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D’anciens soldats israéliens racontent les dérives de l’occupation à Hébron

Publie le vendredi 30 mai 2008 par Open-Publishing
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Alangui à la terrasse d’un café branché de Tel-Aviv, vêtu d’un tee-shirt à fleurs, d’un pantalon de toile et d’une paire de sandales, Doron Efrati, 23 ans, n’a pas véritablement l’allure du bidasse sans scrupule capable de tirer du lit une famille entière de Palestiniens à la pointe de son fusil.

C’est pourtant ce qu’il a fait à l’occasion de son service militaire effectué entre 2003 et 2006 en Cisjordanie. "On débarque en douce dans un quartier, on jette des pierres ou une grenade assourdissante contre la porte d’une maison et on hurle : "C’est l’armée, ouvrez !".

Ensuite, on fait sortir tout le monde dehors et on fouille de fond en comble l’intérieur. Une fois qu’on a fini, on passe à une autre maison et ainsi de suite pendant une bonne partie de la nuit. L’idée, c’est de saisir des armes ou du matériel de propagande, mais surtout de maintenir la population palestinienne dans un état de peur permanente. Comme disent les chefs, "il s’agit de manifester notre présence"."

Dégoûté par ce qu’il a vu et vécu, Doron a décidé de parler, à l’inverse de la plupart des conscrits israéliens, qui s’empressent de partir sous les tropiques pour mieux oublier. Son témoignage figure avec une centaine d’autres dans un livret publié il y a quelques semaines par l’organisation Breaking the Silence (Rompre le silence).

Depuis sa création en 2004, cette association, financée par l’Union européenne, a récolté les témoignages d’environ cinq cents anciens soldats, témoins des abus, petits ou grands, vicieux ou criminels, perpétrés par les troupes d’occupation israéliennes dans la région d’Hébron. Des exactions encouragées par le statut très particulier de cette cité qui abrite le tombeau d’Abraham et dont le centre est noyauté par 800 colons juifs, barricadés derrière un dédale de barrages militaires qui pourrit la vie des 160 000 autres habitants de la ville, tous Palestiniens.

"Ça m’est souvent arrivé de prendre la relève de collègues affectés à un barrage et de découvrir que des Palestiniens y sont bloqués et menottés depuis des heures, parce qu’ils ont soi-disant manqué de respect aux soldats", dit Iftakh Arbel, 23 ans, une autre recrue de Breaking the Silence. Des humiliations, qui à la lecture du fascicule de l’association, apparaissent comme routinières. Il y a, par exemple, ce marchand d’accessoires automobiles chez lequel des soldats viennent se servir sans payer et dont ils menacent de fermer le magasin s’il ose déposer plainte. Il y a aussi cette unité qui, un jour de désoeuvrement, décide de casser les vitres d’une mosquée pour déclencher une émeute et s’offrir une tranche d’"action". Et puis ce "jeu" que décrit l’un des témoins, consistant à arrêter quelques passants dans la rue et à les étrangler à tour de rôle tout en surveillant sa montre. "Le gagnant est celui qui met le plus de temps à s’évanouir."

Mais il y a plus grave. Le témoignage numéro 49, donné par un soldat qui entend conserver l’anonymat, décrit en détail le passage à tabac d’un jeune lanceur de pierres par un officier israélien. "Il l’a démonté, il l’a mis en pièces, raconte le témoin. Le gamin ne pouvait plus tenir sur ses jambes. Nous, on regardait, indifférents. C’est le genre de truc que l’on faisait tous les jours (...). A la fin, le commandant a mis le canon de son arme dans la bouche du gosse, juste devant sa mère, et a déclaré que la prochaine fois qu’il l’attrapait avec une pierre à la main, il le tuerait."

Iftakh Arbel a touché de près ce processus d’aliénation qui transforme un bon gars en butor. "Tu alternes huit heures de garde et huit heures de repos pendant dix-huit jours. Ça t’épuise, tu t’ennuies à mourir. Tu te mets à haïr les colons à cause de toutes les horreurs qu’ils commettent et les Palestiniens aussi, parce que leur existence est la raison même de ta présence à Hébron. Alors tu essaies de t’occuper. Tu contrôles un Palestinien sans raison. Et s’il ose protester, tu te retrouves à le frapper, juste parce que tu as le pouvoir."

Parfois le défouloir se solde par la mort d’un Palestinien. "C’était dans le camp de réfugiés d’Al-Fawwar, au début de l’année 2004, raconte Doron Efrati. Un gamin avait balancé un cocktail Molotov sur nos Jeep. Dans une situation pareille, la consigne c’est de viser le haut du corps, c’est-à-dire de tirer pour tuer, même si ce n’est pas dit explicitement. Le temps que l’on sorte de nos Jeep, le gamin avait disparu. Sur ordre de notre chef, une embuscade a été tendue. Le gamin a finalement été abattu par un sniper, plus de quarante minutes après avoir lancé son cocktail Molotov. Le commandant de la brigade a voulu ouvrir une enquête, mais l’un de ses supérieurs l’en a dissuadé."

En réaction à la sortie du livret de Breaking the Silence, l’armée israélienne a parlé de "brebis galeuses", "de témoignages anonymes invérifiables" et insiste sur son souci de juger tous les forfaits dont elle a connaissance. Fin avril, deux gardes frontières qui avaient tué un Palestinien en 2002, en le projetant hors de leur Jeep qui roulait à 80 km/h dans les rues de Hébron, ont été condamnés à six et quatre ans de prison ferme. Une sanction tardive, excessivement légère et surtout trop rare, selon Iftakh. "Il faut que les Israéliens comprennent que leur tranquillité a un coût moral exorbitant, dit-il. Actuellement, ce sont les jeunes appelés qui le paient. Mais bientôt, c’est toute la société qui sera corrompue."

Benjamin Barthe

 http://www.lemonde.fr/proche-orient...


Et en France ils ont des complices :


Quelques vérités sur la campagne de désinformation et de diffamation
dimanche 25 mai 2008 à 09:48
Al Dura

Je constate que les attaques contre moi et France 2 ont commencé à l’automne 2002 après la publication de mon livre « Le rêve brisé » et avant la diffusion du documentaire du même nom. Elles ont repris lors de la publication de l’ouvrage suivant : « Les Années perdues ». Par ces travaux, je réfutais, preuves à l’appui, les arguments de propagande selon lesquels Arafat aurait refusé l’offre généreuse d’Ehoud Barak à Camp David en Juillet 200O et déclenché l’Intifada. Arafat a sa part de responsabilité dans l’échec du processus de paix, mais n’a pas reçu d’offre israélienne généreuse à Camp David et n’a pas déclenché Intifada. Visiblement cette campagne est destinée à occulter la réalité que je présentais à mes lecteurs et à mes téléspectateurs.

Cette campagne est soutenue par des organisations de droite pro-israéliennes, américaines et françaises ainsi que par le CRIF dont le Président, Richard Prasquier était présent aux côtés de Philippe Karsenty lors de la dernière audience. A noter également que le CRIF a payé les frais de justice d’une personne condamnée pour diffamation anti-juive à mon égard. En d’autres termes, les antisémites peuvent à présent se tourner vers le CRIF pour leurs frais de justice… Le message que ces organisations envoient aux professionnels qui sont sur le terrain est clair : « Si vous diffusez des images ou publiez des informations qui portent atteinte à l’image d’Israël, nous lâcherons la meute… »

Sur les faits :

1. Présenter les rushes de Netzarim comme s’il s’agissait d’une « vidéo surveillance » est mensonger. Un cameraman en reportage ne filme pas une scène comme une caméra fixe dans un super marché.

2. Aucun des « experts » qui ont critiqué les rushes, notamment, Denis Jeambar, Daniel Leconte, Luc Rozenszweig n’ont mis les pieds à Gaza et/ou assisté personnellement à une scène d’Intifada. Il en est de même pour Richard Landes, le médiéviste de Boston qui a vu une salle de montage pour la première fois de sa vie dans le bureau de France 2 à Jérusalem.

3. La reconstitution effectuée par le Général Yom Tov Samia en novembre 2000 : Il affirme que l’on voit des éclairs de balle passer sur la bande magnétique… Des balles qui viendraient de l’arrière et qui auraient été tirées par un palestinien en direction de l’enfant. Il y a un seul problème : à 24 images par seconde, une caméra de reportage ne peut pas filmer la trajectoire d’une balle. Pour cela il faudrait un appareillage scientifique à 1500 images/seconde. Le général avait conclu le 27.11.2000 : « Il est plus probable qu’il a été tué par des Palestiniens que par des Israéliens » Conclusion reprise par la ZDF dans son documentaire et que France 2 avait diffusé dans le 20 heures. (voir les sujets sur mon blog).

4. JAMAIS l’armée israélienne ou une quelconque autorité israélienne n’a écrit à France 2 pour proposer une enquête en bonne et due forme. Le 17 mai 2005, le colonel Raanan Gissin, conseiller de presse d’Ariel Sharon nous a informé par écrit que la Présidence du conseil israélienne n’effectuait aucune enquête « sur la légitimité » de la cassette…

5. Le porte parole adjoint de l’armée israélienne nous a écrit en 2007 pour demander la cassette…. Le 18.9.2007, la Major Avital Leibowitz a déclaré à l’Associated Presse que l’armée réclamait la bande magnétique pour « aider quelqu’un en procès en France » Nous avons répondu à Tsahal que nous étions prêts à présenter l’ensemble du matériel filmé au chef d’Etat major adjoint mais pas de fournir la cassette..

6. Lors de l’audience, en appel, Monsieur Karsenty a déclaré que Mohammed A Dura était mort durant la matinée et que, durant l’après midi, le père Jamal a joué la comédie de la mort d’un autre enfant, sourire aux lèvres.

7. Elizabeth Lévy m’accuse de n’avoir pas été sur place au moment du tournage. Déclaration pour le moins étrange. Toutes les agences de presse, tous les grands bureaux de chaines de télévision travaillent avec des correspondants. France 2 mais aussi TF1, ABC news, CBS etc.. Sans cela il n’y a pas de journaux télévisés…

8. Talal Abou Rahmeh, le correspondant de France 2 à Gaza, n’a JAMAIS été accusé de quoi que ce soit par les services de sécurité israéliens qui connaissent mieux la situation à Gaza que des journalistes parisiens ou un professeur d’histoire médiévale de Boston.

http://blog.france2.fr/charles-ende...

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