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Congrès PCF 2007 contribution Ière Partie

Publie le vendredi 28 septembre 2007 par Open-Publishing
4 commentaires

Un congrès pourquoi faire ???

Le rapport et la résolution du CN qui ont lancé le congrès extraordinaire m’ont laissé un peu dubitatif. Je trouve que l’on se trompe sur l’analyse et sur les conséquences de notre stratégie : je veux bien que le vote utile ait eu lieu mais quand même, est ce que cela efface tous les contacts positifs que l’on a eu pendant la campagne sur notre programme et notre démarche ? Assurément non. La gauche antilibérale a fait un faible score, certes, mais ce que l’on doit oublier que toutes les réunions publiques avec notre candidate ont été un succès ? Sûrement pas !
Un autre élément fait que je trouve fausse notre analyse : O. Besancenot a fait un bon score (il progresse en voix et peu en pourcentage) démontre que le combat contre le capitalisme n’est pas si mauvais que ça !

Je trouve que le congrès que l’on prépare pêche par manque d’ambition et par une confusion dans ses buts. Manque d’ambition parce que j’ai l’impression que nous sommes un peu léger sur notre visée et notre filiation avec quelques grandes figures de la gauche communiste, confusion dans les buts car des questions traitent du PCF et d‘autres de la gauche. Avant de répondre ce que l’on peut faire pour la gauche, il serait bon de voir ce qui fait notre spécificité dans cette gauche.

Nous pourrons avoir cette ambition si on réfléchit à ce qui fait la spécificité des communistes en France, voir dans l’Europe de l’ouest. A chaque congrès on revoit les sempiternelles phrases dégoulinantes de bonnes intentions sur le « socialisme réel » ou le « communisme d’Etat ». Certes, mais ce n’est pas ça qui va convaincre que cette vision des choses n’est pas la notre, notamment de ceux de ma génération, qui n’ont aucun lien avec cette conception qui l’ignorent complètement.

I – De repentance en repentance, on n’avance pas…

L’heure n’est plus à la repentance mais à l’Histoire. On a bien déconstruit les mythes mais on ne sait pas mettre en avant ceux qui avaient mené dans le parti, de façon consciente ou non un combat contre le stalinisme. Je vois ici l’une des difficultés que l’on a répondre aux attaques que l’on fait contre nous à longueur de presse et de blog. C’est un point important car c’est un élément du combat idéologique. Qu’on le veuille ou non, le communisme du 21ème siècle, en Europe, sera influencé par celui du XXème siècle. Or, nous n’arrivons pas à voir notre filiation avec ceux qui ont porté d’autres visions du communisme. Il ne s’agit pas de nier la situation internationale et ce que pensaient les gens à l’époque.

Sans abandonner la lutte contre l’anticommunisme qui demande des nuances sur la période, il faudrait quand même dire une bonne fois pour toute que ces régimes sont des dictatures et que par voie de conséquences contraire à notre visée. On peut me dire tout ce que l’on veut mais quand dans un pays il n’y a pas de liberté de conscience ou d’expression, où il fallait des autorisations pour chaque chose, où la séparation des pouvoirs n’existait pas, c’est une tyrannie !

Le Parti ne manque pas d’exemple parmi son histoire de militant qui ont lutté contre cela : encore heureux que l’on mette à bas les mythes Thorez, Duclos et compagnie, faudrait-il encore que l’on connaisse la pensée de Frenet, Tillon, Marty, Gingouin, Casanova, Péri, Kanapa, Havez, Lyon-Caen, Kriegel-Valrimont et consorts…
On passe à déboulonner et à se reprocher les « moscovites » et on ne bâtit rien avec ceux qui ont fait la Résistance intérieure, ceux qui dans leur idéal communiste et leurs actions on renforcé notre République. On nous reproche le lien avec Moscou mais nous n’arrivons pas à démontrer que notre parti aujourd’hui est héritier de ceux qui ont contesté ce lien. C’est bien de défendre la mémoire de Guy Moquet, mais idéologiquement, nous sommes les héritiers de ces camarades. Il faudrait quand même qu’on le dise aussi.

Par exemple, Marty s’est opposé fortement à Thorez à la libération sur deux points : le parti devait être dirigé par ceux qui ont fait la résistance intérieure (quel horreur pour les thorez’s boys) et parce qu’il y avait un recul dans la conquête social du fait qu’on était passé de comité de gestion avec interventions des salariés dans les choix économiques de l’entreprise aux comités d’entreprises que l’on connait actuellement.
Cette question, nous la connaissons toujours : c’est toujours au cœur de notre projet de société. En plus, c’est loin d’être des droits nouveaux (j’y reviendrai plus tard).
Marty, bien qu’il très attaché au Komintern, s’en est éloigné sur la question (et lui a coûté sa place) de ce qui devait être la direction du parti : les cadres d’avant guerre n’avait plus de place à sa tête car il a senti avec tout le monde que la France n’était plus la même. Quand on connait la popularité de Thorez à l’époque, on ne peut que saluer le courage.

Le premier combat est de montrer qu’il n’y a pas le communisme de façon immuable mais des communismes dans l’histoire : la dictature soviétique à l’est n’est-elle pas le fruit d’une culture politique directement issu du tsarisme, de ce qu’est la conception de ce qu’est la vie et sa valeur humaine dans ces pays (même remarque pour la Chine et les autres). Après tout Lénine et Trotsky n’ont pas forcément torts quand ils expliquent en substance « pourquoi nous reproché à nous ce que vous faites : la démocratie bourgeoise est bien nait de révolution violente, vous prônez la liberté d’opinion mais vous envoyer la cavalerie dès qu’il ya une manifestation d’ouvrier, etc ». Mais eux-mêmes ont eut tellement peur de la liberté qu’ils ont cadenacé la souveraineté des soviets.
Je vais en choqué quelques uns : je n’admettrai jamais la justification de la colonisation parce qu’elle a apporté des écoles, des routes, etc. bien qu’il est eu de la violence. Ben pour l’URSS, c’est pareil : une école, des usines, des routes, etc. ne justifierons pas le goulag, les procès contre des médecins cosmopolites (parce que dire juif, cela leur aurait arraché la gueule !), l’absence de contre pouvoir, etc. Ce qui est vrai pour l’URSS l’est aussi vrai pour la Chine ou Cuba.

Au contraire, notre parti et nos valeurs ont pris un développement dans une Europe où la valeur humaine n’est pas rien car nous sommes aussi issus d’une philosophie judéo-chrétienne (et de sa contestation). C’est peut être une question qu’il faudrait que l’on se pose … pour mieux répondre à nos ennemis.
C’est là le paradoxe : ceux qui ont combattu les démocraties bourgeoises en ont paradoxalement défendus les principaux acquis. Les communistes français sont dans la continuité des idéaux de la révolution Française et j’ai l’impression que l’on n’en a pas conscience. Le lien entre les libertés de 1789, la lutte des classes et le matérialisme historique est très flou dans notre corpus idéologique. Cela tient au fait que pendant longtemps (et contre sont gré) beaucoup ont pensé : « en dehors Marx point de salut ! » ou « il y eut un avant Marx et puis plus rien », voir qu’il n’y a pas de révolutionnaire possible en de dehors d’un marxiste léniniste. Je trouve cette position fausse car l’ouvre de Gramsci et de Luxemburg plus utile que celle de Lénine ou Trotsky.

A trop pensé « homo economicus », on en a passablement oublié la philosophie politique : l’objet principal de la recherche de Marx était de rendre pratique une idée philosophique. « Le Capital » n’est que le fruit d’une recherche pour démontrer comment un système prive l’homme d’une part de lui-même (réduire l’homme à une bête de somme en ne le payant que pour maintenir sa force de travail, c’est nier sa capacité à réfléchir et à évoluer en le privant des choix sur la richesse qu’il crée) et comment on peut faire pour se réapproprier cette part d’humanité. C’est se qu’ont réussi à faire les conquêtes sociales. Or nous manquons d’une sérieuse réflexion autour des thèmes de la liberté, du pouvoir politique, de la réalité des droits de l’homme. L’œuvre de Marx et de ceux qui l’on enrichie est primordiale. Le République et la démocratie ne sont pas nées de rien. Le laissons pas ces domaines à nos adversaires : la liberté, la responsabilité et l’audace doivent revenir dans noter camps. C4est en affirmant notre rôle dans la réalisation de ces concepts que nous construirons le communisme du 21ème siècle.

Si nous renforçons le lien entre lutte de classes et liberté, nous aurons un corpus idéologique actualisé mais qui a besoin aussi d’une organisation politique.

Messages

  • D’accord, on est assis sur une mine d’or ( la pensée communiste ), mais on oublie de penser...

    Il y a bien un "avant " et un "après" Marx, sauf qu’on est encore dans "l’avant", tant que les travaux de Marx sont soumis à des falsificateurs, (traduction égale trahison), et surtout, tant que l’on utilise le prétexte d’un prétendu "marxisme" (que Marx réfutait lui-même), pour oublier qu’il faut creuser ...avec tous les outils qui sont légués par l’Histoire, et dont "Marx" a montré un "exemple d’utilisation critique".

    Donc, soyons aussi des héritiers des "lumières", et luttons pour que l’ostracisme culturel dominant cesse à l’égard de l’apport immense des penseurs de la dialectique , anciens et modernes, entre autres ...(il y a aussi bien des falsifications de la pensée de Sartre, qui de ce fait , s’est adressé spécialement aux communistes , pour sortir de malentendus entretenus).

    On peut trés bien "refonder " le Parti sur la base d’une "logique de paix", proposant une "nouvelle grille" de lecture du passé , du présent et du "devenir humain possible", en posant qu’il s’agit d’établir "l’ordre de la personne humaine" sur cette planète qui crèvera faute de l’existence au "rendez-vous du hazard et de la nécessité", d’une humanité mature, c’est-à-dire émancipée au point de pouvoir "prendre la suite de "l’Histoire -providence".

    Poser cette hypothèse, c’est inviter chaque "personne" en tant qu’individu à choisir de la partager avec "le genre humain", et donc, à "se projeter " dans un devenir collectif où non seulement elle ne "se perd pas", mais au contraire, elle peut prendre la pleinitude de son développement personnel : relire "l’existentialisme est un humanisme", cet essai fut spécialement produit par Sartre à l’attention des militants communistes, et pour moi, le message de Sartre accompagne trés bien un militantisme empreint de "matérialisme dialectique".

    Al1d’nant’

    • Toute démarche individuelle, et même collective, purement idéologique et intellectuelle est irrémédiablement vouée à l’échec. Ce n’est pas en disant que l’on convainc, mais en faisant. Le discours ne peut être que le support d’une pratique sociale, la construction concrète d’une alternative, qui est le vecteur de sa construction.

      Tant que le PCF, et les autres n’auront pas compris cela, c’est l’échec assuré.

      Le PCF en est-il à ce stade de réflexion, mis à part le texte du 20e arrondissement, j’en doute.

      Rémi la Garonne

    • De nombreux textes continuent de nourrir la préparation du congrès extraordinaire et dans cette "multitude" d’idées anciennes et nouvelles il faudra faire un tri pour que tous les communistes s’y retrouvent pour agir ensemble dans un esprit de changement de nos pratiques politiques efficaces et durables .L’analyse historique du mouvement communiste internationnal sert de support pour réactiver dans les masses la modernité "communiste" sans complexes d’aucune sorte puisque les expériences faites au 20 ème siécle ne sont pas des réussites sur le plan des libertés individuelles,et sujet à discussion sur les résultats économiques.La fierté d’être communiste coexiste avec une certaine culpabilité d’avoir soutenu un système autoritaire et "goulagisé" .La violence politique fait parti de la lutte pour le pouvoir pour y accéder ou s’y maintenir,nous le voyons aujourd’hui avec la politique Bushienne et la Birmanie.Le Parti Unique en Chine,en Corée du Nord et même à Cuba permet sous des formes diffèrentes l’application d’une politique économique et sociale plus ou moins performante,plus ou moins soutenu par le peuple en fonction de ses résultats sur leur vie quotidienne.La démocratie dite "populaire" n’est qu’un mot vide de sens pour les deux premiers partis (chine et Corée du nord),par contre Cuba s’appuie sur un réseau citoyen bien ancré dans les quartiers et les entreprises avec une opposition très restreinte malgré les contacts avec les cubains de Miami anti-castristes.Ces expériences sont à analyser d’une manière honnête pour en extraire le positif et en évacuer le négatif .Les donneurs de leçons "démocratiques",style reporters sans frontière ou intellectuels bourgeois style bernard-henri Lévy, sont le plus souvent partisan d’interventions autoritaires pour imposer leur schéma de pensée dans le confort de leur bureau .

      Le PCF ne peut tomber dans ce piège de la "repentance" dont il n’est pas responsable dans les faits,même s’il a soutenu par la voix de Georges Marchais "le globalement positif" tant décrié en son temps .Nous devons donc nous organiser pour prendre le pouvoir avec le peuple sans effusion de sang si possible pour supprimer la bourgeoisie en tant que classe et non en tant qu’individu.La réaction capitaliste ne se laissera pas faire et il ne faut pas être naif au point de croire qu’elle nous laissera prendre le pouvoir sans résister devant les masses populaires en mouvement .Notre nouvelle stratégie de reconquête des exploités égarés dans un vote UMP-PS reste la seule solution pour avoir une chance de réussir.Le Programme adapté aux besoins des citoyens,la stratégie d’alliance,l’organisation même du PCF et alliés sont en discussion dans nos rangs.J’espère que nous nous retrouverons tous sur une ligne qui nous permettra enfin de vaincre ce capitalisme qui nous fait horreur .

      Bernard SARTON,section d’Aubagne

  • Monsieur Mateo, je suis assez d’accord avec vous sur pas mal de points que vous soulevez, mais je veux vous dire que lorsque vous mettez Cuba dans le même sac que les autres c’est à dire (Staliniste ) là je ne vous suis pas, parce que à mon avis être communiste c’est aussi aider un pays qui cherche à faire une société socialiste mais qui avec le blocus économique qu’on lui fait, condamner depuis 15 ans à l’ONU, on continue comme si de rien n’était, sans qu’aucun pays soit disant démocratique ne prenne une résolution pour amener les Etats -UNIS a lever cet embargo criminel, ça aussi serait communiste d’en débattre objectivement pour obliger à ce qu’on léve cet embargo !!! peut être ont ils peur justement que si Cuba était vraiment libre de faire la politique de son choix, sans être obligé d’être toujours prêt à se défendre d’une agression, il arriverait à être plus libre que dans nos démocraties, il faut savoir qu’il se trouve toujours en état de guerre, et si vous connaissez l’histoire de Cuba, vous devez savoir que les Etats - Unis veulent coloniser Cuba depuis toujours et surtout depuis l’éviction des Espagnols, et c’est encore eux qui les ont presque obligés de se ranger dérriere les russes pour pouvoir résister a leur pression parce que les Cubains suivaient et veulent faire un société plus juste sur les bases de BOLIVAR, MARTI et SANDINO qui voulaient une société socialiste respectant les libertés des peuples, malheureusement les Européens au lieu de les aider a sortir du tunel , ils ont tout pour qu’ils échouent dans leur entreprise, je crois qu’ils se trompent , tout le monde pensait qu’aprés la chute des pays de l’EST ils ne tiendraient pas plus de six mois, celà fait déjà prés de 17 ans et il sont toujours là en améliorant certains acquis de leur révolution, et ils jouent même un rôle important dans l’évolution de l’Amérique Latine. Je pense que celà a été une erreur que le parti ne se soit pas plus penché sur ce pays , et d’avoir lutté un peu plus pour qu’il puisse vivre dignement, on aurait gagné d’avantage à le faire. Car malgré que pratiquement tous les pays étaient contre eux, ils ont démontré qu’une autre voie était possible et les premiers pays à se tourner vers eux, maintenant sont ceux d’Amérique Latine, on devrait être plus attentif à ce qu’il font parce que c’est de cette région que viendra le salut , MARTI l’avait écrit en 1895, voyez que leurs problémes remontent bien loin . Amicalement. A L DE tOULOUSE