Communiqué de Presse - Action artistique à Cannes

NOUS, SIMPLES MORTELS PRATIQUANT UN ART, REVENDIQUONS L’ACTION ARTISTIQUE MENEE SUR LA FAÇADE DE LA BANQUE DE FRANCE LE 11 MAI 2005, A L’OCCASION DE L’OUVERTURE DU FESTIVAL DE CANNES

Communiqué du 19 mai 2005,

L’action s’est déroulée de 19h00 à 19h45, tout en douceur et en légèreté, juste au moment de la montée des marches, depuis la progression sur la façade jusqu’à l’accroche de la toile "Le cri".

Furent alors déversés sur le public cannois dix mille billets "prospère ou crève", détournant l’attention des badauds et des journalistes... Enfin, il se passait quelque chose d’inattendu dans la joie et au son du tocsin !

Cette performance artistique a su toucher l’ensemble des personnes qui y ont été confrontées (journalistes, policiers, pompiers, badauds...) qui pour la plupart ont partagé nos préoccupations et ont reconnu la véracité et la justesse des paroles et des symboles que nous avions affichés.

Comme ils s’y attendaient, les six "alpinistes" ont été arrêtés, photographiés et fichés avant d’être relachés une heure trente plus tard. Les retrouvailles avec ceux d’en bas furent festives et émouvantes, l’occasion de nous réjouir de la réussite de notre action.

Cependant, même si les terriens policiers semblaient interpellés et surpris par la douce efficacité de cette action, lorsqu’ils en référèrent à leur hiérarchie, la réponse du ministre de l’intérieur fût : "on s’en bat les couilles".

Nous, terriens d’en bas, saluons ce ton grivois et populaire !
Cela nous amène à penser qu’un dialogue devient possible.

Cela nous conforte dans nos actions inventives et ludiques, symboliques d’un monde en mal-être qui veut survivre.

Cela confirme que la création artistique comme processus de résistance est essentielle.

Ce genre d’action amorce un élan vital, individuel et collectif, un espoir pour échapper à cette seule route possible qu’on nous dit unique !

C’est inacceptable !

Nous ne pouvons réduire notre avenir à une seule voie, car l’humain est un être multi-dimensionnel, contradictoire et aspire à une conscience libre.

LES TERRIENS TOUT COURTS, associés par voie de fées.

Les photos de l’action sont en ligne sur le site du Collectif 13 juillet

http://13juillet.free.fr

Envoyez vos impressions terriennes !
lecri@no-log.org

Texte diffusé le jour de l’action : 11 mai 2005

"Nous, peuple des humains, sommes venus vous dire que nous sommes toujours en colère et pas content du tout, du tout.

Nous, humains, de toutes provenances, de langues et de moeurs différentes, sommes venus ici pour vous rappeler que nous sommes toujours vivants, vigilants et de plus en plus nombreux !
Que le rêve n’est pas une industrie et ne peut se nourrir que d’histoires humaines destinées à d’autres humains.
Que la splendeur de Cannes et de son festival jadis, participait à ce rêve.

Les temps ont changé ! Aujourd’hui c’est une insulte, une trahison face à tous les peuples car la culture s’est appauvrie et le rêve humain se conforme aux exigences vampiriques du marché capitaliste.

Quel rêve, pour nous terriens, peut s’imaginer ?
Nous, dont les voix n’ont pas été entendues lorsqu’elles se sont élevées. Nous, dont les cultures sont ignorées.Nous qui vivons déjà dans ces autres possibles qui ne peuvent pas se marchander !
Nous qui coordonnons nos idées nos richesses intérieures notre esprit de bon sens et de respect vers un élan vital collectif afin de contribuer ensemble au maintien de la liberté d’expression, de la liberté tout court.

Nous nous élevons sur la façade de ce coffre fort contenant dans son écrin sécurisé le trésor public ponctionné à tous ces peuples d’humains, lieu quasi sacré, où l’argent devenu dieu règne et vit du labeur de tous les hommes. Que devient-il ? À quoi sert il ? À qui ? Pour qui ?

Et du haut de cette richesse déshumanisée se dicte alors sans pitié, à ce même peuple d’humain, ce qu’il est devenu :
Une marchandise."

LES TERRIENS... TOUT COURT