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"Cher François" ...
par Denis Robert
Publie le vendredi 11 mai 2012 par Denis Robert - Open-PublishingNous nous sommes croisés quelques fois lors de cette campagne et je suis ravi que tu ais gagné. Maintenant que tu es dans la place, il va falloir trouver des moyens pour financer ton programme. J’ai trouvé nickel ton positionnement sur les postes à créer dans l’éducation nationale. Mais il y a aussi des problèmes à l’université, à la poste, dans les hôpitaux, le logement, la justice. Les services publics ont été délaissés par ton prédécesseur.
Lui et ses amis ne se sont pas privés de t’attaquer sur la faillite qui ne manquera pas d’arriver si tu mets en place tes idées. Les augmentations d’impôts ne suffiront pas. J’ai un chiffre à te soumettre. 30 trillions d’euros. Renseigne-toi, c’est la valeur globale des actifs détenus au nom de leurs clients -principalement des banques- par Clearstream et Euroclear en 2012.
La première, dont le siège est à Luxembourg, a annoncé près de 12 trillions détenus dans ses comptes en avril et la seconde, dont le siège est à Bruxelles, affiche fièrement mais discrètement un peu plus de 18 trillions d’euros. Les banquiers, les oligarques, les lobbyistes de Bruxelles, les magnats du pétrole, les vendeurs d’armes, les rentiers luxembourgeois, les traders londoniens, les avocats fiscalistes et les journalistes appointés par le système bancaire n’aiment pas qu’on leur rappelle ces chiffres. Cher François, crois-moi, le magot est planqué là. Dans les sous pentes informatiques de ces boîtes noires.
Les sociétés off shore y ont caché leurs devises. Elles ont le doigt sur le bouton transfert. Dès qu’on viendra les emmerder, les circuits sont prêts pour jouer au bonneteau avec les services fiscaux. Il va falloir jouer serré mais la partie est gagnable. Tu lances une commission d’enquête en France et tu pousses à la roue pour que celle que vient de créer la commission européenne (demande à Vincent Peillon de te brieffer) débouche rapidement.
Ensuite, tu crée une brigade informatique d’intervention. Et tu taxes ces mastodontes de la finance en prélevant une (bonne) part de ce qui se cache dans les paradis fiscaux et 1% de ce qui passe par les circuits normaux. Et tu augmentes même les policiers...
Bien à toi cher François.
Appelle-moi. Denis
(achevé rapidement hier pour Siné Hebdo de demain)"