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Continuer à penser la Révolution
Publie le dimanche 29 juillet 2007 par Open-Publishing3 commentaires
de Jacques Blin et Jacques Bonnet
Nous nous considérons comme des communistes. C’est à ce titre que nous voulons ouvrir un point de vue dans le débat qui doit subvertir aujourd’hui le mouvement populaire et le mouvement révolutionnaire. Débat dont l’intensité est liée à la gravité de l’échec intervenu, dans le courant de l’année 2006 d’abord (quand le rassemblement antilibéral n’a pas su parachever son union), puis le 22 avril 2007.
Comme d’autres, nous pensons que TOUT DOIT ETRE REPRIS A LA RACINE : l’analyse de la société réelle, en France et dans le monde : réalités des aliénations, des forces sociales, des bouleversements culturels et idéologiques, des strates de mémoires (y compris des mémoires communistes qui pèsent tant dans les postures des uns et des autres)... et l’analyse du mouvement réel qui est susceptible d’abolir l’état actuel des choses et le dépasser vers une société de partage et de liberté agissante. Y compris l’analyse des contestations du système, "classiques" et "nouvelles", à l’oeuvre ces dernières années, notamment l’analyse du rassemblement antilibéral dessiné par la bataille du NON et de l’apparition des collectifs comme forme citoyenne cherchant à perdurer. (Cette dernière analyse tend à être minorée, voire occultée dans le PCF).
Il nous faut répondre à DEUX QUESTIONS ETROITEMENT LIEES : Existe-t-il, dans la période qui s’ouvre, la possibilité d’un projet de contestation radicale du système de la mondialisation capitaliste ? Existe-t-il une place pour des mouvements et des organisations luttant pour un tel projet (et notamment, pour un parti communiste français) ? Ou bien faut-il se résoudre à accompagner le système et agir pour en corriger les excès...
Nous pensons que le désir de Marx est toujours pertinent : "Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l’état de choses actuel", et qu’il est pertinent de construire, dans les luttes et les batailles d’idées, un projet de rupture et de dépassement du capitalisme. Les contradictions à l’oeuvre dans les rapports des femmes et des hommes entre eux et avec la nature montrent cette pertinence.
Quelques idées concernant ce projet "communiste" :
– Il nous faut continuer à puiser de façon créatrice dans MARX, JAURES (la conception de "l’évolution révolutionnaire"), GRAMSCI (la nécessité pour les classes opprimées de conquérir l’hégémonie sur le terrain des idées si elles veulent conquérir la réalité des pouvoirs de transformation), et d’autres penseurs. Il nous faut ressaisir le meilleurs des idées de notre dernier congrès, notamment sur le pouvoir des citoyens, ce meilleur sans doute abandonné en chemin en 2006. Il nous faut repenser les expériences du mouvement ouvrier : celle, longtemps (et encore ?) dominante de la nécessité de mettre la main sur l’état et les institutions pour changer la société ; celle qui a tenté de conquérir, dans les fissures de la réalité capitaliste, des savoirs et des pouvoirs permettant de commencer à rompre et changer ici et maintenant (depuis les mouvements coopératifs, l’autogestion des usines marseillaises de 1945 à 1947, Lip... jusqu’aux tentatives actuelles si diverses.).
– QUELQUES POINTS NOUS PARAISSANT DECISIFS : la prééminence de LA CULTURE comme base de la société que nous voulons : culture et citoyenneté dans les rapports des opprimés avec les sciences, les arts, les langues, l’école et les pédagogies, l’économie et les sphères sociales, la production anti-productiviste et la maîtrise du développement, dans les rapports avec les autres, la réalité internationale, la paix comme mode de gestion de l’humanité ... Aussi : LA DIMENSION FEMINISTE critère premier pour un mouvement émancipateur de la personne humaine. Aussi : LA DIALECTIQUE ENTRE LE ROUGE ET LE VERT, soit la question sociale et l’écologie. AUSSI : le dépassement de l’antilibéralisme par un projet qui s’en prend au capitalisme et à toutes les aliènations. AUSSI : la culture et la pratique de la conquète des savoirs et des pouvoirs dans toutes les failles de l’oppression, sur tous les territoires, même exigus, où l’esclave peut commencer à se dresser pour lutter, dans les entreprises, les écoles, les associations, partout où apparaît la moindre possibilité.
– LE PROJET ET LA DEMARCHE NE FONT QU’UN. Cette unicité se prouve par la formation d’un mouvement populaire capable d’analyser, de lutter et de décider. Nous pensons toujours nécessaire la constitution d’UNE FORCE DE GAUCHE DE TRANSFORMATION (sous la forme d’un mouvement citoyen et de ses rapports avec les organisations concernées), susceptible d’imposer la culture du débat d’idées et la prédominance de celui-ci comme la condition normale des rapports dont tout le "peuple de gauche" a besoin et d’obtenir que toute la gauche se rassemble pour changer vraiment. Ce qui a "raté" fin 2006 n’est pas voué à un échec définitif.
– Mais il faut être clair sur plusieurs points : CE MOUVEMENT CITOYEN POSSIBLE est marqué par une étonnante diversité ; l’Histoire l’a voulu ainsi ; cette diversité est une complexité et une richesse, il faut faire avec, ici la solution du problème est le problème lui-même. Ce mouvement citoyen a besoin d’autonomie, de souplesse, de ne pas être un parti "classique" mais de lier avec les partis de transformation sociale des rapports fructueux : partenariats et non pas inclusion des partis dans le mouvement. C’est là l’une des conditions pour que la citoyenneté et la force de ce mouvement se développe.
Nous croyons à LA VALEUR DES COLLECTIFS comme bases de ce mouvement. Collectifs de citoyennes et de citoyens encartés ou pas, où chacune et chacun compte pour un et ne représente que lui-même. Développer leur nombre et leur qualité nous paraît impératif.
– DANS CETTE DEMARCHE, LA VIE D’UN PARTI COMMUNISTE NOUS PARAIT INDISPENSABLE. Ce parti porte encore un potentiel de richesses (y compris de "leçons négatives") considérables. Mais il est en péril. Ou bien il apportera et puisera dans le mouvement citoyen un ressourcement d’idées et de pratiques militantes, ou bien il dépérira soit sous la forme sectaire soit sous la forme de supplétif du PS. En ce sens, tout projet de grand parti de gauche, socialdémocratisé ou "progressiste", nous semble dangereux : il ne faut pas substituer à la riche dialectique possible entre mouvement citoyen et parti communiste (et LCR, Alternatifs ...) un conglomérat dominé idéologiquement et pratiquement et financièrement par la social démocratie.
Nous souhaitons que cette contribution apporte quelque chose au débat qui s’engage chez ceux qui veulent changer le monde en prenant les choses à la racine. Unitaires parce que Communistes, nous faciliterons ce débat en tenant compte de vos suggestions.
Messages
1. Continuer à penser la Révolution, 29 juillet 2007, 20:47
Comment fait-on quand on publie un article pour mettre en valeur certains passages ?
Pourquoi n’y a-t-il pas des raccourcis typographiques comme pour les post réponses ?
Pour les signets rouges en début de paragraphe je n’ai pas compris car on ne peut pas voir avant de l’envoyer ce que cela donne. Faut-il mettre simplement un tiret ? Après un espace ou pas ?
Merci de la réponse.
Maguy
1. Continuer à penser la Révolution, 29 juillet 2007, 21:43
Comment fait-on quand on publie un article pour mettre en valeur certains passages ?
pour le gras : (fleche gauche b fleche droite) au debut (fleche gauche /b fleche droite) a la fin
pour l’italique : (fleche gauche i fleche droite) au debut (fleche gauche /i fleche droite) a la fin
Pourquoi n’y a-t-il pas des raccourcis typographiques comme pour les post réponses ?
On travail sur le prog pour le insere... un peux de pazience...
Pour les signets rouges en début de paragraphe
mettre le tire et un espace au debut de la ligne
ciao R.
2. Continuer à penser la Révolution, 30 juillet 2007, 08:53
Le vrai titre n’était-il pas : "Continuer à panser la Révolution"
Scuzes, avant de partir travailler.....
Cop.