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Chomdu

Publie le jeudi 22 novembre 2007 par Open-Publishing
4 commentaires

de P’tit Nico

Moi, ch’uis chômeur. Ça fait six ans que ch’uis chômeur. Un chômeur, c’est quelqu’un qui chôme. C’est-à-dire, je crois, qui reste dans sa chômière, comme on disait avant. Y reste chez lui parce qu’il a pas de travail. Il a pas de travail parce qu’il n’y en a pas.

Et qu’il y en aura de moins en moins parce que mon délégué syndical CGT d’avant que je sois chômeur m’a expliqué que le taux de productivité d’un travailleur avait été multiplié par ch’ais plus combien, que ça voulait dire qu’un travailleur d’aujourd’hui produisait beaucoup plus de richesses tout seul avec les machines que le travailleur avant. Et que donc il y avait besoin de beaucoup moins de travailleurs pour produire beaucoup plus. Moi, j’ai pas trop bien compris parce que je me dis que ça devrait permettre à tout le monde de travailler moins pour gagner plus, alors que not’ président y me dit le contraire : qu’il faut travailler plus pour gagner plus.

Je vois bien que c’est même pas vrai, parce que mes anciens collègues du boulot y gagnent moins en travaillant plus. Mais not’ président ç’est pas un menteur puisqu’il est élu par le peuple. Alors j’comprends plus.
En tout cas, mon conseiller Anpe y veut que je cherche quand même du travail parce que d’après lui c’est la loi pour que je touche les 400 euros. Je vois bien qu’il est pas dupe et que ce qu’il faut c’est que je fasse semblant d’en chercher puisque j’ai autant de chance d’en trouver que de toucher le gros lot au loto. Ce qui m’empêche pas de gratter mon Tac au tac. C’est con mais c’est moins humiliant que de faire semblant de jouer à chercher du travail.

Mon conseiller dit qu’il comprend parce qu’il est de gauche, mais que maintenant, avec l’informatique, il est obligé de cocher des cases dans son fichier, et que s’il le fait pas, ça se voit et que son chef qui n’est pas de gauche lui tape sur les doigts et qu’il a une mauvaise note et il perd ses primes. Alors je suis obligé de faire semblant de chercher du travail. En fait c’est plutôt un emploi. Je comprends pas bien la différence mais mon copain Fred m’a expliqué que ça voulait dire que l’important c’est le salaire et pas ce qu’on fait. Surtout que la plupart des boulots qu’on peut faire sont vraiment pas intéressants et que maintenant tout le monde s’en fout que le travail soit bien fait.

Comme je suis chômeur, j’ai pas besoin de poser de RTT pour aller à la manif. Alors j’y vais pour faire une balade avec les copains et avoir l’impression que tous ensemble on pourrait avoir une vie meilleure. Même si après ça fait mal quand on se retrouve tout seul. Surtout que je comprends pas très bien non plus comment ça se fait que chaque fois qu’y a des grosses manifs et des grèves dures qui durent, les syndicats disent qu’on a gagné parce que le gouvernement a reculé, alors que c’est de pire en pire à chaque fois ! Peut-être que le donnant-donnant, comme y disent, c’est un jeu où plus tu gagnes, plus tu perds.

Mon ancien patron, qui était très gentil et qui était très triste de me licencier, mais tu comprends, y m’a dit en me raccompagnant du chantier dans sa Porche, je peux plus te garder, y’a trop de concurrence, faut serrer les boulons, et je lui ai dit que je comprenais et que je voulais bien l’aider à gagner la compétition vu qu’il était gentil avec moi, faut savoir faire des sacrifices, donc, il m’a expliqué que le gagnant-gagnant c’était de la théorie des jeux pour le management moderne. C’est super compliqué, il m’a dit, et j’ai compris qu’il fallait laisser faire les gens intelligents. Depuis je regarde le poker à la télé pour m’améliorer.

De toute manière, pour gagner, y m’a dit mon ancien patron, y faut faire comme y disent les commentateurs du foot quand Trézéguet y tire au but : il faut pas se poser de questions. Par exemple que quand on prend un boulot, le copain qui l’aurait bien voulu aussi, il peut plus l’avoir. C’est ce qu’ils appellent la concurrence qui fait qu’on va être plus performant pour obéir au patron pour garder la place et que le copain y va rester au chomdu.

La dernière manif, c’était pour le pouvoir d’achat. Pour pouvoir acheter, quoi. Moi, je peux pas trop acheter en ce moment, alors je me dis que c’est bien de pouvoir acheter. On n’est pas obligé d’acheter, mais si on veut, on peut. Alors que tous les gens qui manifestaient, ils veulent, et ils peuvent plus ou pas assez même en gagnant trois fois ce que je touche et même plus. Même quand c’est eux qui produisent quelque chose, ils peuvent pas l’acheter s’ils ont pas assez de sous parce que ça appartient au patron. Mon ancien délégué syndical CGT m’a expliqué que c’était ça l’exploitation. Que exploiter ça veut dire tirer de la valeur de l’ouvrier pour augmenter la propriété privée du patron. Mais je lui ai répondu que s’il y avait pas de patrons on pourrait pas avoir du travail.

Comme disait ma mère qui avait du bon sens, s’il y avait pas les riches, comment ils vivraient les pauvres ? J’ai compris que c’étaient les pauvres qui faisaient des élevages de riches, ils les entretiennent par leur travail pour que les riches y puissent leur redonner ce travail. Je savais pas que les pauvres y connaissaient aussi la théorie des jeux. Ce que je comprends pas maintenant, c’est qu’il y a toujours des patrons et de plus en plus de riches riches et de plus en plus de chômeurs et de pauvres pauvres. Ça doit être que j’ai pas compris toutes les règles du jeu. Quand à la radio M. Sylvestre explique que le chômage est une variable d’ajustement pour permettre aux entreprises de gagner des parts de marché, et qu’après, quand elles en auront gagné, y aura le plein emploi, je me demande quand c’est que ça arrivera parce que ça fait quand même longtemps que ça dure. Mais je fais confiance à M. Sylvestre parce que s’il parle à la radio c’est qu’il dit la vérité. Sinon c’est sûr qu’on le laisserait pas parler.

C’est comme l’aliénation. Je comprenais pas ce que ça voulait dire, mais depuis que j’ai vu le film Aliens, j’ai compris. C’est comme une bête qui rentre en toi sans que tu t’en rendes compte et qui se nourrit de ton intérieur. Et après, pour sortir toute grosse, elle t’explose. C’est ce qui doit arriver aux ouvriers qu’on dit qu’ils se suicident. Mon copain Polo dit que c’est une parabole. Pas les antennes qu’il y a sur les balcons dans la cité, mais une manière d’expliquer que le mode de production capitaliste vole le produit de l’activité collective des travailleurs mais aussi la maîtrise de l’acte collectif de production et par là lui enlève le sens de sa vie. Mais y dit ça quand on a bu le Beaujolpif nouveau et ça nous fait chaque fois rigoler parce que le sens de la vie on sait pas ce que c’est. En tout cas, moi je préfère le film.

A la manif, y’avait même des flics qui disaient qu’ils gagnaient pas assez. On leur a demandé s’ils avaient une prime au coup de matraque quand ils tapaient sur les ouvriers et les étudiants. Ils nous ont dit que oui, mais qu’elle pouvait plus augmenter parce qu’ils étaient au maximum de leurs possibilités et que la tendinite de l’épaule devrait être prise en compte comme maladie professionnelle et surcroît de pénibilité. Ils nous ont dit aussi que tous les policiers n’étaient pas des brutes d’extrême droite, qu’il y en avait aussi de gauche. Que de toutes manières ils ne faisaient que leur travail, et que, eux, ne le faisaient qu’à contre-coeur. Polo qui est poète leur a lancé : si ce n’est toi, c’est donc ton frère, ou bien quelqu’un des tiens. C’était bien envoyé. Mais un syndicaliste nous a dit que c’était pas bien de rejeter les flics qui étaient avec nous parce que sinon ils deviendraient tous fachos.

C’est vrai que là ça serait grave. Alors on leur a offert des fleurs qu’ils ont mis sur le canon de leurs Tasers. Et ils ont continué à manifester pour leur permis d’achat.

Surtout qu’y sont de plus en plus nombreux les flics ; eux, le gouvernement y veut pas les réduire, au contraire. Ça fait beaucoup d’acheteurs. Y’en a partout. Même dans mon Anpe à moi. Là, on dit pas flics, on dit vigiles. Mais y sont habillés presque pareil et ils ont les mêmes têtes, peut-être un peu plus arabes et noirs. Et si tu fais le con parce que t’es pas content de pas avoir de travail (admettons, y’en a. Moi des sous me suffiraient), ils te tapent dessus pareil. Mon conseiller m’a dit que c’était pour protéger les agents (ils s’appellent comme ça maintenant, comme les agents de police) contre les gens énervés, parce qu’il y avait pas de raison que ces pauvres agents qui sont, comment y m’a dit ?, ah oui, en première ligne sur le front du social et pas assez payés pour ça, en prennent plein la gueule pour pas un rond. Moi, je vois pas ce que ça changerait si y z-étaient plus payés.

Les coups on les sent pareils qu’on soit riches ou pauvres, non ? Y paraît même que quand on est pauvre on résiste mieux, parce qu’on est résilient. C’est un mot qu’un sociopathe qui est venu faire une conférence au Centre Culturel du quartier, nous a expliqué. C’est comme une épée qui plie beaucoup mais ne rompt pas. En Italie, ils sont forts pour en fabriquer des épées comme ça. Les pauvres, y sont forts pareils. Tu les mets dans des taudis ou des ghettos, tu leur fais plein de misère, eh ben, ils sont toujours là pour continuer à faire leur élevage de riches.

Pour revenir aux vigiles, y’en a aussi à mon supermarché des fois qu’un pauvre pas assez résilient mange une pomme en cachette parce qu’il a faim et a pas de sous. Mais à la télé, y z’ont dit que c’était aussi pour surveiller les employés qui volent plus que les clients, soit-disant parce qu’y sont pas assez bien payés parce qu’ils font pas beaucoup d’heures, vu que c’est pas eux qui décident de travailler plus pour gagner plus, comme le voudrait not’ président qui est si bon. Même, dans les supermarchés, d’après la copine à Fred qui y a travaillé six mois, ils mettent des faux clients qui en passant à la caisse surveillent que la caissière (ça la faisait marrer parce qu’ils appellent les caissières des hôtesses de caisse maintenant, ce qui a vachement revalorisé, ils aiment bien ce mot, leur boulot) fait bien son boulot et ne râle pas après les clients. Même si t’as mal au dos, au cul, ou aux bras, il faut que tu gardes le sourire parce que le client y doit être heureux, que le chef y leur a dit, et si t’es pas contente, tu dégages.

Ce qui fait que si t’essaies de discuter avec elle de ses conditions de travail ou que c’est trop cher, la caissière elle peut pas savoir à qui elle a à faire, et de peur de se faire piéger, elle te dit que tout va très bien. Madame la marquise, y rajoute Polo. Polo y dit que ça, ça fait que les gens y se méfient les uns des autres et que ça fait qu’on peut pas être unis entre salariés. En plus, les caissières elles sont comme les flics et les conseillers Anpe, il faut qu’elles fassent du chiffre, qu’elles fassent passer le plus de gens possible le plus vite possible à leur caisse. Le chef, y fait le concours pour voir la meilleure et les mauvaises elles se font sacrément engueuler, parce que si y’en a une qui y arrive, y a pas de raison que les autres n’y arrivent pas, c’est qu’elles sont feignantes. Dans la tête y z’ont que du chiffre, du chiffre, du chiffre.

Ça me rappelle que Fred y m’avait raconté qu’un été quand il était plus jeune, pour payer ses études, il est animateur d’enfants maintenant, il avait travaillé comme barman dans un endroit très touristique. Son patron, qui était un gros facho comme y dit, lui donnait un petit fixe pour le mois et le reste c’était avec les pourboires. Y s’était rendu compte que petites pièces après petites pièces, à la fin de la journée, ça pouvait tripler son fixe. Alors il a commencé à voir les clients comme le gros voit Charlie Chaplin en poulet dans un film tellement il a faim. Lui c’était en pièces de monnaie com’ l’Oncle Picsou.

C’est ça les métiers du commerce que not’ président y voudrait étendre à tous les services publics privatisés pour que tout le monde y soit équitable comme le café. On fait de grands sourires et on fait comme si on était copains, mais ce qui compte c’est les comptes le soir quand on empile les petites pièces pour les trier et les compter. C’est pour ça qu’une Louve veut qu’on soit solidaires les petits commerçants et les salariés. Parce qu’on va être pareils.

La preuve les débits de tabac. Avec Polo on est allé à leur manif pour les soutenir pour la liberté de fumer dans les cafés, parce que c’est vachement convivial de se prendre la fumée des fumeurs dans le nez pour ceux qui fument pas. En les écoutant parler, on a compris que ça voulait dire aussi que les flics y vont rentrer dans les cafés pour contrôler si les gens fument pas. Et que ça casserait l’ambiance, surtout quand il y a des petits trafics. Polo il leur a dit que c’était pas la police de la pensée, mais la police de la fumée. C’était fumeux. On a bien ri. Mais en plus, le Polo qui est finaud, y m’a expliqué que la loi créait le crime. Je sais pas où il a trouvé ça, mais c’est vachement chiadé. Si j’ai bien compris, ça veut dire que si la limite de vitesse sur la rocade c’est 110 et que tu la baisses à 100, avant 100 c’était pas un délit, après ça en devient un. Tout ce qui a changé c’est la loi.

C’est comme l’alcoolémie. En plus, tu peux vendre des éthylotests à 1 euro, comme le gouvernement, pour que le chauffard y s’autocontrôle lui-même, ce qui va rapporter plein de petite pièces à un ami de not’ président, ça fait parti de l’élevage des riches par les pauvres. En plus, plus y a de lois, plus y a de délits parce que c’est pas possible de vivre comme des saints sauf si t’es saint, plus y a des sous dans les caisses de l’Etat pour aider plus les riches avec des subventions, et not’ président il est heureux, alors nous aussi. Avec Polo, on s’est demandé comment il fallait faire, parce que d’un coté il y a la liberté et de l’autre la société que not’ président y veut changer parce que y a plein d’insécurité pour les pauvres qui se font agresser. Et moi, je veux pas que ça devienne comme en Amérique comme je vois dans les séries ou dans les émissions de la télévision de not’ président. Parce que, par exemple, y dit Polo, plus y’a de voitures, plus y’a d’embouteillages, plus les gens sont nervés, plus ils roulent vite après pour rentrer chez eux, plus y’a de risques d’accidents.

C’est une roue infernale vicieuse qu’on sait pas comment arrêter vu que plus on fait de routes, plus les gens se dispersent dans la nature, plus y a de voitures parce que vu les transports en commun la voiture c’est plus pratique et qu’on en sort pas, de la roue, mais aussi de la voiture, y’en a même qui dorment dedans. Alors on s’est dit que la seule façon c’était d’écrire à not’ président pour lui dire qu’il fallait qu’il accélère ses réformes vers le communisme plutôt que d’attendre que les pauvres le fassent tout seuls vu qu’ils y arrivent pas. Comme vous, on lui dira, on ne veut plus de société du risque. On a pris ce mot parce que ça fait intelligent vu que Polo l’a appris par une jeune étudiante en sociopathie comme y’en a beaucoup qui viennent nous examiner dans les cités pour voir pourquoi y’en a qui brûlent les voitures de leurs voisins, comme si on le savait pas.

Dans la manif, juste devant, y’avait des filles qui criaient : tous ensemble, tous ensemble. Pour les dragouiller, Polo est allé leur demander : tous ensemble, pour quoi ? Pour défendre les acquis sociaux et élargir le mouvement des cheminots qu’elles ont répondu. Polo, qui suit les choses, a essayé de leur expliquer que les cheminots se battaient pour leurs acquis à eux, qu’il n’y avait pas de raisons qu’ils se battent pour tout le monde soi-disant parce que eux pouvaient se permettre de faire grève comme si ça leur était facile de perdre du fric et de s’affronter tout seuls aux coups tordus du gouvernement, que si les autres voulaient des améliorations ils n’avaient qu’à se battre pour ça, et que c’était pas avec un jour de grève qu’ils iraient bien loin.

Que de toute manière, vu que c’était pour des augmentations de salaires qui laissaient les inégalités en place, on ne pouvaient pas s’unir durablement sur des revendications corporatistes. Et que vu que les négociations s’ouvraient et que not’ président avait promis qu’il allait annoncer des mesures pour le pouvoir d’achat tout le monde allait se calmer, parce que la parole de not’ président c’est quand même pas rien.

Là, la discussion s’est envenimée. On s’est fait traiter de casseurs de mouvement, de traitres trotsko-anarcho-gauchistes, que je sais même pas qui c’est. C’était fichu pour la drague.

Alors on est rentré pour finir la lettre à not’ président en picolant le Beaujolais nouveau pour qu’y ait au moins des viticulteurs qui soient contents en attendant que not’ président y nous donne la révolution. Et que les flics soient tous de gauche.

Messages

  • Il est vrai que les chomeurs sont les grands absents de toutes les luttes !Sans doute que les "travailleurs" les voient dans la meme lorgnette que sarko.Je m’inquiète !!!momo11"privé d’emploi"

  • Excellent !!!J’ai l’impression de lire "les leçons de Toto Caca " de Groland

  • « Le commerce est, par son essence, satanique. Le commerce, c’est le prêté-rendu, c’est le prêt avec le sous-entendu : Rends-moi plus que je ne te donne.
    L’esprit de tout commerçant est complètement vicié.
    Le commerce est naturel, donc il est infâme.
    Le moins infâme de tous les commerçants, c’est celui qui dit : "Soyons vertueux pour gagner beaucoup plus d’argent que les sots qui sont vicieux".
    Pour le commerçant, l’honnêteté elle-même est une spéculation de lucre.
    Le commerce est satanique, parce qu’il est une des formes de l’égoïsme, et la
    plus basse, et la plus vile. »

    Beaudelaire, Mon coeur mis à nu, in Oeuvres complètes, Paris, NRF/Gallimard, 1954, « Bibliothèque de La Pléiade », p. 1229.

  • il nous reste une chose que l’on nous prendra jamais : continuer à s’interroger, comprendre et agir. je suis au chomdu, de plus en plus dans la galère, mais je continue à m’informer, penser et agir.
    Faisons du printemps 2008 un printemps actif. je pense qu’il est temps.agissons avec nos différences pour un monde meilleur. je réveille mon quartier, allez faites de même, c’est sur le palier qu’on informe, après on va au manifs. C’est à l’épicerie, chez le boulanger, à la sortie de l’école, partout. Parlons, et faisons en sorte que les gens soient curieux, et s’interrogent sur la vie. en route..