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Création d’une nouvelle police de l’immigration pour traquer les clandestins
Publie le jeudi 11 août 2005 par Open-PublishingUne nouvelle police de l’immigration se met en place à partir du jeudi 11 août. Cette mesure fait partie du plan d’action contre "l’immigration irrégulière", présenté par Dominique de Villepin, à Matignon.
La police aux frontières (PAF) prétend vouloir coller davantage aux réalités du terrain et aux évolutions de l’immigration clandestine. "Il n’y a pas que l’action aux frontières, dans les gares ou les aéroports, explique un commissaire, cité dans l’édition du 11 août du Figaro. Partout en France, nous avons identifié des bassins d’immigration clandestine. Il fallait que la police spécialisée y soit présente." La PAF se renforce dans les départements. Un plan de recrutement de quelque trois cents policiers vient d’être lancé pour constituer les nouvelles unités d’investigation dont disposeront bientôt les préfets pour lutter contre les filières d’immigration clandestine. Les nouvelles unités, composées de fonctionnaires expérimentés, doivent être opérationnelles d’ici à la fin de l’année.
"LA RÈGLE, C’EST LA FERMETÉ"
"Face à l’immigration irrégulière, la règle, c’est la fermeté", avait insisté Dominique de Villepin, le 11 mai, alors ministre de l’intérieur. Pour l’actuel locataire de Matignon, le plan sur l’immigration irrégulière "donnera les moyens opérationnels de faire respecter la règle de droit". Un service public de contrôle de l’immigration sera chargé de "coordonner l’activité de toutes les administrations concernées : intérieur, justice, affaires sociales et affaires étrangères". Sa responsabilité sera confiée à "un haut fonctionnaire de l’intérieur, alors qu’aujourd’hui, les informations sont éparpillées entre différentes administrations". "Nous avons reconduit 11 000 personnes en 2003 et 16 000 en 2004. Mon objectif est de parvenir à 20 000 en 2005", avait rappelé le premier ministre. "Dans chaque département, nous installerons également des pôles d’immigration où travailleront policiers et fonctionnaires des préfectures".
En juin 2005, le nouveau ministre de l’intérieur, Nicolas Sarkozy, s’inquiétait du développement de filières d’immigration dans des régions jusqu’ici épargnées. Il notait l’arrivée depuis 2003 de mineurs étrangers isolés, chinois ou africains, dans des foyers d’accueil de Corrèze. Il révélait aussi le cas de demandeurs d’asile moldaves et géorgiens dans le Calvados, de Russes se prétendant Tchétchènes dans les Ardennes, de Kosovars et de Bosniaques en Meurthe-et-Moselle et en Indre-et-Loire. "Plus aucune région n’est à l’abri, affirme un haut fonctionnaire de la Place Beauvau. Dès qu’un conseil général pratique une politique généreuse en matière de subventions ou de logement, par exemple, l’information se répand comme une traînée de poudre dans les diverses communautés et les gens affluent. C’était le cas dans le Calvados."
"ATTAQUER LE PHÉNOMÈNE EN PROFONDEUR"
Dans sa lutte au quotidien contre les réseaux, la PAF s’appuie actuellement sur quarante-deux implantations locales. Pour resserrer les mailles du filet, elle va en créer dans les départements de la grande couronne parisienne et dans l’Oise. Une dizaine de nouvelles brigades mobiles de recherche (BMR) vont aussi être constituées pour assurer les enquêtes. Selon Le Figaro, les premières seront installées à Saint-Etienne, Grenoble ou Orléans. "Ces unités d’investigation pourront attaquer le phénomène en profondeur, ce que les services territoriaux de police et de gendarmerie n’ont pas les moyens de faire", affirmait en juin le ministre de l’intérieur. Les réseaux du BTP ou des travaux saisonniers qui exploitent cette main-d’oeuvre bon marché sont clairement visés. Car les enquêteurs spécialisés de la PAF sont là avant tout pour traiter les causes de l’immigration irrégulière. Avec cette réforme de la PAF, les policiers sont aujourd’hui invités à traquer les réseaux.