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Contre les expulsions la mobilisation citoyenne paie

Publie le samedi 22 avril 2006 par Open-Publishing

Mardi 18 avril en fin d’après - midi, un ami syndicaliste me demandait de venir le rejoindre ainsi qu’une petite poignée de membres du collectif nivernais contre les expulsions d’enfants et adolescents scolarisés, devant le commissariat de Nevers afin de demander la libération de Patrick N’ZINGA, en garde à vue depuis 14H00. Patrick est congolais, il est scolarisé depuis plus de 3 ans au LPA de Plagny (près de Nevers) en BEP "service à la personne". Il devait passer ses examens dans quelques semaines. Arrivé sur place, en famille, nous étions une trentaine. Les téléphones fonctionnaient à plein et nous nous sommes retrouvés de plus en plus nombreux pour atteindre au coeur de la soirée, plus de 200 personnes.

Quelques échanges avec le commissaire de police ainsi qu’avec le procureur de la république. Ce dernier n’a pas eu d’autres choix que de venir discuter avec quelques personnes du groupe. Les tambours amenés sur place retentissaient de leur sonorité brutes et étranges, profondes et envoûtantes. Vers 2H00 du matin, nous étions encore près d’une centaine de personnes et nous nous apprêtions à nous organiser pour rester tout au long de la nuit quant le préfet décida de faire sortir Patrick, menotté comme un délinquant par une porte dérobée afin de faire cesser les troubles à l’ordre public (le commissariat de police était assiégé dit - il plus tard). Déjà, 2 cordons de force de l’ordre (plus nombreuses que les manifestants) barraient les 2 côtés de la rue. Seules 3 personnes ont pu voir de près Patrick sortir encadré par 3 policiers. L’un d’entre eux a été stoppé par un manifestant puis a réussi à courser les 2 autres et a été finallement bloqué par les gendarmes. Il n’y eu pas de violences physiques à proprement parlé.

Il a fallu gérer immédiatement après la colère des amis et copains de Patrick puis décider des actions à mener dans les heures suivantes.

Dès 10H et jusqu’à 20H, nous avons bloqué les abords de la préfecture. Une délégation comprenant le président du Conseil Général (resté avec nous tout au long de la journée), une députée, l’avocat de Patrick et quelques membres du Collectif a été reçue, une 1ère fois par le directeur de cabinet et une seconde fois par le préfet lui - même. Les nouvelles n’étaient pas bonnes du tout. Nous avons appris que Patrick avait été améné le matin même à Palaiseau, en centre de rétention. Son expulsion ne devait être qu’une question d’heures.

Nous avons décidé de continuer la mobilisation les jours suivants de 18H à 20H.

Et vendredi AM, nous avons appris la bonne nouvelle : la libération contre toute attente de Patrick. Le préfet était revenu sur sa décision et avait accordé une Autorisation Provisoire de Séjour de 3 mois. Je ne vous dit pas la joie le jeudi soir devant la gare de Nevers, vers 22H30 quand Patrick est arrivé.

Maintenant le combat continue.NOUS AVONS MAINTENANT 3 MOIS POUR OBTENIR LA REGULARISATION DE PATRICK, mais à peine 2 mois pour nous organiser contre les futures "raffles" d’enfants après le 30 juin (circulaire Sarkosy) et moins de temps encore pour expliquer à nos concitoyens tous les méfaits de la future loi sur l’immigration (CESEDA) qui va être discutée dès la rentrée parlemantaire (2 mai) pour une application durant l’été sans doute.

LA LUTTE CONTINUE
Serge - syndicaliste