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Concernant la situation de trois travailleurs aux chantiers navals de Saint-Nazaire

Publie le mercredi 2 avril 2008 par Open-Publishing
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Lettre de Francis Wurtz, Président du groupe GUE/NGL, à Vladimir Spidla, Commissaire à l’emploi, aux affaires sociales et à l’égalité des chances

Concernant la situation de trois travailleurs aux chantiers navals de Saint-Nazaire

Bruxelles, le 02 avril 2008

Monsieur le Commissaire,

Permettez-moi d’attirer votre attention sur le cas de trois travailleurs de nationalité grecque qui ont dû observer vingt jours de grève de la faim pour voir reconnaitre leurs droits aux chantiers navals de Saint-Nazaire, en France. Ces trois ouvriers-peintres étaient employés par une société allemande sous-traitante de Aker-Yards : Elbe. Ils travaillaient sur ce chantier depuis trois mois à raison de 56 heures par semaine ! Or, leur employeur n’acceptait de les payer que sur la base de 40 heures. En outre ces salariés n’avaient ni contrat de travail ni fiche de paye ! Lorsqu’ils ont demandé leur dû, ils ont été licenciés verbalement !

La société Elbe, déjà condamnée à plusieurs reprises par les ’prud’hommes’, a l’habitude de ne pas s’exécuter. Quant à la maison-mère, Aker Yards, elle entendait se défausser de ses responsabilités. Or, une note interne découverte par le syndicat CGT a révèlé que cette entreprise a encouragé ce type d’externalisation de son personnel en appelant à recourir à des... ’montages exotiques’ ! Ce n’est que par crainte d’éventuelles perturbations de la cérémonie de lancement du paquebot Poesia que les propriétaires des Chantiers de l’Atlantique viennent finalement d’accepter de se substituer à leur sous-traitant !

Par-delà ce cas, la précarité imposée à nombre de travailleurs de ces chantiers au nom de la nécessité de ’réduire les coûts de la construction’, est inacceptable. En l’espace de cinq ans, les conflits à ce propos se sont multipliés, impliquant tour à tour des salariés indiens, grecs, polonais, bulgares...

La Commission, qui souhaite la ’modernisation du droit du travail’, ne peut rester muette face à cette attitude méprisante tant à l’égard des travailleurs que vis à vis du droit. Aussi vous demandons-vous instamment de vous saisir du cas de ces chantiers afin que des dispositions légales soient prises qui soient de nature à mettre un terme à ce type de comportement patronal s’apparentant davantage à de l’esclavage qu’à des relations sociales dignes de notre temps.

En vous remerciant de bien vouloir nous tenir au courant des initiatives que vous aurez prises à ce sujet, nous vous adressons, Monsieur le Commissaire, nos salutations très distinguées.

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