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Cra, sous-préfecture, justice : même combat contre les réfugiés

Publie le lundi 26 juin 2006 par Open-Publishing

Cra, sous-préfecture, justice : même combat contre les réfugiés

coquelles //////

Avant les élections présidentielles de 2007, les militants d’une droite extrême attaquent les conventions internationales sur le droit d’asile et les droits de l’Homme.
Quelques changements ont lieu actuellement pour obéir fidèlement au représentant politique de cette droite

La sécurisation du site par des travaux d’agrandissement ne concerne pas la sécurisation des droits de l’Homme. Des personnes s’y retrouvent avec des arrêtés de reconduite à la frontière dont ils n’ont pas connaissance (problème de traduction ?) et qu’ils ne possèdent pas (problème d’abrogation des droits de l’Homme ?). Facile dans ces conditions d’oublier les délais de 48h pour rappeler à la préfecture du Pas-de-Calais la liste des pays vers lequel on ne peut pas expulser les gens.

Les prises d’empreintes digitales sont systématiques. Eurodac, le système informatique policier pour reconnaître le premier pays européen par lequel les gens sont entrés, doit posséder une quarantaine de fois les mêmes empreintes de réfugiés.

Et maintenant, la France est devenue, au grand dam du ministère, le premier pays d’entrée de la plupart des réfugiés vivant à Calais. La réalité démontre les mensonges de Sarkozy qui proclamait :La France ne va pas accueillir tous les étrangers que les autres ne veulent pas.

De ce fait, comment réagit la préfecture, face à ces nouveaux futurs demandeurs d’asile ? Elle leur propose avec l’aide des employés de l’ANAEM et l’intermédiaire d’une asso, un retour payé 2000 euros.

Et si cela ne suffit pas, on délivre aux réfugiés des APRF qui ne sont pas traduits.

Côté sous-préfecture : un sous-préfet dérangé et mis à contribution
Sous l’aveu même d’un policier du commissariat de Calais, le sous-préfet serait dérangé. Il a fait basculer son numéro de téléphone sur le commissariat de police. Ainsi, le filtre des appels fonctionne à merveille.

Pire, après avoir démontré toute son humanité, en recevant quelques humanitaires, le voilà qu’il signe lui-même des arrêtés de reconduite à la frontière, dont il ne lit certainement pas le contenu et l’origine des personnes qu’il veut expulser. Sinon, son humanité en serait toute boulversée. Que ne faut-il pas faire pour plaire au candidat des droites extrêmes !

Côté justice : répétition et accélération des procédures

A l’antenne du Tribunal de Boulogne, sis à Coquelles, les juges semblent répéter les mêmes interrogations pour éviter de se poser des questions morales.

Ainsi, au mois de février, lorsqu’un demandeur d’asile allait être expulsé vers l’Italie, la juge s’était étonnée que l’avocat prétende que ce demandeur n’ait jamais fait de demande dans ce pays : "mais c’est écrit sur l’arrêté de la préfecture !". Le 22 juin, la même juge a joué du même étonnement en employant les mêmes mots. Répète-elle une pièce de théâtre ?

Les procédures contre les réfugiés s’accélèrent. Auparavant, après la mise en rétention, il y avait passage au tribunal deux jours plus tard. A présent, il semblerait qu’une seule journée espace les procédures.

Sarkozy promettait en octobre l’expulsion des somaliens, à la suite du montage d’un dossier bidon par la PAF pour incriminer les réfugiés dans une histoire de viol. Le prétendu violeur a été libéré quelques mois plus tard, sous la pression de réfugiés érythréens.

En ce qui concerne la Somalie, pourquoi la PAF et son si humain sous-préfet s’en prennent justement aux femmes alors que la situation politique de ce pays vire au cauchemar avec la prise de pouvoir par des islamistes durs ?