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Chant de l’origine

Publie le mardi 2 octobre 2007 par Open-Publishing

D’où vient ce sang cerné de chairs
qui circule dans nos artères
délavées ?
Dehors avant de disparaître
les os de nos propres ancètres
décimés
s’envolent et forment dans les airs
de gros nuages de poussières,
des fantômes.
Ainsi passent et ainsi trainent
les joies, les amours, les peines
des vies d’Hommes.
 
A peine le lait de nos mères
séché sur nos lèvres amères,
décousues,
nous devons relever les arbres
et détruire les palais de marbre
défendus.
Nous devons révéiller nos êtres
pour ne pas devenir des bêtes
de somme.
Ainsi passent et ainsi trainent
les joies, les amours, les peines
des vies d’Hommes.
 
Nous marchons sur la route étroite,
portant nos armes délicates,
de papier.
Nous rêvons et nos utopies
font au milieu des griseries
des étés.
Nous chassons du mieux que l’on peut
les idées noires au fond des yeux
sombres.
Ainsi passent et ainsi trainent
les joies, les amours, les peines
des vies d’Hommes.
 
Quand viendra l’heure, la dernière,
nous rejoindrons le grand mystère
étoilé.
Délaissant là nos chairs mortes,
nous ouvrirons la grande porte
de beauté.
Peut-être n’aurons-nous pas peur
lorsque entrera dedans nos coeurs
l’ombre ?
Ainsi passent et ainsi trainent
les joies, les amours, les peines
des vies d’Hommes.
 
m. pour l’Orchestre Poétique d’Avant-guerre
 
O.P.A