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Construire la Grève Interprofessionnelle Reconductible
Publie le dimanche 25 novembre 2007 par Open-Publishing4 commentaires
Pour gagner sur les revendications fondamentales que le syndicalisme de classe met en avant (salaires, emplois, sécurité sociale, retraites, services publics), il n’y a qu’une seule issue : mettre le rapport de force à la hauteur nécessaire face aux patrons et à l’Etat. Mais le syndicalisme est en état de paralysie sur la stratégie à mener. Le corporatisme pèse comme jamais. C’est la grève interprofessionnelle reconductible qu’il nous faut préparer. C’est notre seul moyen de gagner. C’est le seul vrai rapport de force comme nous l’enseigne l’expérience du syndicalisme de classe.
Il faut prendre ses responsabilités !
Cette grève interprofessionnelle reconductible ne sortira pas des directions confédérales. Leur rôle devrait être de mettre en œuvre des orientations et des perspectives qui unifient tous les salariés, qui font converger les luttes et les revendications, par des initiatives communes. Est-ce le cas aujourd’hui ? NON. Pourquoi ? Pour deux raisons.
D’abord il est clair que les directions confédérales ne veulent pas de cette stratégie de classe qui a comme perspective la grève interprofessionnelle et reconductible. Elles sont paralysées par la peur du vide politique à gauche : l’ex-gauche plurielle est plus que jamais intégrée au système ! Et à l’extrême gauche, c’est pas mieux. Pour le CSR, ce n’est pas un problème, mais plutôt une chance. Le syndicalisme doit mener la lutte des classes par lui-même et ne pas déléguer aux partis politiques. La pertinence de la Charte d’Amiens est à nouveau posée. Après de multiples expériences désastreuses qui peut encore croire qu’un changement social viendra d’une dynamique institutionnelle et étatique ? Les victoires historiques gagnées par la CGT nous démontrent l’inverse. Les victoires sociales se gagnent sur le terrain social !
Ensuite, il faut pointer les responsabilités des militants des syndicats, des UL et des UD.
Le CCN de la CGT qui a suivi la journée du 18 octobre est sorti avec une orientation qui tourne le dos à cette grève nécessaire. Ce CCN a dit : l’heure n’est pas à un nouveau rendez-vous commun. TOUT FAUX !! Plus de 50 UD de la CGT avaient appelé à l’action interprofessionnelle le 18 octobre, ainsi que de nombreuses fédérations. Alors, pourquoi ce vote contradictoire au CCN et le refus d’une nouvelle journée interprofessionnelle de grève ? Pourquoi les représentants d’UD et de fédérations au CCN ne l’ont pas fait ? Ont-ils consulté les syndicats et les UL sur une question aussi importante avant de revenir sur le mandat que leurs syndicats leur avait donné ? La Charte de la vie syndicale a t-elle été respectée ? Quand à FO, c’est le silence total quand ce n’est pas des UD qui refusent d’être dans l’action !!! Des fédérations Solidaires (dont certains SUD) du service public n’appelait pour le 20 novembre que sur la question des salaires et de l’emploi « dans la fonction publique » et évacuaient, comme d’autres, la bataille sur les retraites.
Rapidement, une nouvelle journée de grève interpro !
Il ne s’agit pas d’opposer les actions dans les fédérations avec l’action interprofessionnelle. C’est la préparation de la grève interpro reconductible qui donnera de la force aux fédérations actuellement en lutte pour la défense de leurs acquis et pour leurs revendications (cheminots, électriciens-gaziers, RATP, fonctionnaires, mais aussi dans le privé : commerce, métallurgie, construction, agro-alimentaire,…). Dans nos syndicats, dans nos UL et nos UD de toutes les organisations syndicales (CGT, FO, Solidaires,…) nous devons prendre nos responsabilités en demandant une nouvelle journée de grève interprofessionnelle, encore plus forte que celles du 18 octobre et 20 novembre. Et la seule solution est bien évidemment d’élargir à tout le privé.
Assez de corporatisme ! Pour le syndicalisme de classe !
Nous devons mettre le paquet vers les entreprises du privé. C’est vers là que nous devons porter l’essentiel de nos forces dès maintenant. Il faut taper dans la caisse des patrons et réduire enfin le taux d’exploitation que nous subissons ! Cela ne se fera pas spontanément. Assez de grands discours entre militants déjà convaincus ! Il faut se mettre au boulot ! Ratisser toutes les entreprises, tous les quartiers jusqu’à cette nouvelle journée interprofessionnelle. Ce n’est pas que pendant les manifestations qu’il faut se retrouver dans l’interpro. Il faut faire mieux que le 20 novembre. Si les militants ne sont pas convaincus, on n’y arrivera jamais ! Mettons en place des plans de travail pour faire converger, même localement, des initiatives professionnelles multiples, distribution de tracts dans les déserts syndicaux, affichages, etc… Coordonnons enfin les luttes pour les salaires (directs et Sécurité Sociale), contre les contrats précaires, contre les licenciements et suppressions d’emploi dans les secteurs privé et public. Tout cela est faisable à l’échelle locale dès maintenant. Bref donnons nous les moyens de relever la tête, de fournir un effort commun dans tous les secteurs. C’est ça le syndicalisme de classe et pas de la philosophie !
C’est comme cela que nous préparerons la grève interprofessionnelle et reconductible.
Comités Syndicalistes Révolutionnaires
Messages
1. Construire la Grève Interprofessionnelle Reconductible, 25 novembre 2007, 10:55
Comme beaucoup d’autres, je suis ok pour construire la grève interpro. Cependant, on ne peut ignorer les réalités dans les entreprises du privé. Malgré des plans de travail bien élaborés et coordonnés, avec des distributions massives de tracts, des discussions engagées dans les ateliers par les militants déterminés, les salariés du privé on encore du mal à sortir. Je suis de ceux qui pensent que l’appel du 18 octobre, 14 novembre,...et tout appel à venir conernant des enjeux de société, ne doivent pas s’enfermer dans le secteur public et doivent s’adresser à l’interpro. Je pense aussi que les menaces, la peur, le chantage à l’emploi, les précaires aux contrats renouvellés toutes les semaines,...pèsent lourd et ne permettent pas encore de matérialiser cette grève interpro. Bien sûr qu’il faut y travailler à son succès. Mais attention, d’une part le salariat atomisé et éclaté et les dures conditions de travail et de vie, d’autre part la guerre idéologique avec ses bombardements médiatiques, sont le pain quotidien des travailleurs. Dans ma boîte (majorité CGT), lorsqu’on discute avec les gars, qu’ils soient embauchés ou intérimaires, ils sont d’accord avec nous et nos propositions. Ils sont conscients des attaques qu’ils subissent mais hésitent encore à bouger. Alors donc, ne pensons pas que nous allons déclencher la grève interpro et de classe, d’un coup de baguette magique.
Un syndicaliste de base dans une PME du privé
1. Construire la Grève Interprofessionnelle Reconductible, 25 novembre 2007, 11:58
faut orgniser des AG dans tous les lieux de travail dans le privé partout ou c’est possible + des AG interpro et toujours appeler le privé a faire greve.
Me concernant, salarié du privé et apres avoir été en greve les 18/10 et 20/11 dans une boutique < 10 personnes, eh bien c’est la galère pour avoir des infos.
L’appel à des greves interprofessionnels privé-public est le minimum "syndical" contre ce choix de societé !!!!!
2. Construire la Grève Interprofessionnelle Reconductible, 25 novembre 2007, 12:00
De plus c’est pas une jounée, c’est une semaine, un mois.
1 jour ceux qui gagne c’est ceux q’on combat (1 journée en moins à payer et aucune gene pour les capitalistes).
1 mois, c’est dur pour les grevistes (solidarité) mais aussi et surtout pour ceux qu’on combat
3. Construire la Grève Interprofessionnelle Reconductible, 25 novembre 2007, 16:11
Les AG doivent être nombreuses, car elles seules peuvent représenter l’interprofessionnalité.
De ces AG il faut écrire noir sur blanc les revendications, les votes. Les revendications économiques nous les connaissons déjà pour les avoir régulièrement évoquées ; mais il y a aussi des questions concrètes : allons-nous continuer à élire des représentants qui ne font pas la politique que nous attendons ? Que proposons-nous en lieu et place ? etc.
C’est la convergence des propositions et des votes qui fera la force juridique du résultat. Le cahier des charges étant fait, des porte-parole exécuteront les demandes des AG. C’était comme cela en 68. Si l’espoir était resté continu, nous aurions pu aller plus loin. Mais une forte augmentation des salaires, c’était déjà ça !
Ce n’est pas la grève seule qui sera efficace, mais le nombre et la force politique des AG.
D’où réservations de locaux suffisants et informations maximales. Pas d’exclusives, pas de censures, mais des synthèses !