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Combattons la loi scélérate sur l’autonomie des universités !

Publie le vendredi 12 octobre 2007 par Open-Publishing

« Ce qui compte finalement, c’est ce qui va sortir de nos universités comme étudiants. Est ce que ce sera des étudiants qui seront davantage en phase avec les besoins de l’économie ? »(Patrick Devedjian, secrétaire général délégué de l’UMP)

En juillet dernier, le gouvernement Fillon par le biais da sa ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche,Valérie Pécresse, a fait voté la réforme « relative aux libertés et responsabilités des universités » ; plus connue sous le nom de réforme sur l’autonomie des universités. Cette loi s’inscrit pleinement dans la logique des réformes libérales engagées depuis plusieurs années aussi bien par les gouvernements de gauche que de droite (Jospin en 89, Lang 2001, Ferry 2002, Fillon en 2003).Cette loi, votée en catimini durant l’été, est passée comme une lettre à la poste grâce au concours des syndicats étudiants de cogestion. Une loi peu connue, pourtant, son contenu est lourd de conséquences pour le devenir des universités. La loi vient rappeler à ceux qui l’auraient oublié que l’université ouverte à tous ainsi que la recherche et la connaissance critique ne seront jamais à l’ordre du jour pour la classe dirigeante.

Qu’est-ce que l’autonomie ? C’est le fait de ne plus être un service public au sens plein, de ne plus être financé correctement par l’Etat, d’être en concurrence avec les autres facs. L’autonomie ce sont des facs d’élite réservées et bien financées face à des facs reléguées et sans moyens. L’autonomie c’est une privatisation déguisée. « Vous allouerez les moyens attribués aux établissements d’enseignement supérieur en fonction de leurs résultats ». (Sarkozy, dans sa lettre de mission adressée à Pécresse le 5 juillet 2007). Cette loi sur l’autonomie (texte disponible auprès de notre syndicat, l’AGEN) renforce les inégalités sociales : l’apartheid universitaire avec le système de pré-sélection dès le lycée et l’augmentation inévitable des frais d’inscription. Par ailleurs l’université doit trouver ses propres moyens de financement (c’est le désengagement de l’état et la marchandisation de l’université). En l’occurrence c’est principalement vers les entreprises que les universités vont se diriger en passant des partenariats. La concurrence se fera à deux niveaux :entre étudiants d’une même fac et entre les différentes facs. Ces dernières devront se plier devant les exigences du marché. Le monde patronal s’installe dans le conseil d’administration puisque le pourcentage des personnalités extérieurs augmentent (passant de 20% à 35%), celui des étudiants et du personnel diminue fortement (pour les étudiants on passe de 23% à 15% quant aux personnels il passe de 13% à 10%). Enfin Le président de l’université, petit baron local, s’accapare tous les pouvoirs ! Notamment celui de choisir le personnel administratif et enseignant et d’établir des contrats de tout type. Nous dénonçons cette précarisation du personnel qui devra se soumettre au bon vouloir du prince. Nous ne pouvons rester sans réaction face à cette loi, c’est pourquoi l’AGEN demande l’abrogation inconditionnelle de la loi.

Cette réforme de l’université s’inscrit dans la droite ligne d’une politique générale ultraréactionnaire : remise en cause du droit de grève, des retraites, de l’assurance-maladie, promulgation de peines planchers, tests ADN, identité nationale, chasse aux sans-papiers, alignement sur l’impérialisme américain et préparation de guerres. Au nom de la compétitivité française, la droite sarkozyste dite « décomplexée » accentue la destruction des droits sociaux et cible les plus exploités. Les ripostes catégorielles ne sont pas à la hauteur du défi. C’est pourquoi l’AGEN appellera l’Assemblée Générale de mardi à se positionner dans le camp de la résistance à cette politique. Dès aujourd’hui nous appelons à rejoindre les travailleurs en lutte pour la journée du 18 octobre. Le pouvoir veut détruire l’esprit de résistance de mai 68 mais ils va rallumer des brasiers.

AGEN (pour un syndicalisme de combat) Le dossier : http://agen-nanterre.over-blog.com/

Assemblée générale université de Nanterre Mardi 16 octobre amphi E3 16 heures.