Communiqué de salariés de la MJC

Des salariés de la MJC de Manosque, quelque soit leur statut, syndiqués et
non-syndiqués, affirment leur totale solidarité avec le combat que mènent
actuellement les techniciens du spectacle et artistes :
Nous avons conscience que la réforme du statut Assedic spécifique des
intermittents du spectacle, co-signée par le Medef et trois syndicats très
minoritaires, met en péril la création artistique, la liberté d’expression,
la diversité culturelle.

Notre inquiétude s’étend au-delà des conséquences désatreuses de cette
réforme. Les baisses ou suppressions des financements publics alloués aux
associations culturelles ou sociales, la généralisation de la précarité et
de la flexibilité de nos professions, le modèle de la culture d’entreprise
petit à petit imposé à tous (associations, éducation nationaleŠ), vont, à
très court terme, rendre impossible l’exercice passionné de nos professions.

Les revendications des travailleurs du spectacle (artistes et techniciens)
sont aujourd’hui, partout en France, discutées et définies en assemblée
générale souveraine. Nous ne pouvons qu’être solidaires des choix qui sont
faits par les intéressés. L’enjeu est aujourd’hui pour nous tous de
réfléchir collectivement à quel type de société nous voulons.

Voulons d’une société où la création artistique est considérée comme une
marchandise ? Non !

Voulons d’une société où chaque être humain est considéré uniquement comme
une force de travail au service de l’économie marchande ? Non !
Nous, travailleurs précaires du milieu associatif, soutenons les
"intermittents du spectacle" actuellement en grève dans leur exigence à être
salariés pour chaque journée de travail effectuée ‹ répétitions,
déplacements, préparation ou montage technique, représentationsŠ‹ et que les
allocations chômage retrouvent leur vraie fonction qui est de permettre aux
travailleurs sans emploi de vivre.

De plus, nous exigeons que le régime particulier d’assurance chômage des
artistes et techniciens soit maintenu et amélioré, et qu’il soit étendu à
l’ensemble des travailleurs qui, quelle que soit leur profession, subissent
les mêmes conditions de précarité du travail.

Une défaite des "intermittents du spectacle" serait un échec pour nous tous.

Sincèrement