Accueil > Congrès de la LCR et appel d’Olivier Besancenot

Congrès de la LCR et appel d’Olivier Besancenot

Publie le mardi 24 janvier 2006 par Open-Publishing
10 commentaires

D’après dépêches d’agence et NouvelObs.com
Le 16e congrès de la LCR s’est engagé à continuer les efforts pour parvenir à une candidature unitaire antilibérale à gauche du PS pour 2007.

Le leader de la LCR Olivier Besancenot a lancé dimanche 22 janvier un appel à Marie-George Buffet (PCF), Arlette Laguiller (LO) et José Bové, pour tenter de "s’entendre" sur un programme anti-capitaliste dans la perspective de 2007, ou après.

S’exprimant devant la presse à l’issue du congrès de la Ligue communiste révolutionnaire, Olivier Besancenot a proposé à "Marie-George Buffet, Arlette Laguiller et José Bové, au-delà des candidatures des uns et des autres, de s’entendre sur un contenu anti-capitaliste fort, pour que le non de gauche puisse se transformer en quelque chose de neuf". "Il serait mieux d’arriver à le faire avant les élections, et si on n’y arrive pas, il faudra y arriver après", car "des millions de personnes y ont intérêt et pensent qu’on est condamnés à s’entendre", a-t-il dit.

"La LCR n’a pas l’intention de faire cavalier seul" à l’élection présidentielle, a ajouté Olivier Besancenot, en soulignant toutefois que "les conditions politiques pour l’instant ne sont pas réunies pour des candidatures unitaires sur des bases anticapitalistes".

Appel au PC

Olivier Besancenot a lancé "un appel spécifique" au Parti communiste pour lui dire que "l’heure du choix est arrivée". Le choix est de "se rassembler sur des bases anti-capitalistes ou de refaire ce qui a échoué", a-t-il dit, faisant allusion à la décision du PCF de participer avec le Parti socialiste au sommet de la gauche du 8 février, en vue des échéances électorales.

Direction reconduite

La direction sortante de la LCR a réussi à obtenir samedi soir une majorité de voix au 16e Congrès de l’organisation trotskiste notamment sur sa stratégie électorale controversée. A l’issue d’une réunion à huis clos, qui a duré tard dans la soirée, la motion la plus controversée de la direction sortante sur la question des candidatures pour 2007 a été approuvée par une faible majorité des quelque 280 congressistes : 136 délégués l’ont approuvée alors que 123 délégués s’y sont opposés, a-t-on appris auprès de la LCR. La thèse de la direction, défendue par le leader historique de la LCR, Alain Krivine, et par Olivier Besancenot, penche pour une candidature de la LCR à la présidentielle de 2007, estimant que les conditions pour une candidature unitaire antilibérale à gauche du Parti socialiste ne sont pas réunies.

Efforts pour une candidature unitaire

Mais, la direction s’est toutefois "engagée" à continuer les efforts pour réunir ces conditions alors que les opposants, emmenés par Michel Picquet, insistent sur la nécessité d’une bataille effective de la Ligue pour réaliser une candidature unitaire avec toutes les forces de gauche qui ont dit non à la Constitution européenne le 29 mai. L’annonce d’une candidature d’Olivier Besancenot est donc reportée. Le Congrès a approuvé la proposition de la direction pour la tenue d’une Conférence nationale de la LCR au mois de juin pour "trancher" la question de la candidature. D’ici là, l’organisation trotskiste va commencer sa campagne pour collecter les parrainages nécessaires à une candidature de la LCR à la présidentielle, comme une "garantie" pour ne pas être pris de court, a fait savoir Alain Krivine. "Mais pour la LCR, l’élection présidentielle n’est pas une priorité", a ajoute Alain Krivine pour qui "la priorité est de réaliser l’unité pour résister à la politique de la droite".

Pas au rendez-vous du 8 février

Les délégués présents au Congrès ont, par ailleurs, approuvé en majorité (137 voix pour, 108 contre et 33 abstentions) l’orientation générale présentée par la direction sortante. Le Congrès a en outre approuvé à une large majorité (229 voix), une motion stipulant le refus de la LCR de participer au sommet unitaire de la gauche avec le Parti socialiste le 8 février à Paris. Toutes les tendances se sont ralliées pour rejeter le sommet de la gauche, qui, selon elles, doit jeter les bases d’un contrat de gouvernement avec les "sociaux libéraux" du PS. Le 16e Congrès de la LCR avait commencé ses travaux jeudi à La Plaine Saint-Denis et a opposé lors de débats animés, les partisans de candidatures uniques de la gauche antilibérale à la direction sortante.

Messages

  • Il faudrait maintenant que la LCR arrête de nous prendre pour des cons !

    O. Besancenot appelle M.G. Buffet, A. Laguiller et J. Bové pour s’entendre sur un programme anticapitaliste ; Cela fait des mois que le PCF propose cela, et pas seulement à la LCR qui ne bouge pas et à LO qui est muette, mais à TOUS partenaires qui veulent réaliser ce rassemblement sur CETTE BASE ANTICAPITALISTE. Relisons les déclarations antérieures et voyons cette position du PCF qui n’a pas bougé d’un iota.

    Je n’ai pas besoin d’une injonction d’O. Besancenot pour choisir.

    Si la LCR craint d’affronter le PS socio libéral à ce sommet, si elle a peur de lui dire les 4 vérités en face, de le tancer , de le mettre à découvert et de lui faire dire ce qu’il à dans le ventre, libre à elle.

    Mais accuser le PCF de vouloir s’associer avec le PS socio libéral pour les échéances électorales parce qu’il participe au sommet de la « gauche » le 8 février, c’est abuser des gens.

    Le PCF ira à ce sommet et je lui demande :

    D’être intransigeant sur le choix et la volonté populaire

    De démonter toute mystification de ce PS ou des autres

    Et que les autres dénoncent toute déviation du PCF vers ce PS véreux, si le cas se présentait.

    Et que sur cette base anti capitaliste toutes les forces de gauche se retrouvent. Ce n’est qu’un sommet de discussion et nous verrons qui est qui, et qui ferait quoi.

    À partir de là, et sur des faits, la LCR pourra pointer du doigt.

    Esteban

    • OK Esteban, rien à ajouter à ton intervention, on verra bien qui est vraiment pour cette alternance antilibérale.
      georges du 64

    • La LCR a raison de se méfier du PC et de sa volonté de s’opposer au PS.
      Mettez-vous à la place d’un maire PC ; quel est son dilemme ?
      - assurer sa réélection en s’alliant au PS
      - défendre ses convictions (s’il en a ...) en s’alliant à la LCR.
      Le choix sera vite fait (surtout en l’absence de mouvement social), ce sera le PS.
      N’oubliez pas le PC a 12 000 élus qui doivent quasiment tous leur poste au PS. Son groupe parlementaire ne tient que par la volonté du PS.
      Ce soutien aux élus PC, le PS lui fera payer par une obligation de soutien sans faille à un gouvernement gauche plurielle bis... et on repartira pour un tour.
      Souvenez-vous du bilan des ministres PC du gouvernement Jospin.
       Buffet ministre des sports a lutté contre le dopage. Bien. Oeuvre consensuelle qui mange pas de pain …
       Gayssot qui charcute la SNCF pour préparer sa privatisation par petits bouts. Plus craignos. Mais Gayssot lors de la dernière réunion publique à la quelle j’ai assisté, loin de le regretter brandit un bilan positif de son passage au ministère des transports. Alors …

      Le PC par sa campagne pour le non (avec la LCR) a montré au PS qu’il existait toujours et qu’il valait toujours quelques strapontins. Le résultat est là. Maintenant passons aux choses sérieuses. Quels ministères ?

      Michel S (34)

    • Michel,

      Ce que tu dénonces et que tu crains de la part du PCF est en partie vrai.

      Certains au PCF raisonnent encore ainsi et croient que de l’intérieur du gouvernement ils vont faire infléchir sa politique. Les exemples que tu viens de donner leur donnent tort.

      Tu peux aller sur le site du PCF et accéder aux textes qui sont délibérés pour le 33è congrés (si tu ne l’as déjà fait), tu verras bien que dans le texte de base de la direction, la généralité de quelques paragraphes pourrait laisser quelques failles.

      Mais dans les textes alternatifs aucune faille n’est ouverte. Ce qui veut dire que La direction du PCF sait très bien, même si c’est son texte de base qui est choisi, qu’une grande partie de communistes se fiche, maintenant, complètement des strapontins.

      Si cette direction craint (comme toi tu le dis) les représailles d’un PS décrédibilisé, elle avait déjà bien enregistré la protestation dans ses rangs lors du 32è congrés.

      Aujourd’hui il ne s’agit plus de protestation en son sein, mais d’une intransigeance de cette partie de militants contestataires.

      La direction du PCF n’a pas intérêt à se manquer, elle devra rester sur la position anti capitaliste sans compromission telle qu’elle l’a défini et qui fait la quasi unanimité du corps communiste ainsi que des forces de GAUCHE.

      fraternellement,

      Esteban

    • Georges,

      Ton mot "alternance" est-il volontaire ? ou s’agit-il d’une erreur ?

      Esteban

    • Esteban, quand tu écris :

      "Certains au PCF raisonnent encore ainsi............"

      le problème est dans le mot "Certains". Qui sont ces "certains". Bien tout simplement sa direction et la majorité de ses cadres dirigeants. Et même l’essentiel de ses cadres régionaux et locaux englués en permanence dans l’alliance avec le PS dans tous les conseils municipaux ou régionaux. L’appareil du PC ne survit que par son alliance avec le PS. Toute rupture de cette politique ne pourait entrainer qu’un éclatement, voire une disparition de cet appareil ; Je lis tous les jours le quotidien "l’Hérault du jour" (ex -la Marseillaise) journal lié à l’appareil du PC de l’Hérault . Sa lecture montre les indissociables liens qui unissent en permanence les cadres régionaux du PC à ceux du PS. Liens étroits quasi organiques de gestion commune de quelques mini-fiefs qui font vivre un appareil.

      Tu pointes sur les textes minoritaires qui peuvent s’exprimer désormais dans le PC. ils sont surtout l’une des preuves de la crise permanente que vit le PC depuis l’ère Marchais et son acceptation du programme commun. L’élément le plus décisif de cette crise n’est d’ailleurs pas le poids de ces minoritaires mais surtout la desertion massive des militants et des électeurs. Les minoritaires n’arrivent jamais à peser réellement dans le parti puisque toute avancée de leur part se traduit aussitôt par une nouvelle crise puis une nouvelle vague de départs.
      Pourtant le PC existe toujours et sa capacité de mobilisation reste massive lorsqu’il arrive à se détacher du PS. Ce fut le cas lors de la campagne du référendum sur la TCE ; campagne où l’on vit réapparaître les "ex" (ex-militants, ex-électeurs). Mais cette campagne ne remettait pas en cause l’appareil du PC. Elle permettait aussi à cet appareil de montrer au PS qu’il fallait toujours compter sur lui. La présidentielle est là aussi pour montrer le poids du PC au PS. Et c’est vrai qu’une concurrence MGB OB a l’inconvénient pour le parti de trop montrer sa faiblesse, d’où la volonté de MGB de neutraliser la Ligue par une candidature dîte "unitaire". En revanche, comme d’habitude toute campagne de renouvellement des cadres et des élus (législatives et surtout municipales) ne peut s’envisager pour le PC en dehors d’une alliance avec le PS.

      Alors, pour en revenir au sujet, je crois que la LCR a bien compris qu’elle n’est dans cette affaire qu’un pion dans le jeu que mêne le PC vis à vis du PS. Le PC se contrefiche de la LCR et des candidatures "unitaires". Tout ce petit jeu fait partie des tractations que le PC va devoir mener avec le PS pour sauver son appareil.
      La seule chose qui pourrait déregler cette belle affaire est un mouvement social puissant et massif qui ficherait en l’air le ron-ron politicard de ces beaux messieurs (et dames ...)
      Alors oui, il faut être unitaire et combatif contre ce gouvernement de combat anti-ouvrier. tout de suite en 2006. 2007 se gagne ou se perd en 2006, dans la rue, les ateliers et les bureaux
      pas dans les cafés "politiques" et les "comités théodules pour l’unité de la gauche de la gauche anti-libérale".

      Michel S (34)