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Construire les résistances internationales face aux attaques capitalistes du Savoir.
Publie le lundi 23 novembre 2009 par Open-Publishingconstruire les résistances internationales face aux attaques capitalistes du Savoir. Une lettre des étudiants et personnels de l’université de Lublin (Pologne)
Chers Ami(e)s à Nanterre, en France, Autriche, Allemagne et à Berkeley,
Nous soutenons vos demandes concernant la libre éducation. Si notre combat pour l’égalité et pour la justice sociale aux universités dépasse les frontières des pays, notre engagement pourra s’avérer efficace.
Nous nous solidarisons avec les protestataires dans le monde entier.
Les protestations universitaires à Lublin (Pologne). Une partie du mouvement international d’étudiant(e)s
Les protestataires de Lublin s’unissent avec les grévistes universitaires en Allemagne, Autriche et aux Etats-Unis.
Un certain nombre d’étudiants et d’enseignants de l’Université Marie Curie-Skłodowska (UMCS) à Lublin s’oppose aux autorités universitaires. Celles-ci pensent commercialiser l’UMCS qui constitue le plus grand établissement académique en Pologne orientale, fondé en 1944. Le soutien s’élève afin de défendre la démocratisation de
l’université.
Pour développer le mouvement de résistance, L’Alternative académique de penser et d’agir Lublin-9 l’Etrangère/The Strangeress a été fondée. L’objectif de l’Alternative Lublin-9 consiste à réaliser les postulats d’égalité et de liberté. Le concept de sa fondation est apparu à l’occasion des protestations contre le licenciement planifié de 400 ouvrières les moins privilégiées de l’UMCS.
Voici les postulats de l’Alternative Lublin-9 :
1. Formation académique au lieu d’une simple formation professionnelle
2. Accès gratuit à tous les niveaux de l’éducation universitaire
3. Démocratisation des universités
4. Financement complet des universités publiques par l’Etat
5. Accès aux universités pour les handicapés, les immigrés, les réfugiés et les personnes âgées
6. Les conditions de travail précaires du personnel universitaire doivent prendre fin
7. Demande de la proportion de 50% de personnel féminin à tous les niveaux de l’embauche et à toutes les universités
8. Les droits des femmes, des immigrés, des minorités sociales et sexuelles en tant que partie essentielle de l’université
L’Alternative Lublin-9 a organisé le 10 novembre une rencontre au nom de la solidarité avec les protestataires en Allemagne et en Autriche. Au cours de la rencontre, L’Alternative Lublin-9 s’est opposée à la commercialisation des universités et a plaidé la démocratisation des universités en Pologne. Nous avons parlé par Skype avec les étudiants de Tübingen (la réunion de 5000 personnes) et avec ceux de Marburg. De plus, nous avons lu une lettre de soutien de la part d’Ewa Majewska ; notre amie à l’université de Berkeley où les grèves commencent à présent. D’ailleurs, nous pensons organiser une autre rencontre de solidarité avec les étudiants allemands et autrichiens le 18 et le 19 novembre au Tektura (l’espace d’activités créatives) à Lublin.
En général, il manque de démocratie aux universités polonaises. Celles-ci maintiennent une rigide structure hiérarchique. Il y a peu d’échanges de nouvelles idées et de courants innovateurs p.ex. Gender Studies y apparaissent rarement. Le gouvernement polonais actuel annonce une introduction progressive de frais d’inscription. Les frais
pour les examens de rattrapage et pour les études par correspondance sont déjà obligatoires. En revanche, l’aide sociale aux étudiants demeure minimale.
Le but initial des autorités de l’Université de Marie Curie-Sklodowska consistait à licencier 400 ouvrières du personnel
auxiliaire. Il faut souligner que cette université est le plus grand employeur à Lublin. En septembre, 580 universitaires ont signé une lettre de protestation contre le licenciement de 400 employés. En octobre, Le Club de la Critique politique de Lublin a accumulé 1000 signatures des étudiants qui ont contrecarrés la réduction du personnel auxiliaire.
Face à l’exclusion sociale potentielle, Katarzyna Bratkowska, féministe, a initié une pétition de l’Alliance des femmes du 8 mars à dessein de défendre des ouvrières de l’UMCS. Les universitaires polonais les plus respectueux tels que professeur Maria Janion, Marek Bienczyk, Kazimiera Szczuka, Stanislaw Obirek, Agata Bielik-Robson, Magda Mosiewicz ainsi que les intellectuels internationaux (Irena Grudzinska-Gross – Princeton, Anne Berger – Paris 8, Elzbieta Matynia –
New School for Social Research, Niccolo Milanese – European Alternatives, Angela Harutyunyan – Erevan/Le Caire, Christian Klesse – Manchester Metropolitan) ont signé la pétition.
Par ailleurs, le personnel auxiliaire a fondé un syndicat Solidarité 80. Le recteur de l’UMCS s’est retiré de son plan originel et les négociations ont commencé. 400 ouvrières ne seront pas licenciées. La réduction du personnel englobera probablement 150 personnes.
Les protestations universitaires à Lublin ont été soutenues par les journalistes indépendants polonais ; Roman Kurkiewicz de la radio TOK FM, Marta Dzik d’Altergodzina, Przemyslaw Wisniewski de Godzina Krytyczna et Kazimiera Szczuka de Roxy Radio. La revue Critique politique ainsi que le journal Gazeta Wyborcza ont fait savoir les protestations de Lublin aux lecteurs de toute la Pologne. Une vidéo d’une manifestation de 100 ouvrières devant le rectorat lors de
l’inauguration de l’année universitaire est disponible sur le site de la Radio Lublin :
Un commentaire en anglais inclus dans Critique politique
http://www.krytykapolityczna.pl/Eng...
Des articles dans Gazeta Wyborcza
http://historia.gazeta.pl/historia/...
Notre entretien de solidarite avec les 5000 etudiant(e)s de Tuebingen