Accueil > Candidatures antilibérales : utilisons les armes qui ont fait notre force, (...)

Candidatures antilibérales : utilisons les armes qui ont fait notre force, et non celles de nos échecs

Publie le vendredi 29 décembre 2006 par Open-Publishing
15 commentaires

L’appel des 200 ainsi que ses déclinaisons locales étaient des collectifs de militants dont étaient exclues les organisations. Celles-ci leur ont apporté une aide matérielle, mais n’ont jamais pris part en tant que telles aux décisions. La campagne a été exemplaire.

Pour les candidatures antilibérales nous avons choisi une formule hybride, rassemblant uniquement des militants au niveau local et, au niveau national, des militants (appelés personnalités) et des organisations. Nous avons donc donné aux organisations en tant que telles le pouvoir de décision, illustré par la méthode dite du double consensus, qui n’a eu que de très lointains rapports avec la méthode du consensus telle qu’elle est théoriquement définie et pratiquée avec succès dans des assemblées réduites : la confiance entre participants, l’accord sur l’objectif, la diffusion systématique de tous les arguments, et l’absence de contrainte de temps n’étaient pas au rendez-vous. Un seul élément de la méthode a bien été utilisé : le droit de veto, pour les organisations et quelques « personnalités ».

Ne retenir qu’un seul critère pour le choix du candidat à la présidentielle (un candidat ayant été le représentant d’une composante du collectif ne peut être le candidat de tous) au détriment des nombreux autres qui ont paru in fine plus importants aux yeux des militants de base, a de forts relents de sectarisme, accompagné d’un mépris incroyable pour les militants des collectifs de base : quand il y a eu opposition entre les collectifs locaux et le collectif national, le choix des collectifs locaux a été estimé « non conforme » et ceux-ci ont été priés de revoter. Ils ont néanmoins fait preuve d’une grande maturité en sachant dépasser les origines des personnes et les problèmes d’organisations pour construire une alternative crédible, contrairement aux organisations et au collectif national. Derrière le laïus bien pensant sur le consensus, nous avons retrouvé les banals jeux de pouvoir entre organisations, tendances et leaders et la tentative de décider par-dessus les militants de base.

Ces organisations ou tendances sont au nombre de onze : Alter Ekolo, Alternatifs, Cactus la gauche, CCAG, FGA, GR, LCR unitaire, MARS, OdC, PCF, PRS. Elles sont accompagnées d’une quinzaine de personnalités dont les deux tiers sont assez assidues. Ces organisations ne sont pour la plupart que des groupuscules inconnus de la plupart, et pour les autres sont incapables de rassembler plus de 3 ou 4% des électeurs sur leur nom. De petites organisations bien incapables de construire la moindre alternative au néolibéralisme ou au social-libéralisme. L’échec du collectif unitaire national est un échec de plus à leur actif.

Nous avons donc fait l’erreur d’associer des organisations (et des personnalités) au processus de décision. Il est encore possible d’abandonner ce schéma en donnant aux seuls militants le droit de décider, les organisations n’ayant si elles le veulent bien qu’un rôle d’accompagnateur. Ce serait reprendre le schéma qui a fait notre succès en 2005.

Les collectifs locaux se sont déjà clairement exprimés sur leur préférence, MG. Buffet leur apparaissant comme la moins mauvaise candidate. Il n’est plus temps de chercher encore l’homme ou la femme providentiel qui n’existe pas. Il faut en revanche tout faire pour que la campagne électorale des présidentielle et législatives soit l’expression du mouvement et de sa diversité :
  MG. Buffet doit démissionner de toute responsabilité au sein du PC avant de se déclarer candidate à la présidentielle,
  les collectifs locaux et national sont des collectifs de militants, dont est exclue toute organisation. Les militants des organisations y sont à titre personnel.
  Les candidats sont les candidats du collectif et de lui seul. Le collectif définit seul le programme et l’organisation de la campagne électorale.

Il conviendra de faire respecter ces règles, notamment vis-à-vis du PC. C’est le seul moyen pour avoir une candidature collective, et donc pour qu’un candidat à la gauche du PS dépasse les 5% et atteigne un score digne de la force des exigences de solidarité, d’écologie et de démocratie qui sont les nôtres.

Il nous faut donc poursuivre l’expérience tout à fait innovante de l’Appel des 200, seule possibilité aujourd’hui de saisir la chance historique qui est à notre portée, qui dépasse de très loin les capacités actuelles des organisations existantes. Après la victoire du non et le choix de S. Royal par le PS, un boulevard s’offre à nos idées. Sachons saisir les armes qui ont fait le succès du 29 mai !

Robert Joumard, membre du Collectif antilibéral de Bron - 29 décembre 2006

Messages

  • Je suis d’accord avec toi. Ces vacances m’ont mené loin des têtes brulantes de ce site, où nos déchirements internes sont, au mieux incompris, au pire vus comme une bonne chose.
    Il est temps de se rassembler et réflechir aux diverses causes de cet échec.
    La désignation d’un candidat a été envisagée à l’envers : le consensus est dans l’ordre des facteurs,le point de départ, celui d’une possible unanimité, utopique ou pas dans le collectif. C’est l’impossibilité du consensus qui, précisément, rend nécéssaire les élections avec une majorité et une minorité. Nous avons fait l’inverse. Nous avons commencé par le dissensus, c’est à dire la pratique électorale qui sélectionne, puis nous avons ensuite cherché un consensus introuvable. Les insultes, les procès d’intention, nés de cultures et d’objectifs peut-être divergents, en sont la suite.
    quoi qu’il en soit, on court le risque d’une bi polarisation durable de la représentation politique, de ce parti de Bruxelles, du OUI au projet de constitution libérale européenne, qui ne propose rien sur l’emploi, sur la fiscalité, sur la concurrence.
    N’y a t-il pas mieux à faire que continuer à se déchirer.
    Comme toi je pense que, quel que soit le candidat, il faut s’unir pour construire le camp d’une véritable alternative démocratique et sociale.
    H

  • Il me semble qu’on avance...
    Nous sommes devant un rassemblement qui unit diverses sensibilités anti-libérales, il faut que la candidate les porte et la charte cela sert à cela, mais il faut aussi que chaque sensbilité soit libre de porter sa specificité... Le plus loin possible... A partir du moment où on est libéré de la question de la candidate, on peut retrouver toutes les bonnes idées d’une campagne collective.

    L’élection présidentielle est un piège institutionnel, mais on peut aussi l’utiliser... Sans un parti aucun candidat ne peut gagner, l’appartenance de MGBuffet au plus grand et de trés loin parti du rassemblement est un atout, alors que choisir le candidat qui n’avait personne derrière lui aurait été un handicap. Dans le même temps l’élection au suffrage universel cela signifie aussi un candidat au-dessus des partis, cette constitution est quasi monarchique... Donc dans la logique de cette élection Marie-georges Buffet peut au contraire apparaître dans un dialogue direct et personnalisé, elle saura faire, pourvu qu’elle ne soit plus encombrée par les querelles fratricides... Le pluralisme devient un atout, il témoigne de l’ouverture de la capacité de rassemblement du futur "président".

    par contre je trouverais tout à fait dommage que le PCF ne développe pas une campagne orientée vers les besoins populaires, que les militants de ce parti n’apportent pas leur ancrage et leurs idées, ceci est vrai pour tous... Bové nous parlerait d’un type d’écologie, chacun apporterait les raisons de son rassemblement et ne doit donc pas être ceinturé.

    réflechissez accepter cette logique, comme je tente de vous l’expliquer depuis le début, permet non seulement enfin de commencer la campagne mais de le faire en préservant l’avenir du rassemblement... Il fallait trancher ça a été fait maintenant il faut commencer la campagne au début janvier.

    Danielle Bleitrach

    • TOUT À FAIT D’ACCORD...

      ... Par ailleurs, MGB n’a pas "démissionné" de son poste de Secrétaire national mais a suspendu ses fonctions de Secrétaire national, ai-je lu dans l’HUMA...
      C’est bien ce qu’il fallait faire pour prendre toute la dimension du travail à la fois de terrain et théorique à accomplir en tant que candidate présidentielle.
      Quant à nous, tous ceux qui sont sincèrement engagés dans un front antilibéral pour avancer sur la voie des transformations sociales, ils ne peuvent que se mettre en campagne, dans leur diversité, pour porter autour d’eux les 125 propositions de notre projet.

      NOSE DE CHAMPAGNE

  • MGB a annoncé publiquement qu’elle démissionnait de son mandat de secrétaire national du PCF !!

  • C’est bien sur c’est par un dialogue constructif,qu’ensemble nous pouvons avancer ,même si je ne partage pas totalement cette analyse et en particulier sur le rôle du PC ,je crois cependant qu’individuellement chaque menbre de collectif pour ce que j’en ai vécu ne représentait que lui même et n’était pas la en tant que représentant d’une organisation . C’est ce qui à mon avis a empeché la reproduction du blocage du collectif national,aujourd’hui chacun avec le recul mesure qu’une nouvelle étape est en cours et qu’il est fort possible d’en sortir grandi.Pour ma part je suis persuadé que Marie georges Buffet non seulement quittera ses responsabilités au sein du PC ,mais qu’elle peut rassembler bien au dela des seuls sympatisants du PC ,à chacun aujourd’hui de prendre ses responsabilités ,les organisations et les "personalités" qui composent le Collectif National devront clarifier leur position pour que notre mouvement se developpe ;Il en va de leur crédibilité

    .Roger bretagne

    • honnêtement je pense que malheureusement pour eux ils ont perdu toute leur crédibilité, en partticulier dans cette incroyable prestation télévisuelle où ils ont annoncé de leur propre chef la fin des collectifs... Précédé de la pétition contre MGB... Alors qu’ils n’étaient même pas élus par une base...
      A la place de MGBuffet j’aurais du mal à tabler sur eux pour ma campagne et je comprends les membres du PCf qui se disent "chat echaudé..." et qui préfèrent mener leur propre campagne...
      Faire une campagne avec des gens qui ne pensent qu’à vous faire la peau c’est suicidaire... Et en plus visiblement ça ne correspond pas à l’expérience vécue des collectifs sur le terrain... Donc je ne parlais pas d’eux...

      MGBuffet continue néanmoins à se situer dans la logique d’une candidature de rassemblement qui laisse toute sa place aux collectifs de base... Et les conditions sont réunies pour que chacun avance c’est la seule solution pour sauver un rassemblement sur lequel beaucoup de gens se sont acharnés..

      danielle bleitrach

    • Je suis tout à fait d’accord avec ce qui vient d’être dit
      mgb peut rassembler très largement des gens de toutes
      sensibilités. Ce peut être un atout important pour gagner
      ensemble n’oublions que nous allons devoir désigner 577
      candidats pour les législatives.
      Que je sache il y a bien accord sur le programme et à mon
      avis mgb fera campagne collectivement en s’appuyant sur
      celui-ci ainsi nous pouvons aller de l’avant, et pourquoi pas
      tous ensemble gagner aux législatives.
      Je trouve que les messages que je lis, je suis assez surpris
      que l’on parle peu de ces législatives. Il se pourrait que la
      ou le futur président soit amené à cohabiter avec nous,c’est
      dans le domaine du possible, je suis d’accord avec Danielle
      il faut partir en campagne en début janvier et toutes et tous
      au zenith à Paris avec MGB pour son meeting du 23 janvier
      2007, rassemblons nous et nous gagnerons ensemble, les
      diviseurs seront les perdants.
      Bonne fin d’année à toutes et à tous.
      Jean_Claude

    • Là aussi au niveau des législatives, j’entrevois quelques polémiques et grincements de dents, sur les candidats. Comment seront-ils choisis : à la proportionnelle, ou comment ?

    • Sincèrement je pense que pour les législatives il y aura bien moins
      de problèmes pour la désignation des candidatures.
      Ceci dit il y aura sans doutes quelques difficultés dans quelques
      circonscriptions, je vous l’accorde cela se passe aussi dans tous les
      partis ou des élus de longues date s’obstinent à vouloir rester candidat
      pendant des décennies....
      Cette situation devra changer, à mon avis il faudra venir dans les faits
      à la limitation du nombre de mandat un seul par exemple et renouveler
      pas plus d’une fois, et ceci pour ne pas tomber dans le carrièrisme.
      Il y a aussi un autre élément qui plaide sur cela en pratiquant ainsi nous
      aurions l’avantage de donner toute leurs places aux femmes, à la
      jeunesse et que les candidates et candidats soient représentatifs de la
      nation française, regardez de plus près les professions de nos députés
      et vous verrez que certaines d’entre elles sont sur représentées.
      Il faut en finir pour de bon avec toutes les inégalités de tous ordres.
      Jean_Claude

  • LES VIEUX SCHEMAS ONT LA VIE DURE !!

    Ils permettent en plus de donner un semblant de réalité à une lecture très particulière des évènements.
    Pour nombre de contributions le PC serait un parti composé de militants obéissant sans discuter et sans réfléchir aux "consignes" de directions occupées à tramer d’obscurs complots..
    Comme si celà se passait comme celà...
    En fait le PC est désormais traversé par différents courants et est tout sauf monolithique,des points de vue s’y affrontent,des débats ont lieu et des consultations sont bien organisées en son sein où tous les adhérents peuvent se prononcer.Certes,ce n’est pas encore l’idéal mais celà est à des années lumières des pratiques des années 50/60/70.
    Il ne peut donc y avoir eu "envahissement" ou noyautage à un instant T des collectifs locaux.
    Pour être membre d’un collectif local j’y ai vu des communistes mais tous n’étaient pas là pour de multiples raisons : désaccord de fond avec la décision du PC de participer à cette construction,manque de disponiblité,ne croyant pas à la possibilité d’une concrétisation de cette initiative politique,etc..
    Observons aussi que le PC est le seul parti à s’être engagé dans cette initiative contrairement à la majorité de la LCR qui considère (en confondant l’appareil du PS et son électorat) que le PS,ses adhérents et ses dirigeants,tout celà confondu sont DEFINITIVEMENT perdus par rapport à un projet anti-libéral.Engager une bataille politique en considérant qu’une partie importante de l’électorat de gauche ne changera jamais de point de vue me semble une aberation surtout après le 29 mai.
    Observons enfin que les collectifs locaux se sont montrés beaucoup plus ouverts à une candidature de compromis que certains petits mouvements du collectif national et certaines personnalités du dit collectif.
    L’avenir du mouvement engagé dépendra pour partie de la façon dont MG Buffet mènera sa campagne. Si elle le fait de façon très explicite en référence aux textes adoptés (Stratégie et ambition et programme "Ce que nous voulons"),si elle confirme qu’elle quitte son poste de première responsable du PC,si son équipe de campagne s’élargit à des personnalités de la gauche antilibérale,alors rien ne sera perdu pour la suite et notamment pour les élections législatives.
    La gauche transformatrice (mieux que antilibérale) a de l’avenir dans notre pays,je rencontre dans les collectifs une réelle volonté de continuer à travailler avec toutes les diversités,cette volonté triomphera des actuels aléas inévitables quans on fait du nouveau.
    JL GREGOIRE (C’est mieux de signer ses textes je crois)

    • j’en parlais ce matin avec Viktor Dedaj, il m’a convaincu, je ne sais si c’est lui d’ailleurs ou le choc de l’execution de Saddam Hussein mais JE SAIS que la plupart des gens ne comprennent pas ce qui s’est passé, pas plus que la plupart des gens ne comprennent cette dissolution d’ATTAC...

      Alors quand on sait à qui on à faire, quand on voit de quoi les types qui veulent maintenir leur exploitation du monde sont capables, on peut se dire qu’ils feront tout pour empêcher l’unité...

      Il y a y compris des gens qui ici même tentent de nous empêcher de construire cette unité, de nous rassembler... Des trolls qui ont décidé d’étaler leur ego, des exhibitionnistes type libre penseur, mais il y a certainement des coquins... Beaucoup plus politiques... C’est du moins ce à quoi nous avons abouti dans notre discussion avec Viktor... Il m’a dit que j’étais trop "conceptuelle" qu’il fallait être plus claire... C’est sans doute notre familiarité avec Cuba et l’Amérique latine, là-bas on exécute, Fidel a subi plus de trois cent attentats, la vie de Chavez est menacée... Donc ne nous laissons pas faire et résistons à la désunion...

      Danielle Bleitrach

    • Je ne permettrais pas de vous donner un conseil de plus (les conseils sont de mise sur les sites qui causent du rassemblement ...) mais je crois que quelques jours de repos pour prendre du recul nous sont à tous necessaires. Il y a des coups de mains pour ceux qui sont pas loin des collectifs "Don quichotte" et puis il est encore temps de laisser leur juste place à la parole des colectifs locaux. Pour ma part, comme je me l’était promis au départ, je vais suivre l’avis des collectifs locaux et je considère que Marie-Georges fait une bonne candidate si tout le monde joue le jeu et prend pleinement sa place dans le rassemblement. Il y a encore beaucoup à faire pour élargir notre angle d’intervention. Je souhaite que nous ouvrions plus largement nos portes plutot que les fermer.

      Je suis TRES OPTIMISTE (période des fêtes oblige) et j’attend avec impatience les premières affiches à coller et les comptes rendus des collectifs locaux qui se sont réunis depuis les 9-10.
      Quelqu’un sait-il où nous pouvons les trouver les comptes rendus ?
      Je pense que le poids des comptes rendus est plus significatif que tout message numérique.

      Bonne année à tous, en espérant à vos côtés.

      Rémi (94)

    • Si Viktor l’a dit alors.... :-))

      Rassurez-vous le problème n’est pas d’être "trop conceptuelle", je dirais plutôt l’inverse, mais c’est affaire d’appréciation. Et puis pourquoi toujours voir "les gens" comme des idiots, se poser en surplomb ? C’est plutôt de cela que souffre nombre de contributions qui se veulent édifiantes". "Les gens" ont-ils besoin d’être édifiés ? Je ne le pense pas. Ce dont les collectifs témoignaient c’est au contraire d’une parole à "part égale" si je puis dire, de confrontation des idées dans le respect. Et non avec d’un côté ceux qui pensent toujours tout savoir (qu’ils soient intellectuels ou pas, là n’est pas la question), avoir toujours raison en face de pauvre niais qu’il faudrait instruire.

      C’est cette difficulté à se départir de la posture d’avant garde qui me semble problématique. Et ne pas vraiment donner envie d’entrer dans le débat car il est tout de suite féroce, avec des jugements dévalorisants de ceux qui du haut de leur "science", bien insuffisante pourtant, prétendent parler pour les autres.

      Ce n’est pas de trop d’intellectuels que nous souffrons mais de l’absence de reconnaissance de la faculté de penser, de raisonner, "des gens". Les compétences ordinaires et celles du savant sont les mêmes, seul le petit pas de côté du second diffère... quand il est en mesure de le faire, c’est à dire pas assez souvent.

    • je me méfie toujours de cette pseudo parole à égalité, de cette dénonciation des "avant-garde", elle recouvre en général une grande démagogie et surtout la non reconnaissance du fait que la vérité n’est pas donnée spontanément... Que l’idéologie dominante cela existe et que quand on croit faire preuve de "bon sens" on se contente de répéter ce que d’autres vous ont mis dans la tête. La pédagogie est indispensable si l’on veut affronter les idées reçues et les combattre, et il y a un nécessaire apprentissage pour "mettre en évidence ce que l’expérience a développé en votre sein".

      Les profs que j’ai connus qui étaient des démagogues des amphis, qui jouaient "copain-copain" étaient souvent des fainéants impitoyables... De même le peu que j’ai fréquenté les collectifs, deux ou trois fois maximum (je suis sans doute mal tombée) m’ont montré que si on découvrait la lune faute d’un minimum de formation politique, on n’était pas exempté de grands manipulateurs et du mépris...

      La politique c’est l’art de convaincre alors qu’on feint de nous inventer que c’est celui de "communiquer", instaurant une égalité complétement fictive, c’est le style Ségolène autant que Sarkozy. Plus de programmes, plus de positionnement de classe, plus d’analyse, à cela on substitue un "je vous ai compris", "je vous écoute", il y a beaucoup à apprendre dit mme Royale...

      Convaincre c’est affuter ses arguments, c’est réfléchir réellement à l’expérience de celui qui est devant vous, si on tente ainsi d’être convaincant c’est qu’on est soi-même convaincu, que l’on a un choix de société, que l’on veut changer le monde et pas seulement être "accepté", plebiscité"... Donc il y a plus de respect dans cette réflexion que dans toutes les démagogies "participatives" ou "égalitaristes"...

      Les avant-gardes sont nécessaires dans tous les domaines, la question est comment elles sont produites... En matière d’art dans les lieux académiques, dans ceux de la marchandisation ? En politique d’une manière technocratique ou sur les plateaux de télé, ou dans l’expérience des luttes ? Qui a la confiance de qui ? J’ai été frappée par la manière dont certains défendaient des candidats à la présidentielles, soit en jouant sur le "médiatique", soit sur la compétence technocratique... le seul critère pourtant essentiel qui n’était jamais pris en compte était celui du nombre de gens qui leur faisait réellement confiance et s’engageaient dans la bataille derrière eux ou ce qui revient au même à leur côté.

      Il faudrait également élucider le "conceptuelle", je ne suis pas sûre que Viktor sache trés bien ce qu’il dit en disant cela, moi ce que je comprends alors c’est justement que je ne fais pas assez attention à l’expérience des gens, queje suis donc trop idéologique et pas assez politique. Le concept c’est autre chose et même si je ne le pose pas devant moi, il est toujours dans ma tête. C’est-à-dire pour faire simple que j’ai toujours une définition minimale des faits... Et je tente de les référer à quelque chose qui n’est pas immédiat. Par exemple les classes sociales ne se balladent pas dans la rue, on ne les voit pas comme des objets, mais le concept vous aide à reconstruire toute votre perception du monde. Celui qui me dit que l’on peut immédiatement, sans une aide théorique construire des concepts qui éclairent la réalité dans laquelle nous baignons, est un menteur qui cherche à duper celui à qui il parle... Autre chose est justement de présenter les faits de telle sorte que puisse s’exercer une véritable démocratie, que chacun puisse juger ce qui est bon. Et ça c’est le rôle des partis politiques révolutionnaires...

      Cela dit pour une bonne part il s’agit moins de construire que de déconstruire ce qui nous est mis dans la tête, de libérer en quelque sorte la réflexion et la capacité de jugement de chacun...

      Danielle Bleitrach

    • Propos dont la forme et le contenu illustrent parfaitement le message précédent ! Merci pour le complément de démonstration.