Comité de soutien à Sara Camara : courrier à expédier

Monsieur le Président de la République,

Nous avons déjà eu l’occasion de vous solliciter à plusieurs reprises au sujet de la situation ubuesque dans laquelle se trouve depuis de trop nombreux mois Sara Camara :

Sara est malien. Il travaille depuis 13 ans à la Conciergerie (donc pour le Centre des Monuments Nationaux, donc pour le ministère de la culture), en tant qu’agent chargé de l’entretien du monument...ou plutôt travaillait, puisqu’il se retrouve sans travail, et donc sans revenus, depuis le 31 janvier dernier, après avoir révélé lui-même sa situation irrégulière (il n’avait eu d’autre choix que « d’emprunter » l’identité de son oncle pour pouvoir travailler) et entrepris des démarches pour demander sa régularisation.

Il a déposé auprès des services de la préfecture de Seine-Saint-Denis un dossier de demande de régularisation le 14 février dernier. Cela lui permet de circuler en toute légalité sur le territoire français...mais il n’a pas le droit de travailler pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille !
Depuis cette date, ses collègues et ses amis se sont manifestés nombreux et de diverses manières afin de lui manifester leur soutien total.

De nombreux élus, de tout bord politique (M. Accoyer, M. Brard, M. Dray, M. Mahéas, M. Mamère, M. Roger, M. Santini...) ont écrit à M. le préfet de Seine-Saint-Denis pour le sensibiliser à l’histoire très particulière de Sara Camara (je vous rappelle qu’il a travaillé pendant 13 ans pour l’administration française).

La situation de Sara a été évoquée à l’Assemblée Nationale lors du débats sur l’immigration, qui plus est en présence de M. Sarkozy.

Le Parisien et Libération ont consacré des articles à cette histoire et France 3 un reportage. Le Nouvel Observateur.com a diffusé la lettre ouverte que nous avons adressé à Nicolas Sarkozy à l’occasion des 100 jours d’exclusion de Sara...
Résultat de cet élan de solidarité venu de tous horizon ? Rien ! Au jour d’aujourd’hui, Sara Camara n’a toujours pas reçu de nouvelles de la préfecture de Seine-Saint-Denis. Il est dans une situation de plus en plus précaire et qui devient de plus en plus difficile à vivre au niveau psychologique, sans parler du niveau financier bien évidemment !

Ses amis et collègues n’ont pas reçu de réponses à leurs courriers, pétitions (http://www.mesopinions.com/Soutien-...), et mails, adressés à la préfecture.

L’administration refuse obstinément d’étudier l’histoire particulière de cet homme qui s’est sacrifié pour faire vivre sa famille et qui, depuis plus de 10 ans, s’est parfaitement intégré dans son travail et dans la société française. Elle le condamne sans le juger pour une faute (usurpation d’identité) qui remonte à 13 ans et qui était alors sa seule solution pour pouvoir vivre et faire vivre sa famille.

Cette situation est totalement indigne d’un pays prétendant appliquer les Droits
de l’Homme, et ne fait pas honneur à notre pays !

Nous nous tournons donc de nouveau vers vous, M. le Président, en sollicitant votre grâce pour Sara Camara, dans le cadre des grâces présidentielles accordées dans le cadre du 14 juillet, afin qu’il puisse être régularisé très rapidement, et retrouver ainsi son travail (son poste l’attend), sa dignité, et sa vie. L’image de la France ne peut que ressortir grandie d’un tel geste.

Au nom de Sara Camara et de tous ses amis et collègues (qui continueront à lutter sans relâche pour que son cas soit traité avec humanité), merci beaucoup M. le Président.

Veuillez agréer, M. le Président, l’expression de nos sentiments les plus respectueux.

Comité de soutien à Sara Camara

http://soutien-sara.camara.over-blog.com/