Accueil > Chant de l’origine
D’où vient ce sang cerné de chairsqui circule dans nos artèresdélavées ?Dehors avant de disparaîtreles os de nos propres ancètresdéciméss’envolent et forment dans les airsde gros nuages de poussières,des fantômes.Ainsi passent et ainsi trainentles joies, les amours, les peinesdes vies d’Hommes.A peine le lait de nos mèresséché sur nos lèvres amères,décousues,nous devons relever les arbreset détruire les palais de marbredéfendus.Nous devons révéiller nos êtrespour ne pas devenir des bêtesde somme.Ainsi passent et ainsi trainentles joies, les amours, les peinesdes vies d’Hommes.Nous marchons sur la route étroite,portant nos armes délicates,de papier.Nous rêvons et nos utopiesfont au milieu des griseriesdes étés.Nous chassons du mieux que l’on peutles idées noires au fond des yeuxsombres.Ainsi passent et ainsi trainentles joies, les amours, les peinesdes vies d’Hommes.Quand viendra l’heure, la dernière,nous rejoindrons le grand mystèreétoilé.Délaissant là nos chairs mortes,nous ouvrirons la grande portede beauté.Peut-être n’aurons-nous pas peurlorsque entrera dedans nos coeursl’ombre ?Ainsi passent et ainsi trainentles joies, les amours, les peinesdes vies d’Hommes.m. pour l’Orchestre Poétique d’Avant-guerreO.P.A