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Candidature unitaire : la volonté d’aller de l’avant doit persister !

Publie le mardi 12 septembre 2006 par Open-Publishing
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Dimanche 10 septembre 2007, une page s’est écrite sur l’unité de la gauche. Le texte proposé met en avant le désir d’unité, affirme le refus du social-libéralisme, le désir d’un programme de gauche concrétisé dans un gouvernement aussi bien que dans un groupe parlementaire. Il précise la volonté de battre la droite, si besoin par le désistement et cela sans conditions.

Une page est donc écrite, il faut passer à la suivante. - Les étapes futures sont encore nombreuses. La première est certainement d’en finir avec la stigmatisation persistante du PS. Les rapports avec lui étant à présent clairement définis dans le texte, il est désormais inutile de poursuivre les échanges à son propos car une stigmatisation outrancière risquerait de river nombre de sympathisants socialistes. Or, ils sont nombreux ces citoyens, électeurs socialistes, qui ont voté non au TCE.

Attiser la rancÂœur ou les rivalités par des propos récurant ne se traduira que par la méfiance à l’égard du mouvement de la gauche antilibérale. Situation qu’il faut éviter impérativement car il est probable que des électeurs traditionnellement socialistes, déçus par le social-libéralisme de l’actuelle direction du PS, tenteront de franchir le pas et de venir écouter les collectifs unitaires tout en gardant leur identité socialistes. Cependant, nul doute qu’ils feront marche arrière si d’aventure au sein des collectifs on persiste à attiser la rancÂœur et à rendre le PS "détestable en soi".

A l’inverse, il est plus judicieux de parler des conséquences du programme social-libéral et des orientations de certains des dirigeants du PS. Car en ciblant clairement un programme ainsi que l’actuelle direction c’est cette attitude la porte sera ouvert à celles et à ceux qui tout en étant socialiste souhaite voir une véritable politique de gauche triompher, et le 29 Mai 2005 est là pour nous rappeler qu’il furent très nombreux (puisque 60% de l’électorat socialiste a voté contre l’orientation de la direction du PS). Gare donc à sortir de l’amalgame qui est actuellement fait.

Par ailleurs, l’important est de voir que la gauche ne gagnera pas si elle se chicane de l’électorat. Toutes les statistiques nous informent : l’électorat populaire, déçu de la politique, s’en retourne vers la droite dure et l’extrême droite populiste et démagogue. C’est là l’électorat qu’il va falloir désormais reconquérir de la même manière que pour le référendum sur le TCE : par la proximité, la conversation, le questionnement, les réponses, les explications. L’électorat populaire a toujours fait la force de la gauche. Toutes les défaites de ces dernières années mettent en lumière l’abandon de la gauche pour ces franges de la société.

Le discours doit s’adapter à eux, les explications doivent se faire aussi pour eux, la politique ne se fait pas que pour des penseurs et des cadres, elle doit retourner à la rue, dans le quotidien de la rue. Là sont les gens qui feront faire basculer les rapports de force, entre la gauche et la droite, mais aussi au sein de la gauche car il y a bien longtemps que le PS ne s’adresse plus à ces couches de la société. Or ce sont ces oubliés de la politique que le libéralisme détruit tous les jours, et l’histoire rappelle ce qu’il advient de trop oublier ces citoyens.

 Sur le programme. Force est de constater que parfois la réaction épidermique l’emporte comme le montre le recours important aux interdictions pures et simples, alors que pour repenser l’entreprise et sa gestion, l’implication des salariés est vitale. En conséquence, ce n’est peut être pas tant besoin d’interdictions dont on a besoin, mais clairement de droit pour les employés au sein de leur propre entreprise : transparence des comptes et des décisions, participations au conseil d’administration, informations. Dans l’entreprise, comme partout, ce dont les gens ont besoin réside dans un maître mot : le pouvoir. Sans le pouvoir d’influer légalement et directement dans la gestion de l’entreprise, le salariat est condamné à une position de résistance, alors que le pouvoir donne un rôle moteur.

Or le recours à l’interdiction entérine l’orientation défensive du salariat. Attention à ne pas tomber dans cette voie ! Une rupture avec le libéralisme ne peut se faire que sur le mode fondamental : qui détient le pouvoir et qui peut faire quoi ? Sans ce rééquilibrage des forces au niveau décisionnel dans la gestion de l’entreprise, le salariat se cantonnera à de la résistance, non à de l’initiative pour le développement. Et concrètement, aucune interdiction n’empêchera la libéralisme de trouver des échappatoires et des modes de contournements.

 Le point le plus épineux est sans nul doute le choix pour la candidature. Nul d’entre nous n’a choisi ce système électoral, cette importance des média, cette obligation des phrases courtes car le JT de 20h n’a que des reportages d’une minute et trente secondes. Personne n’a choisi cette personnalisation de l’élection présidentielle. Personne n’a choisi cette inversion de calendrier entre les élections législative et présidentielle qui renforce encore davantage, s’il en était besoin, le poids symbolique de la première (donc de la logique de personnalisation avec tout ce que cela comporte), au détriment de la seconde (qui mettait davantage en avant le fond politique).

Telles sont ces règles imposées que nous rejetons tous ! Et pourtant... il va falloir faire avec car nous n’avons aucun moyen de changer les règles des élections, d’inverser les calendriers, de rayer d’un trait le copinage entre journalistes et politiques, de supprimer le respect des journalistes pour les têtes connues et leur condescendance envers les " bleus " de la politique fraîchement débarqués. Nous avons donc le choix :

 Soit une candidature qui repose sur un fond politique fort, mais rejette les règles incontournables des élections. Nous aurons la conscience tranquille, et notre vote ne sera que symbolique, car faute de jouer avec les règles des élections l’échec électoral sera assurément au rendez-vous.

 Soit une candidature qui repose sur un fond politique fort, mais accepte les règles médiatiques de l’élection, et alors nous nous donnons la possibilité de faire un véritable score dans les urnes. Pourquoi cette seconde option est la seule légitime ? Parce que l’élan du 29 Mai s’est traduit par une victoire dans les urnes, et qu’aujourd’hui cet élan doit se concrétiser à nouveau. Mieux, il doit montrer qu’une union n’est pas uniquement possible sur le mode contestataire, mais qu’un mouvement de gauche peut être victorieux dans l’affirmation politique antilibérale. Que deviendra l’idée d’une union des forces anti-libérales en cas de défaite, de score ridicule.

Assurément, il ne s’agit pas de faire un coup électoral pour une ou deux élections, mais bien d’initier un mouvement pour longtemps. Cependant, quelle sera la motivation future , l’impact dans les conscience si l’échec dans les urnes est le résultat de tant d’efforts et d’espoirs. Pour tout cela, la " candidature symbole " doit être rejetée de manière catégorique. Alors le problème est le suivant : si la désignation d’un candidat ne peut se faire par les urnes, mais uniquement par consensus, de telles démarches sont la porte ouverte aux exclusions mutuelles : " J’accepte de ne pas être candidat si un tel ne se présente pas ! ". Or les personnes connues des média, du public, reconnaissables par les citoyens, ayant l’expérience des débats politiques, du fonctionnement des média et des journalistes (c’est à dire reconnues par eux comme crédibles ! ) ne sont pas nombreuses.

Nul doute qu’une logique de rivalités entre les têtes des mouvements finissant par des exclusions mutuelles écartera ceux qui seuls sont capables de concrétiser tous les efforts par des résultats électoraux. Une telle autodestruction de nos chances de succès relèverait purement et simplement de la bêtise, de l’aveuglement politique et de la volonté afficher de privilégier son parti, ses opinions propres au prix de l’intérêt de tous et de la victoire. Les dirigeants des grandes organisations doivent être conscients de cela et les collectifs doivent le leur rappeler : le choix du candidat n’est pas une guerre pour l’influence, c’est une décision qui doit être responsable. Si le choix devait retomber sur une personne certes valable, mais secondaire sur le plan médiatique, parce que ce choix serait le fruit de tractations où les têtes des partis s’élimineraient mutuellement, c’est la logique même de l’unité qui serait alors dévoyée.

Une candidature de " seconde main " serait la preuve flagrante, aux yeux de tous et relayée par les média, qu’il n’est pas possible de s’entendre dans le mouvement de gauche antilibéral et de désigner une personne solide ayant l’expérience des campagnes électorale. Le choix est donc clair : soit les dirigeants reconnus du public, des média et capables porter électoralement le projet unitaire sont capables de comprendre l’enjeu et de désigner l’un d’entre eux pour être le candidat ; soit, par rivalité, ils s’éliminent les uns-les autres et tentent de faire croire qu’une personne inconnue du public et inexpérimentée est " la bonne candidature "... et alors ce sera l’échec. L’échec de tout : de l’unité du mouvement dévoilée par cette candidature fantoche, de l’élan du 29 Mai ne prouvant pas sa réalité électorale, du projet unitaire antilibéral reporté désormais aux calendes grecques.

Mais cela prouvera le manque de responsabilité politique des dirigeants, la victoire des intérêts particuliers au détriment du mouvement dans son entier. Cette responsabilité pèse, à nous de le leur faire comprendre.

Amitiés,

Guillaume

Messages

  • Ca fait plaisir de lire un tel manifeste humanitaire, hélas, la grosse Berta des pouvoirs en place est puissante et bien organisée, tous les rouages sont verrouillés, la tâche s’avère ardue. Puissions nous être assez nombreux à distiller ce message pour qu’il passe et qu’enfin la vapeur soit renversée, il est plus que temps de rendre la souveraineté à ceux qui sont les forces vives de la nation, mais à qui appartient l’argent qui corompt tout ?
    Nous vaindrons, si nous sommes ples plus forts ....unis pour une même cause.