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Caracas annonce un "gel" des relations avec Bogota et Madrid
Publie le lundi 26 novembre 2007 par Open-Publishingde Marie Delcas
La fin de la médiation vénézuélienne sur le sort des otages de la guérilla colombienne tourne à la crise diplomatique. "La Colombie mérite un meilleur président, qui soit digne", a déclaré, dimanche 25 novembre, le président vénézuélien, Hugo Chavez, qui a annoncé, sans autre précision, vouloir "mettre au congélateur" les relations avec son voisin. La veille, il s’était dit "trahi dans sa bonne foi".
"Nous avions la formule pour arriver à un accord humanitaire", a assuré M. Chavez. Cet accord devrait permettre l’échange des 45 otages aux mains des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) contre les guérilleros incarcérés. "Autant de cynisme est indigne, surtout lorsqu’il vient d’un gouvernement", a insisté le président vénézuélien, accusant son homologue colombien, Alvaro Uribe, de mentir de façon "affreuse" et d’être soumis aux pressions "de l’oligarchie et des militaires qui ne veulent pas de la paix".
"Nous avons besoin de médiation contre le terrorisme, pas de légitimation du terrorisme", a répondu M. Uribe, laissant entendre que son voisin avait fait preuve de complaisance envers les FARC. Lorsque Bogota a mis fin à la médiation vénézuélienne, le 21 novembre, le haut commissaire colombien pour la paix, Luis Carlos Restrepo, expliquait que "la médiation avait ouvert des espaces politiques à la guérilla, sans avancer sur le dossier des otages".
"DIVIDENDES ÉLECTORAUX"
Le président colombien a dénoncé les visées "expansionnistes" de M. Chavez. "Vos propos, vos attitudes donnent l’impression que vous ne voulez pas de la paix en Colombie, mais que vous voulez que la Colombie soit victime d’un gouvernement terroriste des FARC", a lancé M. Uribe à l’adresse de M. Chavez. "On ne peut, comme vous le faites, incendier le continent en parlant d’impérialisme, alors que, grâce à votre budget, on veut monter un empire", a-t-il ajouté.
Bogota juge que M. Chavez cherche à obtenir les "dividendes électoraux" d’une crise internationale. Dimanche 2 décembre, les Vénézuéliens sont appelés à se prononcer par référendum sur une réforme constitutionnelle controversée.
Dimanche, le président vénézuélien a également annoncé le gel de ses relations avec l’Espagne, jusqu’à ce que le roi – qui lui avait ordonné de se taire lors d’un récent sommet au Chili – lui "ait présenté ses excuses".