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Cinq Africains assassiné par l’armée espagnole dans les enclaves de Ceuta et Melilla

Publie le jeudi 29 septembre 2005 par Open-Publishing
2 commentaires

Rassemblement vendredi 18h devant ambassade d’Espagne, plus d’info ici

L’Espagne a envoyé des renforts militaires jeudi pour protéger les frontières de ses deux enclaves de Ceuta et Melilla dans le nord du Maroc, après plusieurs tentatives de centaines d’immigrants africains pour franchir les clôtures.

La dernière, jeudi matin avant l’aube, s’est soldée par la mort de cinq personnes, dont deux auraient été touchées par balles, selon des medias espagnols.

Peu avant l’aube, jeudi, plusieurs centaines de candidats à l’immigration vers l’Europe avaient tenté d’escalader la clôture entourant Ceuta pour pénétrer dans l’enclave espagnole. Cinq d’entre eux sont morts et une centaine d’autres ont été blessés. Les images filmées par les chaînes de télévision à Ceuta montraient des lambeaux de vêtements qui pendaient sur la clôture de barbelés tandis que les policiers rassemblaient les échelles de fortune abandonnées par les immigrants.

Selon le bureau du ministère de l’Intérieur à Ceuta, l’une des victimes s’est prise dans les barbelés acérés de la clôture en tentant de l’escalader. Une deuxième serait morte piétinée par la foule.

D’après des sources proches de l’enquête citées par l’agence de presse espagnole EFE, deux des immigrants décédés lors de la tentative avaient été touchés par balles et d’après les blessures, les balles n’ont pu être tirées que depuis le territoire marocain.

Le gouvernement espagnol a annoncé l’envoi de troupes pour assister la Garde civile espagnole qui surveille les clôtures séparant les deux enclaves du territoire marocain. Le Maroc a fait de même.

Selon les autorités espagnoles, deux Africains sont morts sur le sol espagnol et trois sur le territoire marocain. L’annonce de leurs morts est intervenue lors d’un sommet hispano-marocain à Séville dans le sud de l’Espagne, où le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero s’est entretenu avec son homologue marocain Driss Jettou. "Nous attendons les résultats d’une enquête officielle qui sera conduite avec le maximum de rigueur, de transparence et de coopération avec le Maroc", a déclaré M. Zapatero lors d’une conférence de presse conjointe.

"Nous ne pensions pas que ça puisse arriver", expliquait le représentant à Ceuta du ministère de l’Intérieur, Jeronimo Nieto, sur les ondes de la radio publique espagnole. "Nous avions des forces de l’ordre en alerte le long du périmètre pour quelque chose de ce genre. Mais nous n’avions pas pensé que ça se passerait de manière répétée ou avec un grand nombre de subsahariens essayant de forcer la clôture. C’était plus important que ce que nous avions vu précédemment".

Il s’agit de la dernière d’une série de tentatives de passage en force de la frontière entre le Maroc et les enclaves de Ceuta et Melilla, sur la côte nord du royaume chérifien. A plusieurs reprises ces derniers jours, des centaines d’immigrants ont pris d’assaut les clôtures des deux enclaves espagnoles pour tenter d’échapper à la misère.

Mercredi soir, une quarantaine d’Africains avaient été blessés dans une tentative similaire de franchissement de la clôture ceinturant Melilla à l’aide d’échelles.

Plusieurs centaines de personnes ont réussi à passer en territoire espagnol,
selon les autorités qui affirment avoir été prises par surprise. Mardi, ils étaient un demi-millier à tenter leur chance.

Jeudi, plusieurs centaines de clandestins africains bravaient la chaleur dans un centre de rétention de fortune à Melilla non loin de la double rangée de barbelés de trois mètres de haut. "Escalader dans la nuit et sauter, ce n’est pas facile", expliquait Felix Akah, un électricien de 33 ans originaire du Cameroun. Quand il a sauté du haut de la clôture, "j’ai ressenti quelques douleurs, mais je me battais pour atteindre l’Espagne".

Felix Akah a dit qu’il était parti de chez lui il y a neuf mois après avoir réalisé qu’il ne pouvait pas gagner sa vie en Afrique. Pendant plus de trois mois, il a vécu dans la forêt au Maroc et il ne compte plus ses tentatives pour franchir la frontière espagnole. D’après lui, ils sont près de 400 autres candidats à l’immigration clandestine à vivre dans les bois près de la frontière.

Eric Aborah, 17 ans, explique avoir quitté son Ghana natal il y a deux ans et demi. Il vit depuis huit mois au Maroc après un périple dans une demi-douzaine de pays africain. Mardi, il a tenté de franchir la frontière à Melilla. "Ce n’est pas facile d’escalader et il faut seulement s’en remettre à Dieu et sauter".

Le camp est supposé abriter un millier de personnes, soit le double de sa capacité. La plupart des occupants sont de jeunes hommes venus de pays d’Afrique de l’Ouest, Nigeria, Ghana, Cameroun, Mali et Ghana.

Madrid a annoncé récemment son intention de doubler la hauteur de la clôture des enclaves, longue de dix kilomètres, pour la faire passer à six mètres. Ce devrait être chose faite au début de l’an prochain. MELILLA, Espagne (AP)

Messages

  • Voilà , l’autre là le responsable local de je sais plus quoi il ne pensait pas que cela soit possible un jour qu’il dit
    Ben si ! c’est que la réalité est en train de dépasser la formule littéraire "La forteresse Europe "
    Aujourd’hui on rehausse Et demain peut être plus des centaines, mais des milliers d’escaladeurs à la fois . Et en réponse des clôtures ... électriques ! ça finira par arriver .C’est l’escalade au sens propre et figuré ! l’escalade du scandale de deux monde un riche qui pompe les richesses et exploite l’autre

    Tant que ce sytème d’un monde organisé pour le pillage de la planète par et pour une oligarchie s’appuyant sur des classes moyennes complices .tant qu’il durera ce système attendez vous à voir ces choses . Et BIEN D’AUTRES mais PIRES !

    Moreau. R

  • J’éprouve toujours ce même sentiments mêlé de tristesse et d’indignation :

    Plus les pays sont pauvres, plus leur population est nombreuse, et moins LA VIE HUMAINE N’A DE VALEUR !...

    ...quand elle est estimée en pouvoir d’achat et en rentabilité.

    Il y a quelques décennies, alors que je voyageai beaucoup je pensai déjà :

    "Ca va craquer un jour, obligatoirement."

    En avion, il suffit parfois d’une demi-heure pour quitter un endroit où les enfants cherchent leur nourriture sur un tas d’ordures et arriver dans un pays "capitaliste"

    J’essayai, sans y parvenir, de comprendre comment on avait pu en arriver là !

    Et depuis ce temps, ça a bien empiré.... Et c’est en train de craquer car le dénuement touche de plus en plus les citoyens des pays riches lesquels ont au moins une chance : celle d’être instruits
    majoritairement.

    Espèrons dans la solidarité des démunis des 2 blocs. C’est peut-être là qu’est la solution ?

    Michèle