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Comment Zapatero a changé l’Espagne catholique

Publie le mercredi 5 mars 2008 par Open-Publishing
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Comment Zapatero a changé l’Espagne catholique
MUTATIONS | 00h00 Le président du gouvernement défend une société affranchie de la tutelle de l’Eglise.

CÉCILE THIBAUD | 05 Mars 2008 | 00h00

José Luis Rodriguez Zapatero est sorti grand gagnant du second débat télévisé lundi soir, selon les sondages réalisés immédiatement à la fin du programme. A quelques jours des législatives du 9 mars, il conforte son titre de favori.

Face à son adversaire conservateur, le président socialiste s’est engagé à poursuivre les avancées sociales qui ont provoqué le tollé à droite, et tout spécialement dans les milieux catholiques, qui l’accusent de « fondamentalisme laïque ».

Grosses colères épsicopales
C’est la question de la suppression des cours de religion obligatoires qui avait provoqué la première des grosses colères des évêques, à l’automne 2004. La légalisation du mariage homo, la simplification des procédures de divorce, la loi bioéthique autorisant la recherche médicale à partir de cellules souches ont été quelques autres motifs de courroux pour la hiérarchie catholique, inquiète de la distance qui s’installe entre l’Espagne d’aujourd’hui et la morale de l’Eglise.

« Le plus désagréable pour les évêques, c’est d’admettre que ces réformes sont passées sans histoire. Dans la plupart des cas, le gouvernement s’est contenté d’adapter la loi à la manière de vivre des gens, analyse le politologue Ignacio Sanchez Cuenca. En Espagne, aujourd’hui, on continue de se déclarer catholique, mais on s’affranchit des recommandations morales du Vatican : on ne va plus à la messe, on divorce, on ne fait plus d’enfants, on vit en couple sans se marier... comme ailleurs en Europe. »

Tout le monde ne l’entend pas de cette oreille. Face à cette « laïcisation forcée » du pays, les milieux religieux sont mobilisés. Ils ont entraîné dans leur sillage le Parti populaire (PP), en panne de discours depuis sa défaite aux élections de 2004.

La radio Cope, propriété des évêques espagnols et deuxième en audience dans le pays, s’est transformée en organe quasi officiel de l’opposition. De défense de la famille chrétienne en danger à la critique en règle de la politique antiterroriste du gouvernement, tout est bon pour conspuer à l’antenne, faire signer des pétitions et convoquer des manifestations à répétition.

Au Parti populaire, certains dirigeants se sont inquiétés ces derniers mois de ce virage traditionaliste. Trop tard : les militants désenchantés de droite trouvent leur compte dans le ton de cette croisade exaltée contre Zapatero. En janvier dernier, une lettre des évêques resserre un peu plus les liens : elle appelle à voter de façon à peine voilée pour le PP, qui se serait sans doute bien passé de ce parrainage.

A gauche, les socialistes s’indignent de cette ingérence dans la politique nationale. Mais à peine. Cette intrusion incongrue de l’Eglise dans la vie politique est sans doute une bonne chose. Elle permet d’attirer aux urnes les abstentionnistes de gauche dont Zapatero a besoin pour gagner dimanche.

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Messages

  • le gouvernement s’est contenté d’adapter la loi à la manière de vivre des gens, analyse le politologue Ignacio Sanchez Cuenca. En Espagne, aujourd’hui, on continue de se déclarer catholique, mais on s’affranchit des recommandations morales du Vatican : on ne va plus à la messe, on divorce, on ne fait plus d’enfants, on vit en couple sans se marier... comme ailleurs en Europe. »

    Et alors, ou est le mal ? Comme on ne vit qu’une fois, tachons de vivre heureux, selon nos envies, du moment qu’on empêche pas le voisin de vivre sa vie ! C’est simple non ? Si les évèques se mariaient aussi, il y aurait moins de jalousie de leur part !