets que nous leur offrons, nous leur inculquons les valeurs liées à leur sexe : celles de la domination pour les garçons, celles de la soumission pour les filles.

Des catalogues de jouets au rayon "enfants" des supermarchés, il règne une division permanente et définitive. Les mini planches à repasser, le maquillage, les déguisements de princesse d’un côté. Les mini lance-roquettes, les jeux vidéo et les panoplies de super-héros de l’autre. Guère étonnant que les plus jeunes aillent "spontanément" vers les jouets correspondant à leur genre. Gare à la fillette qui voudra commander une perceuse miniature au Père Noël ! Gare au petit garçon qui
inscrira une poupée sur sa liste de cadeaux ! On les découragera vite, et s’ils insistent leur entourage ou les petits camarades les taxeront respectivement de "garçon manqué" et de "tapette".

Lorsque la petite fille refuse implicitement de se cantonner aux jeux du ménage et à l’apprentissage de Miss Monde, elle remet en question la norme. Car on attend d’elle qu’elle apprenne à devenir une mère au foyer qui prenne en charge gratuitement les tâches ménagères (aujourd’hui, dans les couples, elles sont réalisées par les femmes à 80 %). On attend également d’elle qu’elle cultive la coquetterie et la frivolité en rêvant
au prince charmant, activité indispensable pour devenir une "vraie" femme : celle qui va tout mettre en œuvre pour devenir et rester désirable aux yeux des hommes hétérosexuels (en devenant accro aux régimes amaigrissants
pouvant conduire à des troubles alimentaires graves).
Quant au petit garçon qui voudrait s’amuser avec une poupée, on lui fait vite comprendre qu’il est devenu trop grand et qu’il est temps de laisser le pouponnage à ses petites sœurs.

Pour devenir un homme, un vrai, il faut qu’il apprenne la guerre pour montrer qu’il est fort, qu’il joue au mécano pour montrer qu’il est intelligent, qu’il apprenne à ravaler ses larmes pour montrer qu’il n’est pas "une gonzesse"...

Bref, il doit sans arrêt surenchérir pour prouver sa virilité, par des comportements de domination pouvant aller jusqu’à la violence (10% de femmes victimes de violences conjugales en France).

Mais il y a une chose que la petite fille et le petit garçon apprennent tous les deux : ils sont faits pour tomber amoureux l’un de l’autre, se marier et avoir des enfants. Hors du sacro-saint modèle de la famille patriarcale point d’issue ! Peu importe si on renforce
l’homophobie, en interdisant aux enfants d’aimer quelqu’un du même sexe qu’eux, en leur imposant le couple hétérosexuel comme seul avenir, et la reproduction du schéma parental...

Pour venir à bout de la domination des hommes sur les femmes et obtenir l’égalité, combattons ce formatage permanent des enfants mais aussi des adultes.

Délaissons les jeux violents, et offrons des jouets non-sexistes, des jeux coopératifs, des albums sans clichés sexistes... Finis les cadeaux qui aliènent les filles comme les garçons !

Contre les stéréotypes soyons inventifs !

Toute la semaine, distributions de catalogues contre les jouets sexistes devant les magasins de jouets (demandez un contre-catalogue à l’une des adresses - postale ou internet - ci-dessous)

Samedi 17 décembre
Actions festives
et diffusion de tracts et catalogues contre les jouets sexistes
Rendez-vous Place du Châtelet - 14H30

Collectif contre le publisexisme
145 rue Amelot, 75011 Paris
contrelepublisexisme@samizdat.net
http://publisexisme.samizdat.net

Mix-Cité
c/o MFPF, 4 square Ste-Irénée 75011 Paris
contact@mix-cite.org
www.mix-cite.org

Panthères Roses
pantheresroses@no-log.org
http://pantheresroses.free.fr

[ info reprise de la mailing liste <Ols.info> ]

Messages

  • Je ne pense pas qu’il faille prendre les jouets comme prétexte au sexisme. Il n’y a pas de jouets sexistes, il n’y a que des attitudes sexistes. Il faudrait d’abord demander aux enfants ce qu’ils en pensent. Les petites garçons qui vont commender une poupée sont plutot rares. D’ailleurs, ce n’est pas nécessairement leur façon de jouer dans l’enfance qui va déterminer ce qu’ils seront à l’age adulte. Ce n’est pas parce qu’un garçon va jouer au mecano ou à la guerre qu’il va devenir une vraie brute ou un vrai macho. De même, une petite fille jouant à la poupée, ne va pas obligatoirement se cantonner aux taches menagères parvenue à l’age adulte... Et ce n’est pas un jouet non plus qui va determiner telle ou telle orientation sexuelle. Il faut faire attention de ne pas faire dévier la soi-disant norme. A force de vouloir fuir les stéréotypes, on risque d’inverser la tendance et d’en créer d’autres. A la fin, on ne saura plus vraiment qui est qui...

    Emmanuelle Fourmaux

    http://www.hallucinogene.fr/

    • Emmanuelle, dors tranquille... Pour toi, ils ont réussi. Quand tu vois une page rose dans le catalogue du BHV "pouponner comme maman", tu penses que ’est parce que les petits garçons n’aiment pas naturellement jouer aux papas, et tu penses que les grands garçons, devenus papas, ne doivent pas pouponner leurs enfants pour ne pas provoquer une confusion des genres entre papa et maman. C’est bien, va acheter une nouvelle Barbie.

      Fadila

  • Hello !
    Je me présente : je m’appelle Sébastien, j’ai 29 ans et "un peu d’expérience" en terme de l’influence de l’éducation sur les gens et en particulier sur les enfants (J’ai un D.E.S.S. de Sciences de l’Education, je suis militant politique depuis 10 ans et féministe déclaré depuis plus de 5 ans).
    Je trouve que tu nous prends vraiment pour des neuneus.
    Je faisais partie de cette action.
    Notre but est simple : nous partons d’un constat : la société est profondément machiste (Cf. travaux du MAGE (groupe du CNRS), C. Delphy, ENVEFF, etc.). Nous nous posons ensuite la question : comment cela se fait-il alors qu’il semble que les femmes est pas mal de droits aujourd’hui ? Nous pensons donc que ce n’est pas une simple question d’apparence, que le machisme fonctionne selon un ensemble de causes et d’effets, c’est pourquoi nous parlons de système.
    Dans ce système, l’éducation occupe une place fondamentale.
    Quelques questions pour t’éclairer : pourquoi si nous sommes égaux, proportionnellement, les petites filles préféreraient plus être des petits garçons que l’inverse ?
    Pourquoi les filles joueraient à la poupée et les petits garçons aux guerriers en France et pas partout si c’est génétique (Cf. travaux de M. Mead notamment) ?
    Nous ne disons pas que d’avoir jouer une seconde avec un jouet guerrier amène à la violence, mais nous montrons que en incitant le garçon à se construire de façon violente (par des jouets, des paroles ("tu seras un "homme" mon fils (un "vrai" = pas une femme ni une femmelette)"), etc.), il ne faut pas s’étonner si certains ont du mal à s’écarter de ce stéréotype.
    De même qu’à force de dire aux jeunes garçons de banlieues qu’ils sont violents, ils le deviennent de plus en plus.
    Les enfants ne sont pas indépendants des adultes. Notre influence sur leur construction est fondamentale. Or, elle est orientée par nos préjugés...
    N’hésitez pas à nous requestionner ou à nous rendre visite sur nos sites !