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Conférence de presse des élus communistes du CG92

Publie le samedi 17 septembre 2005 par Open-Publishing

CONFERENCE DE PRESSE DES CONSEILLERS GENERAUX COMMUNISTES

MARDI 13 SEPTEMBRE 2005

Mesdames, Messieurs,

Nous vous remercions de votre présence et encore sous le choc des évènements tragiques qui se sont déroulés cet été, notamment les incendies survenus à Paris qui ont coûté la vie à des dizaines de personnes dont de nombreux enfants, nous tenions à exprimer notre colère et notre indignation face à ces drames.

Une nouvelle fois ceux-ci mettent en évidence les conditions inacceptables dans lesquelles sont logées des familles en grandes difficultés sociales en attente de logement et révèle les carences du dispositif d’hébergement d’urgence dans notre pays qui ne sauront être réglées par l’expulsion manu-militari des squats comme nous l’avons vu à la demande de Nicolas Sarkozy.

Dans notre département, notre groupe demande depuis de nombreuses années que priorité soit faite à la mise en place d’un plan d’urgence de résorption de l’habitat insalubre, que l’Etat et ses représentants assument toutes leurs responsabilités, en recensant bien sûr les immeubles présentant une situation de dangerosité mais aussi, en se mobilisant concrètement pour que le droit fondamental au logement soit enfin une réalité.

Ces évènements tragiques montrent combien il est urgent de répondre au besoin important de constructions de logements sociaux.

Aujourd’hui 16 villes de notre département, toutes dirigées par la droite, ont moins de 20% de logements sociaux. Boulogne Billancourt 10,54%, La Garenne Colombes 9,78 %, Neuilly 2,56%.... (source : inventaire SRU 2004). Nous pourrions les citer toutes mais à l’exemple de la dernière, nous constatons que Nicolas Sarkozy est bien loin des efforts qu’il prône dans ses discours.

La construction de logements est en chute libre : 3000 logements PLA en 1990, seulement 1075 PLU et 209 PLAI en 2004.

Il est grand temps face à ces politiques ségrégatives organisées à l’échelle locale et départementale, d’avoir une attitude plus dynamique de l’Etat pour que la loi SRU soit réellement mise en place dans les Hauts-de-Seine.

Cette situation de crise du logement social rend encore plus inadmissible la vente de 4000 logements du patrimoine de l’OPDHLM annoncée par Nicolas Sarkozy pour laquelle, prioritairement, il a mis en place le « prêt-logement 92 » et qui fera, pour demain, autant de logements sociaux en moins, alors qu’il en manque tant.

Ce n’est par le refus de Nicolas Sarkozy de participer à la création de l’agence régionale foncière ni même ses annonces faites de construire 3300 logements neufs par an, dont on ne connaît toujours pas la part réelle de logements sociaux ni même les villes concernées, ainsi que les « mesurettes » annoncées par Dominique De Villepin qui répondront aux 75000 demandeurs prioritaires de notre département.

Auxquels il faut ajouter les fermetures et menaces de fermetures de logements spécifiques comme les foyers de jeunes travailleurs, les logements des PTT, les résidences étudiantes dont l’incertitude demeure à l’exemple de la RU Antony.

Auxquels il faut ajouter les ventes à la découpe de logements privés dont le loyer permettait encore le logement de familles aux revenus modestes et qui en seront demain exclues.

Nous le constatons au quotidien, dans ce département où la spéculation immobilière galope comme au Plessis Robinson avec le futur quartier « Disneyland » à 4500 euros le M², la politique de Nicolas Sarkozy en matière d’habitat et de logement est loin de répondre à la réalité. Elle ne fait que renforcer la ségrégation sociale et spatiale.

Bien au-delà des déclarations d’intention, le budget habitat et logement proposé par Nicolas Sarkozy montre la réalité de la politique qu’il souhaite mener.

Une enveloppe similaire à celle du budget 2001, très loin de l’année 1996 où le budget était de 63 millions d’euros.

Le retour à ce niveau, donc son augmentation d’environ 50 %, est le minimum des moyens nécessaires pour enfin mettre en place une politique volontaire du logement dans notre département dans le cadre d’un budget national qui lui aussi doit être fortement augmenté.

Pour notre part, nous continuerons au sein de l’assemblée départementale de faire des propositions afin de garantir le droit au logement pour tous et dans les jours qui viennent avec toutes celles et ceux qui ont participé, en avril dernier, aux vrais états généraux du logement, nous proposerons une charte du logement pour les Hauts-de-Seine.

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La droite se déchaîne contre l’emploi, les chômeurs, les minima sociaux, le pouvoir d’achat, les salariés, les droits sociaux, les services publics, le code du travail. Tout cela, ne nous trompons pas, à la demande du patronat. Rien n’est épargné sauf les capitaux et les grandes fortunes.

Chaque jour, ce sont des centaines de licenciements, de délocalisations qui sont annoncés.

Les conséquences sont dramatiques pour les populations, et les discours présidentiables de Nicolas Sarkozy sur le plein emploi n’y font rien et n’épargnent pas le département qu’il dirige.

C’est ainsi qu’au plein cœur de l’été les salariés de l’entreprise Aircelle (anciennement Hurel-Dubois avant son rachat par la Snecma) appartenant au groupe Safran dont l’Etat détient 31% du capital, spécialisé dans la conception de nacelles et d’inverseurs d’avions, a annoncé sa fermeture d’ici fin 2006 de son site de Meudon-la-Forêt., pour délocaliser la production et les études dans des pays à bas coûts (Inde, Russie, Maroc...)

Une fois de plus, les 620 salariés concernés ont été mis devant le fait accompli et refusent de quitter leur entreprise.

Ces salariés proposent un projet alternatif à ce départ avec la création d’un centre expérimental, faisant de Meudon un site précurseur des recherches sur les grands défis de l’aéronautique civile.

Nous nous opposons à ce nouveau coup porté à l’industrie aéronautique et à l’emploi dans notre département.

Le 5 septembre dernier, nous avons interpellé, par écrit, Nicolas Sarkozy sur le devenir de cette entreprise et à ce jour malgré ses discours sur les délocalisations, aucune réponse de sa part.

D’autres entreprises n’échappent pas non plus à cette réalité,

Thalès où la lutte va se développer après le départ annoncé de 326 salariés qui devrait vider progressivement le site de Bagneux de sa substance et mettrait en péril son avenir.

Mais aussi le CNDP et bien d’autres malheureusement.

Les paroles et les actes de Nicolas Sarkozy sont bien éloignés ! Qu’en est-il du « nouveau modèle français, un travail pour chacun, du pouvoir d’achat pour tous » lorsqu’il se contente dans notre département d’accompagner la crise économique ?

Aujourd’hui le département consacre 16,1 millions d’euros aux affaires économiques, au développement international et à la formation professionnelle. De l’argent qui pour l’essentiel soutient l’initiative privée. Nous avons proposé qu’en échange de ces aides publiques, le département demande aux entreprises qui en bénéficient l’engagement de ne procéder à aucune délocalisation, ni suppression d’emploi.

Mais Nicolas Sarkozy refuse d’appliquer sa formule « qui paye commande » au Medef. Il est beaucoup plus exigeant, en recherche de contrôle sur les Rmistes que sur les entrepreneurs qui licencient et suppriment des emplois.

C’est un engagement ferme du département contre les fermetures d’entreprises, contre les licenciements de toutes sortes, qui doit prévaloir et aux côtés des salariés nous nous y emploierons comme nous l’avons toujours fait.

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Le 24 septembre prochain à partir de 14 heures, parvis de la Gare Montparnasse, nous serons avec les élus de gauche, les associations, les organisations syndicales et les usagers pour défendre l’avenir du service public de transport.

Les transports et les déplacements, que ce soit pour le travail ou les loisirs, font partie des priorités des habitants du département. Le choix du mode de transport est déterminant.

Notre engagement en faveur du transport en commun et d’un maillage des Hauts-de-Seine avec le tramway est connu.

Nous nous sommes battus avec les usagers pour le dédoublement des rames du T2 et nous nous félicitons que depuis la semaine dernière, celui-ci soit effectif.

C’est la bonne réponse permettant d’améliorer les conditions de vie des salariés, des habitants et de respecter l’environnement.

Les transports publics sont aussi facteur de développement économique et social. Le prolongement de la ligne 4 du métro jusqu’à Bagneux et de la ligne 13 bis jusqu’au Port de Gennevilliers s’inscrivent dans ces exigences.

La situation aujourd’hui est préoccupante car il reste énormément à faire, non seulement pour développer l’offre mais aussi l’utilisation des transports publics.

Ce droit se heurte aujourd’hui à plusieurs obstacles.

La hausse continue des tarifs (près de 20% en 4 ans) discrimine les plus démunis et va à l’encontre du développement de l’utilisation des transports.

Ainsi, sur propositions des élus régionaux du groupe CACR, la majorité de la Région a décidé d’appliquer une tarification sociale pour les chômeurs et les familles avec des bas revenus et une zone unique de la carte orange de 46 euros.

Les élus de droite à la Région mais aussi dans notre département avec Nicolas Sarkozy « en tête de ligne » s’opposent à ces mesures pourtant attendues par tous les usagers.

Elles constituent un accès plus juste à un service public des transports.

Le gouvernement, après le RMI, les routes nationales, les personnels non enseignants de l’Education nationale, sous couvert de décentralisation, se déleste sur les collectivités territoriales des budgets qu’il ne veut plus assumer.

Ainsi, il refuse d’attribuer, dans le cadre du transfert du STIF à la Région, les compensations financières nécessaires à une bonne gestion et à la hauteur des besoins.

Il ne respecte pas ses engagements pris dans le 12ème plan Etat/région en n’investissant en 2005 que 48 millions d’euros au lieu des 230 prévus. Ce qui a pour conséquence du retard, voire même l’arrêt de certaines opérations.

C’est pourquoi, nous appelons tous les altoséquanais à participer au rassemblement du 24 septembre, ce sera l’occasion d’exiger du gouvernement qu’il tienne ses engagements, une amélioration de l’offre de transport public, une modernisation et un développement de ce service par de nouvelles lignes de transport et de nouveaux matériels et la mise en œuvre d’une véritable tarification sociale pour les chômeurs et les plus démunis.

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Il y a quelques jours, 162 000 écoliers, collégiens et lycéens de notre département ont repris le chemin de l’école. 1 500 jeunes de plus que l’an dernier.

Les sujets les plus brûlants de la réforme Fillon demeurent. Le maintien des coupes budgétaires va accentuer les difficultés d’enseignement du plus grand nombre.

Au niveau national c’est plus de 7000 postes d’enseignants qui sont supprimés dans les collèges et les lycées. Les quelques créations en élémentaire et maternelle sont loin de répondre à la hausse des effectifs.

Rappelons d’ailleurs que notre département est le dernier pour le taux d’encadrement, avant dernier pour l’accueil des moins de trois ans en maternelle.

La plupart des mesures annoncées par le gouvernement ne comportent pas de moyens nouveaux, mais augmentent la précarisation et aggravent les conditions de travail des personnels comme le remplacement des professeurs absents.

Dans l’annonce du recrutement de 45 000 emplois « vie scolaire », le gouvernement a recours aux recettes les plus éculées. Il additionne en particulier allégrement 25 à 27 000 emplois déjà existants (CES ou CEC). De plus le statut des nouveaux emplois est un décalque du Contrat Nouvel Embauche : contrats de 6 à 24 mois maximum, traitement en dessous du SMIC, absence de formation et donc d’insertion sociale durable dans l’emploi.

Tout autre est notre conception. Avec l’ambition de la réussite pour toutes et tous, nous agissons pour que l’Etat reste le garant du service public de l’Education nationale mais cela suppose des moyens, le recrutement et la formation des personnels.

Nicolas Sarkozy, dans ses conclusions des états généraux rappelait « combien nos compétences dans le domaine des collèges et l’organisation des activités périscolaires, nous font le devoir d’être ambitieux pour les enfants du département ». Et avait mis en avant le devoir du département « de donner à chacun d’entre eux, la possibilité de maximiser ses chances de réussir sa scolarité, quelque soient les revenus des familles. »

La mise en place des études dirigées du soir, le « P@ss92 » qui finance des activités sportives ou culturelles sont des mesures que nous approuvons, mais elles sont loin de répondre au constat d’une école, aujourd’hui plus hier, confrontée au renforcement des inégalités sociales et culturelles.

La construction de nouveaux collèges doit s’accélérer pour desserrer les effectifs et aucun collège ne doit dépasser un effectif de 600 élèves notamment en zone sensible, avec l’urgence d’un 4ème collège à Gennevilliers.

Augmenter les crédits de l’aide départementale à la demi-pension en engageant une seconde étape du dispositif départemental : sa mise en place dans tous les collèges, seule mesure d’équité, et une véritable information aux familles.

D’autre part, Nicolas Sarkozy a supprimé la bourse aux lycéens et aux étudiants.

Celles-ci représentaient, pour l’année 2004-2005, 2,3 millions d’euros pour les étudiants et pour les lycéens en 2003-2004, 600 000 euros, le montant pour l’année 2004-2005 n’étant toujours pas arrêté.

Nicolas Sarkozy propose 70 € aux collégiens de 5ème, il n’est pas inutile de les rapprocher des 1 200 € de bourse pour les étudiants et des 305 € pour les lycéens.

Comme il n’est pas inutile de rappeler que chaque année, 26 M€ sont accordés au Pôle Léonard de Vinci pour 1 700 étudiants... (ce qui représente la construction d’un collège par an) 15 M€ pour 92 collèges et plus de 53 000 collégiens.

Faut-il faire des économies sur le dos de celles et ceux qui, dans les collèges, ont le plus besoin d’aide ?

C’est pourquoi nous rappelons l’urgence à mettre en place une bourse « collégiens » de 150 euros pour que les familles, notamment les plus défavorisées, puissent faire face au coût toujours très élevé de la rentrée scolaire. Ce serait une élémentaire mesure de justice sociale.

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Le 8 février 1991, lorsque le Conseil général a pris la décision de mettre en œuvre une politique de coopération avec la création de la SEM Coopération, le groupe communiste a voté contre. Cohérents avec cette décision, nous n’avons jamais fait partie du Conseil d’administration.

Nous n’avons pas souhaité nous impliquer dans un organisme qui manquait de visibilité, de clarté sur les objectifs et les moyens pour y parvenir.

Arrivé à la tête du département, Nicolas Sarkozy assurait que la SEM viendrait devant le Conseil général au début de chaque année pour dire ce qu’elle envisageait de faire, ses projets, qu’un débat d’orientation serait voté.

Celui-ci disait aussi ne pas aimer le mélange des genres, « le cofinancement entreprises/collectivité départementale pour des affaires de cette nature ». C’est d’ailleurs ce que nous exprimions depuis plusieurs années car il est difficile d’imaginer qu’une entreprise s’engage sans y trouver quelque intérêt.

Mais de tout cela, plus d’un an après, il n’y a rien.

Récemment le siège de la SEM coopération a été perquisitionné. Nous savons qu’une enquête est en cours et souhaitons qu’elle aboutisse le plus rapidement.

Nous continuerons de proposer d’associer clairement les habitants des Hauts-de-Seine, associations, élus, acteurs locaux à la définition des besoins et aux actions de coopérations,

de lancer une réflexion sur les opérations à financer, sur le financement et la construction des opérations,

enfin supprimer toute implication du secteur marchand dans le processus de coopération et amorcer une réflexion conduisant à terme, à la dissolution de la SEM qui fait figure d’écran à la politique départementale, pour intégrer ses fonctions dans l’organigramme de l’administration du Conseil général.

La Sem coopération ne doit pas échapper au contrôle comme semble le prouver l’enquête en cours et nous y serons très attentifs.