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Conférence de presse à propos de Paris Métropole

Publie le jeudi 17 avril 2008 par Open-Publishing
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Vous trouverez ci-dessous, le texte de l’allocution prononcé par Michel Laurent, secrétaire du Comité régional du PCF de l’Ile-de-France
lors de la conférence de presse qui se tenait ce matin, au siège national du PCF.


Depuis plus de 30 ans les communistes se sont opposés à un aménagement de la région Ile-de-France synonyme de mal vie, de déséquilibres et d’inégalités, de désindustrialisation et d’autoritarisme.

Depuis, que Paris est à gauche nous avons pu travailler à l’évolution solidaire de la zone dense. C’est sûrement une des raisons qui a vu le renforcement de leurs implantations à l’occasion des élections municipales et cantonales du mois de mars dernier.

Ces résultats saluent l’action des municipalités, des conseils généraux de gauche, du conseil régional. Je pense à tous les travaux engagés en vue de l’établissement du SDRIF, fruit d’un travail concerté et approfondi pour se donner des objectifs de développement harmonieux et de recul des inégalités. Je pense à la mise en place de la conférence métropolitaine de l’agglomération parisienne qui vise à rechercher ensemble des réponses à cette échelle.

Or, c’est dans ce contexte de progrès du travail de coopération que la droite, Nicolas Sarkozy en tête, a décidé brutalement de chercher à imposer ses vues. Annonçant le retour musclé de l’Etat en Ile-de-France il a nommé Christian Blanc, secrétaire d’Etat chargé du Développement de la région Capitale.

Son ambition est claire : l’Ile-de-France est la région économique la plus puissante d’Europe, forte de 11 millions d’habitants et qui produit 28% de la richesse en France. Elle doit, pour lui et le MEDEF, devenir une place financière de premier rang. Son objectif est d’inscrire Paris et l’Ile-de-France dans une Europe des régions concurrentes entre elles. Et ce au mépris de son histoire, des réflexions concertées de ses acteurs, élus, urbanistes, salariés, citoyens.

Le MEDEF indique les pistes à la droite. Je le cite : « Le SDRIF ne nous paraît pas assez volontariste pour assurer un environnement fiscal, social et réglementaire favorable à la croissance de ses entreprises ». Ou encore : « Le MEDEF se prononce clairement pour la création d’une communauté urbaine parisienne, il est favorable à la suppression des départements. »

Le sénateur UMP Philippe Dallier vient de publier son rapport sur le Grand Paris. Il y prône la suppression des départements de la petite couronne au profit d’une collectivité unique ayant statut de conseil général dans un premier temps mais ne disposant, dans un second temps, que de compétences limitées à quelques grandes thématiques et sans la clause de compétence générale.

Ces propositions, ces méthodes sont, inacceptables. L’Ile-de-France, sa zone dense méritent mieux qu’un recentrage sur la finance et l’autoritarisme de l’Etat.

Dans la poursuite de nos premiers efforts, nous nous prononçons pour un co-développement et un aménagement concertés et solidaires, pour le partage des pouvoirs et le rapprochement des décisions de nos concitoyens.

Cela implique avant tout le respect des collectivités qui ont commencé ensemble un travail de réflexion, d’élaboration et de propositions. Pas la suppression de celles-ci, des départements, parmi les plus proches d’eux

Les grandes orientations du SDRIF qui vise à faire reculer, par le développement, les inégalités et les ségrégations spatiales, économiques, fiscales et sociales doivent être encouragées et non combattues par l’Etat.

Nous nous prononçons pour la création d’un cadre de dialogue et de travail commun entre collectivités et acteurs sociaux pour développer les réponses à l’échelle métropolitaine et déboucher sur un projet ambitieux partagé.

Nous soutenons l’organisation des Assises de l’agglomération parisienne qui se dérouleront en juin prochain. La Conférence métropolitaine doit se structurer pour devenir un organisme de pilotage pour l’aménagement et la coopération locale.

La deuxième question sur laquelle nous voulons insister est celle de la solidarité financière, celle des moyens.

L’Ile-de-France et singulièrement son cœur sont marqués par de trop fortes inégalités territoriales, sociales, fiscales et celles-ci ont tendance à s’accentuer. Nous prônons au contraire la solidarité entre les territoires pour une réussite de tous.

C’est pourquoi nous préconisons une réforme de la fiscalité qui permette de dégager plus de ressources pour l’action publique. La taxe professionnelle devrait être aussi assise sur les actifs et les revenus financiers des entreprises.

Nous sommes pour étudier toutes les formes de péréquation, de redistribution et de mutualisation des ressources qui permettrait d’organiser cette solidarité financière des territoires aujourd’hui inégalement servis. Les réflexions autour de l’idée d’une taxe professionnelle unique de la zone dense ou les propositions sur le rééquilibrage du versement des droits de mutation aux départements en fonction du nombre d’habitants nous intéressent. Elles demandent d’en étudier toutes les implications et prévoir que l’utilisation de ces mannes financières soient de toutes façons pilotées par les collectivités concernées.

Enfin, nos propositions visent à répondre aux questions les plus brûlantes de la vie quotidienne des Franciliennes et des Franciliens : le logement, les transports et l’emploi.

A propos du logement il s’agit de s’attaquer en priorité à trois problèmes : la construction de dizaines de milliers de logements accessibles au plus grand nombre, la baisse du foncier en particulier dans la zone dense et la mise en place d’un service public du logement qui puisse permettre une cohérence de programmation sur l’ensemble de la région.

Cela suppose que l’on se donne les moyens de faire appliquer la loi SRU aux collectivités qui ne la respecte pas, de renforcer l’agence régionale foncière et d’organiser la solidarité d’aménagement entre collectivités.

La question des transports doit s’élargir à tous les déplacements. Il s’agit comme le préconise la région d’élargir les compétences du STIF. La construction d’Orbival doit devenir une priorité. L’Etat doit y consacrer d’importants moyens.

La création d’emplois, leur qualification, sont les moyens du développement de la région, de son centre. Il faut dès maintenant engager une concertation entre collectivités, acteurs économiques et sociaux, chercheurs et universitaires pour aboutir à un plan de développement de la zone métropolitaine. Le but : coordonner et développer les projets, penser les services et l’industrie de demain, innover, former.

Je vous informe enfin que pour affiner encore nos propositions et participer aux futurs rendez-vous le plus activement possible nous avons décidé de réunir le Comité régional du PCF de l’Ile-de-France à la fin du mois de mai et d’organiser sur ce thème une réunion publique régionale début juin à laquelle nous inviterons les citoyens, tous les acteurs économiques et sociaux, les élus. Vous y êtes vous même d’ores et déjà invités.

Mardi 15 avril

Parti communiste français

Messages

  • Nous avions bien compris, nous provinciaux, que la nomination d’un secrétaire d’état pour le "Grand Paris" cachait quelque chose de nauséabond. Nous avions pensé que c’était pour mettre sous tutelle Bertrand Delanoë au lendemain des municipales, afin de contrer votre projet auquel vous travaillez depuis un bon moment. Si la droite umpiste avait été élue, personne n’en n’aurait rien su des dessains de Sarkozy. Mais comme c’est pas le cas, le "pot aux roses" est mis au grand jour. Les hommes doivent être au centre, et non pas la finance. C’est par l’information objective, preuves à l’appui que vous pourrez contrer le projet de Sarkozy. Puissiez-vous réussir à mobiliser largement autour de vous pour peser dans la balance et les choix qui conditionneront le bien ou mal-être des franciliens.