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Caterpillar : les usines françaises ont-elles encore un avenir ?

Publie le samedi 16 mai 2009 par Open-Publishing
8 commentaires

Après deux mois de conflit chez Caterpillar et l’échec du dialogue entre direction et syndicats, les acteurs du dossier s’interrogent sur la pérennité des sites français du constructeur américain d’engins de chantier.

Hier, les salariés présents devant l’usine grenobloise affichaient un certain pessimisme après le « passage en force » de la direction sur le plan social, l’intersyndicale étudiant de son côté une riposte juridique.

"Plus on discute, plus on se fait du souci pour l’avenir des sites" de Grenoble et d’Echirolles, commentait un élu CGT, Patrick Cohen.

Selon l’avocat du comité d’entreprise, Pierre Janot, la mise en œuvre des 733 licenciements menace la rentabilité des sites (2551 salariés), le coût de la main d’œuvre étant minime par rapport aux charges et coûts fixes, qui resteront constants après le plan social.

Et le groupe américain, présent dans 23 pays, distribue ses lignes de production en fonction de la rentabilité des sites à travers un « contrat de façonnage », qui doit être renégocié fin 2010 pour la France et fait peser une « épée de Damoclès » sur les sites isérois, selon M e Janot.

« Améliorer la rentabilité »

Le directeur général de Caterpillar France, Nicolas Polutnik, a reconnu la nécessité de continuer à améliorer, après le plan social, « la rentabilité des sites français », soulignant que les « concurrents internes » de l’entreprise (brésiliens, chinois et japonais) avaient déjà achevé leur restructuration. « Je ne dis pas que cela va être facile, je dis que c’est possible. Nous devrons être un peu plus convaincants » qu’avant le conflit, a-t-il ajouté. Caterpillar France, a souligné M. Polutnik, dispose « d’atouts » uniques, dont son implantation au cœur de l’Europe.

Selon un expert, la direction américaine n’a, « à moyen terme, aucune raison industrielle ou économique de fermer les sites français ». L’objectif du plan social est de « réduire les coûts » en raison de la chute du carnet de commandes en 2009 (-70 %), de préparer la reprise annoncée début 2010 et de « rassurer l’actionnariat éclaté du groupe », assure cet expert, sous couvert de l’anonymat.

Des investissements ?

Il s’interroge toutefois sur les capacités des salariés et de l’encadrement à se relever d’un bras de fer sans précédent pour Caterpillar en un demi-siècle de présence en France. « Je doute grandement des capacités de l’entreprise à se retrouver en terme de ressources humaines, à produire dans les délais, à prototyper de nouveaux produits », caractéristiques du savoir-faire grenoblois, poursuit-il.

Pour lui, la question est de savoir si la direction américaine, plutôt refroidie par ce conflit social « typiquement français », aura ou non la volonté d’investir dans des lignes de production nouvelles nécessaires à la pérennité des sites français.

http://www.lalsace.fr/fr/france-monde/article/1157981,218/Caterpillar-les-usines-francaises-ont-elles-encore-un-avenir.html

mis en lien sur le site :

http://www.les-cater-enlutte.fr/

Messages

  • L’entreprise Caterpillar, dirigée par l’américain James Owens, proche des néo-conservateurs, fabrique outre les superbuldozers D9, utilisés par Tsahal, pour détruire les immeubles palestiniens, des blindés pour de nombreuses nations européennes, appartenant à l’OTAN.

    http://www.voltairenet.org/article159518.html

    Dans le cadre des 800 licenciements à la maison mère, dans l’Illinois, et des 733 dans les entreprises iséroises, il serait intéressant de savoir quelle secteur de la production, civile ou militaire, a été touchée ?

    Cet aspect des choses est occultée par les syndicats et les ouvriers en lutte qui ne semblent pas mettre en question la finalité de leur travail.

    Si je suis solidaire des Caterpillar, je ne pourrais néanmoins - en conscience - soutenir une production destinée à la guerre.

    L’avenir des usines Caterpillar françaises est-elle subordonnée aux efforts de guerre de l’OTAN, partout sur la Planète ?

  • Les usines françaises sont parfaitement rentables pour l’essentiel.

    La vérité est d’une offensive partout dans le monde du capitalisme :

     Pour faire payer la crise bourgeoise aux travailleurs

     En profiter pour rationaliser leur production, la planifier (ben oui il n’y a que les glands qui font de la propagande ultra-libérale pour croire que la planification ce ne sont que de méchants communistes....).

    Les entreprises françaises sont parmi les plus productives du monde (en dollars produits rapportés au cout des salaires), derrière les Japonais.

    C’est pour cela que depuis 10 à 20 ans la France est un des principaux pays de destination des investissements directs étrangers (pour développer des capacités de production) .

    La question n’est pas là, de temps en temps, les licenciements se font dans un sens (en faveur d’’autres pays) et de temps en temps dans un autre (dans d’autres états au profit de la France).

    Les capitalistes eux ne chipotent pas et se foutent des frontières ou en jouent suivant des questions de couts de production. La crise leur fournit en plus des prétextes à rendre encore plus violentes et radicales leurs productions.

    L’UE, à la différence des USA, conserve encore de grosses capacités de production et beaucoup des états la composant ont un bon appareil productif.

    Mais tout ça ne change rien de la question de qui possède cet appareil (la bourgeoisie) et ne procure aucune protection particulière contre les licenciements.

    En Chine c’est + de 20 millions de travailleurs qui ont été virés et renvoyés vers les campagnes, les délocalisations ne sont pas toujours comme on croit le seul outil de rationalisation du capitalisme, bien au contraire.

    La vérité est d’une terrible violence du capitalisme pour faire payer la crise aux travailleurs, partout.

    D’abord soutenir les travailleurs des usines qui sont frappés, licenciés, harcelés par la peste brune gouvernementale, .........

    Ensuite travailler à centraliser la protestation, l’approfondir, l’organiser, la densifier.

    • Copas, tu ne réponds pas sur la nature de la production chez Caterpillar...

      Peut-on être communiste, révolutionnaire, et, travailler pour un marchand de canon dont la finalité est d’assassiner les peuples ?

    • Le problème c’est qu’avec les participations croisées, les montages financiés alambiqués pour trouver une entreprise "propre" et "utile à la communauté" tu risques d’avoir du mal.
      Pour faire dans le vieux, faudrait il défendre manufrance aujourd’hui ?

    • Mon propos n’était pas de répondre à la question que tu poses.

      Je partais de la question qui insistait sur l’aspect "français" des usines.

      je ne réponds pas à tout.

      Mais je pense que nous sommes d’accord. Il faut bien sur discuter des productions, se battre pour qu’elles soient utiles aux peuples, pas qu’elles servent à les écraser, à faire du fric sur la mort des autres.

      Maintenant, tu peux faire le compte des grands groupes qui travaillent un peu beaucoup passionnément directement et indirectement à l’armement , tu serais surpris.

      Construire des buls ne veut pas dire forcement qu’ils seront utilisés contre des Palestiniens. Les travailleurs n’ont aucune responsabilité là dedans .

      "Nous ne sommes rien, soyons tout..." est bien à réfléchir, les travailleurs ne passent pas lentement d’un état d’exploités à une autre société, il faut des ruptures franches pour qu’ils soient désaliénés et pas seulement libérés de l’exploitation.

      Une usine, comme toute entreprise, est un lieu où les droits démocratiques, que tu as en dehors, n’existent pas , où tu n’as pas droit d’expression, etc. C’est un lieu de totalitarisme. Dés qu’elle veut être autre chose, la situation bascule vite, c’est pour ça que l’entreprise est régie par le despotisme, comme les prisons,l’armée, etc... Pas de droits démocratiques élémentaires dedans.

      les ouvriers qui y travaillent sont bien des victimes de ce système dans lequel ils n’ont aucune liberté, sont exploités, et aliénés de leurs droits (délégation de citoyenneté...).

      C’est avec cela qu’il faut rompre...

      Et ça ça passe par des occupations, des remises en route de la production en faveur de productions utiles (les bulls en sont), et ne pas confondre les travailleurs avec ceux qui les exploitent, sinon il serait légitime à ce compte qu’un militant du tiers monde de snipe au prétexte que tes patrons sont des impérialistes.

      Rompre avec tout cela, exige beaucoup de batailles idéologiques mais surtout des actes de ruptures de la domination concrete du capitalisme (de telle façon qu’à l’arrêt de l’exploitation se conjugue l’arrêt de l’aliénation et l’oppression idéologique).

    • D’accord avec Copas, il y a des gens qui travaillent ou ils peuvent, pas ou ils veulent.

      Et j’irais plus loin :

      Il y a un bon nombre de trouffions américains (et autres) en Irak et en Afghanistan qui se sont enrôlés parce qu’ils n’avaient pas pu faire d’études pour trouver un autre boulot, tu peut dire ce que tu veut ca reste une partie de la classe ouvrière, pas la plus facile à gagner au communisme, mais il ne faut pas la laisser à la droite.

      Après, il est évident que si tu aborde toutes les questions sous l’angle du dilemme moral, si tu crois que c’est en faisant chacun un petit effort qu’on peut changer le monde (en achetant bio eten ne jettant pas ses papiers par terre...) tu aura du mal à comprendre que la politque ca commence vraiment quand on va au-delà de ca, quand on regarde au delà de ce que font les gens ACTUELLEMENT et qu’on essaye de leur dire ce qu’ils POURRAIENT faire.